NÎMES Veolia modernise l'incinérateur : plus d'énergie et moins de gaz hilarant

Le bâtiment dans lequel seront comprises les nouvelles installations de Véolia
- Coralie MollaretDes investissements à hauteur de 20 millions d’euros ont été lancés par la société Veolia. Ces travaux visent à augmenter la production d’électricité et à mettre en place une chaîne de détection des bouteilles de protoxyde d’azote. Une première en France.
Le bâtiment est actuellement en construction. L’espace a été naturellement trouvé par Richard Tibérino, président du Sitom, le syndicat intercommunal chargé de la gestion du traitement des déchets. Opposé à l’implantation d’un second four sur le site de l’incinérateur, Richard Tibérino a accepté que les investissements de Veolia soient réalisés à l’emplacement même où son prédécesseur, Hervé Gièly, aurait souhaité construire ce second four. « Maintenant, d’un point de vue technique, ce serait difficile de l'accueillir », confirme un employé de Veolia.
La société a une nouvelle fois remporté la gestion de l’UVE (Unité de valorisation énergétique). Le marché, d’un montant de 150 M€, court jusqu’en 2034 et concerne le traitement annuel de 110 000 tonnes de déchets non dangereux et de 4 500 tonnes de déchets médicaux. Le nouvel accord inclut plusieurs investissements qui devraient être achevés en mars 2026. Devant ce bâtiment en construction, le directeur des unités industrielles Sud-Ouest de Veolia, Christophe Aran, projette « d'augmenter la production d’électricité de 45 %, soit l’équivalent de la consommation de 25 000 habitants, et de couvrir les besoins en chauffage urbain de 17 000 foyers. »
Ces ambitions se concrétiseront par la mise en service, en décembre prochain, d’un nouveau groupe turbo-alternateur ainsi que d’échangeurs thermiques destinés au chauffage urbain. « Au-delà des enjeux de valorisation des déchets, ces travaux reflètent notre ambition d’autonomie énergétique face aux défis de la transition écologique », affirme Richard Tibérino. Présente, l’élue d’opposition Sylvette Fayet demande si, « avec le réchauffement climatique, cette énergie peut également être utilisée pour produire du froid, sur le modèle d’une pompe à chaleur inversée ». « Oui, c’est possible », répond le directeur de Veolia.
Une façade plus esthétique
Autre avancée majeure pour Veolia : la mise en place d’une chaîne de caractérisation pour détecter les bouteilles de protoxyde d’azote. Une première en France. Cette nouvelle installation répond à une préoccupation du Sitom : « Les explosions des bouteilles ont représenté 25 % des coûts de maintenance depuis 2019. Cela pose un réel problème de sécurité des personnels et de nos équipements », relève Christophe Aran.
Accompagnés par le cabinet A+ Architecture, les travaux incluent aussi la modernisation et la végétalisation de la façade. « D’ailleurs, j’ai insisté pour que la façade nord soit plus esthétique », glisse Richard Tibérino, rappelant son combat, en 2001, contre l’implantation de l’incinérateur près du site de la Bastide.
Enfin, un parcours pédagogique verra le jour pour sensibiliser le public à la gestion des déchets. Dans la cuve, où sont stockés les déchets avant incinération, sont malheureusement encore présentes des bouteilles en plastique, qui devraient être recyclées plutôt qu’incinérées. L’ouverture de ce parcours est prévue pour novembre 2025.