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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.01.2020 - abdel-samari - 8 min  - vu 2648 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un digestif hebdomadaire à déguster sans modération !

Comme un aveu d’impuissance. Au restaurant nîmois Le Lisita, cette semaine le président de l’Agglo de Nîmes avait convié la presse pour un déjeuner de vœux. Pour cette année 2020, Yvan Lachaud en forme un seul : s’installer enfin dans le fauteuil de maire, lui qui en rêve depuis l’enfance. Mais à la mi-journée, ce jeudi le centriste a prévenu tout de suite : ce n’est pas le candidat à la mairie de Nîmes qui est face à la presse mais bien le représentant de la communauté d'agglomération Nîmes métropole. Pourtant, ses traits, le ton qu'il emploie et les mots choisis trahissent l’insoutenable semaine que le patron de l'institut éducatif d’Alzon vient de passer après la découverte des résultats de notre sondage Opinion Way. Une enquête qui, avec 15%, le place en quatrième position des intentions de vote. Loin, très loin du maire sortant, Jean-Paul Fournier, crédité de 31%. Ironie de l’histoire, après avoir fait des pieds et des mains pour obtenir le soutien de La République en marche, Yvan Lachaud subit de plein fouet les difficultés de la majorité présidentielle, empêtrée dans le mécontentement autour de la réforme des retraites et du baccalauréat. Qu’importe, le Nîmois égrène tout au long du déjeuner ses réussites pendant six ans. D’abord la nouvelle délégation de service public de l’eau et l’assainissement qui a fait tant polémique. Confiée à la Saur pendant 50 ans, elle est désormais sous la responsabilité de Veolia Eau. Résultat : 80 millions d’économies sur 8 ans dans les caisses de la collectivité. Et sans dommage sur l’emploi malgré les menaces de l’opérateur privé remercié. Aujourd’hui, ce sont même 21 emplois supplémentaires qui sont dédiés à l’activité. Transport, ordures ménagères, Gemapi : l’exécutif est fier d’annoncer des baisses ou l’absence de nouvelles taxes. Et de rappeler que, malgré les critiques, la dette de l’Agglo liée à de nombreux investissements est estimé à moins de 400 millions d’euros et reste dans les clous de l’État. Enfin, Yvan Lachaud souligne sa formidable capacité d’action avec la nouvelle gare Nîmes - Pont du Gard, ouverte avec un an d’avance. Après l’entrée, le plat de résistance. Et dans l’exercice des questions-réponses qui s’enchaînent, l'homme politique fini par s’étouffer. Pour justifier son incapacité pendant des années à développer l’activité économique du territoire, le capitaine du Colisée renvoie la faute sur les autres. Comme face à Élise Lucet dans Cash Investigation, le président de Nîmes métropole est mal à l’aise. La gare de Nîmes - Pont du Gard mal desservie par des navettes ferroviaires ? La faute à la troisième voie jamais prévue par Jean-Paul Fournier. Le coût exorbitant des taxis et du parking de la nouvelle gare ? La faute à la SNCF et aux taxis qui ne jouent pas le jeu. Le T2 en chantier ? La ville de Nîmes qui a mis des bâtons dans les roues. Le développement d’une Zone d’activité au dernier moment pour Magna Porta ? La charge administrative trop rigoureuse. Le développement des lignes commerciales de l’aéroport Nîmes-Alès-Cévennes au point mort ? La faute cette fois-ci à Ryanair qui n’aurait pas de considération pour un territoire comme Nîmes. Cet aveu d’impuissance saute aux yeux. Et au moment du dessert, Yvan Lachaud étonnamment serein et sûr de lui dégaine ses croyances : les Nîmois vont bientôt ouvrir les yeux et lui sauront gré de son acharnement depuis 20 ans à désendetter la Ville, à rendre du pouvoir d’achat aux habitants et surtout, à ne pas avoir été inquiété par la justice, lui qui ne vit pas de politique. Pour cela, il a une méthode imparable : mobiliser ses troupes pour occuper le terrain et prêcher la bonne parole aux quatre coins de Nîmes. Il a intérêt à faire vite, le premier tour est dans à peine sept petites semaines. Les jours sont donc comptés et les pages de l’histoire politique nîmoise pourraient se refermer sur lui plus rapidement que prévu. Yvan Lachaud reste confiant, d’autant que son score de 15%, loin de le satisfaire, pourrait toutefois lui offrir une formidable porte de sortie en devenant le faiseur de roi du second tour des municipales. Et ainsi lui permettre enfin de déployer toute sa puissance ?

Il est où le Rassemblement national ? Alors que la campagne des Municipales bat son plein dans toutes les communes du Gard, le Rassemblement national (RN) semble avoir totalement déserté Alès. En soi, ce n’est pas une nouveauté puisque c’était déjà le cas ces six dernières années au conseil municipal où Nathalie Challier (la tête de liste du parti en 2014) a fait deux-trois figurations, ce qui correspond au nombre de mots prononcés par son acolyte, le très discret Christophe Clot, deuxième élu RN qui siège à l’occasion. Le binôme n’ayant pas été franchement transcendant, il semblerait que le parti de Marine Le Pen mise sur une nouvelle tête qui, cette fois, aurait même déjà mis un pied dans la ville ! Le nom du dentiste Francis Bassier, aujourd’hui à la retraite et sur la liste de Nathalie Challier en 2014, semblerait tenir la route.

Dumas se désole en coulisse. Après avoir participé en vain pendant plusieurs mois à établir la meilleure stratégie pour La République en marche en vue des municipales. Notre sondage aidant, Françoise Dumas a fini par se convaincre que sa proposition d'un rapprochement avec Jean-Paul Fournier le maire sortant dès le premier tour était la meilleure opportunité pour le parti présidentiel. Même si la députée a décidé d'observer à distance la situation politique locale, elle se désole que les acteurs de 2014 sans conviction remettent une fois encore le couvert uniquement dans des stratégies de place. Le représentant de TPNA, Jean-Paul Boré, en tête.

Richard s'intéresse à l'Alliance anti-corrida. Depuis quelques jours, le candidat Daniel Richard prend le temps de rencontrer plusieurs personnalités du territoire nîmois pour sonder leur intérêt pour sa liste. Dernièrement, selon nos informations, c'est auprès de Claire Starozinski, présidente de l'Alliance anti-corrida, que l'écologiste a pris la température. Aucune proposition ferme de sa part mais cette démarche inquiète les plus ardents défenseurs des cultures taurines qui imaginent qu'en cas de victoire de l'ex-Résistants, les spectacles dans les arènes au moment des feria pourraient être bouleversés.

Alain Fabre-Pujol prépare la suite. Depuis notre sondage Opinion Way qui dévoilait la situation politique à Nîmes deux mois avant le scrutin des municipales, quelques candidats s'inquiètent et imaginent déjà le coup d'après. Selon nos informations, le conseiller municipal d'opposition Alain Fabre-Pujol, ardent supporter de Daniel Richard, a pris le temps de discuter cette semaine avec Yvan Lachaud. Aucune tentative de rapprochement à ce stade, mais comme Daniel Richard revendique un positionnement ni de Droite ni de Gauche, on pourrait aisément imaginer qu'une liste soutenue par La République en marche, qui revendique le rassemblement le plus large sans appartenance politique particulière, pourrait lui convenir.

Et qui voilà ? Vendredi soir se tenait le premier meeting du candidat sans étiquette David Tebib. Dans ce type de réunion publique, l’attention se porte aussi bien sur la scène que dans l’assistance. Tiens, tiens… Qui voila ? Michel Bazin ! Le conseiller municipal de Nîmes délégué à la Santé et vice-président de Nîmes métropole délégué à l'Aménagement du territoire. Michel Bazin serait-il un espion envoyé par le maire de Nîmes ? Ou un traître passé chez l’ennemi ? « Si je suis là, c’est par amitié », répond l’intéressé. En politique, l’amitié est une denrée rare. 

Les robes et les dentelles. Diversement appréciée, l’autre soir, l’intrusion des avocats aux vœux de l’Agglo. Certes, le président Lachaud avait autorisé une prise de parole de leur bâtonnier avant la cérémonie proprement dite. Sauf que l’avocat, entouré d’une bonne vingtaine de ses confrères en robe, s’est un peu laissé griser par l’événement. Au lieu des quelques minutes accordées, il a largement outrepassé les limites de l’exercice, se croyant certainement devant le prétoire. Au grand dam des invités présents. Sur le fond, le discours péremptoire et anti-Macron n’est pas non plus passé dans les rangs de beaucoup d’élus présents. Des maires ont même manifesté leur contrariété. Quelques-uns d’ailleurs ont quitté la salle. Surtout après avoir entendu le montant des revenus médians des avocats. « Ils sont gonflés », a-t-on entendu dans les rangs des élus eux qui voient défiler dans leur bureau des chômeurs et des personnels aux salaires et retraites beaucoup plus modestes que ceux annoncés sur la scène de Paloma. Loin des toges et des dentelles.

Le cadeau de départ d’Yvan Lachaud. Alors qu'il est à la tête de Nîmes métropole depuis 2014, la mandature d’Yvan Lachaud a été marquée par la renégociation de plusieurs DSP (délégations de service public). Des contrats passés avec des sociétés privées pour la gestion de services publics. Ainsi depuis un an, c’est l’entreprise Transdev qui gère les transports en commun. Avant son départ, l’exécutif a pensé réaliser un petit audit sur la gestion de la société. Quant à Edéis, le gestionnaire de l’aéroport fustigé récemment par la Chambre régionale des comptes, l’Agglo vient d’émettre un titre de recettes de 2,4 M€. De quoi fêter dignement 2020 !

Serge Reder veut laisser une trace. On le sait, Serge Reder ne briguera pas de nouveau mandat à la mairie de Rodilhan. Le sortant ne veut toutefois pas être reconnu à titre posthume. Lors de ses vœux, il a soumis une brillante idée à son successeur : appeler le futur parc public, le « parc Serge-Reder. » On ne sait si l'édile a donné quelques tuyaux pour la pelouse dudit parc, en tout cas plusieurs de ses convives ont peu goûté à cet élan mégalomaniaque. Après tout, que le premier élu qui n'y a jamais pensé lui jette la première pierre ! Ça restera entre nous... Ou pas.

Moins de morts sur les départementales. C’est une mesure gouvernementale qui en a énervé plus d'un… Dont le député La République en marche et conseiller départemental, Olivier Gaillard. Par décret, le Premier ministre, Édouard Philippe, a abaissé l'année dernière la vitesse à 80 km/h sur les axes secondaires, gérés par le Conseil départemental. Plus d'un an après la mise en application de la mesure, l'heure est au bilan. « Le nombre de morts a baissé de 64 à 54 décès », annonce le président Denis Bouad qui, de toute façon, n'aurait pas pris la responsabilité de rehausser la vitesse. Parfois, être plus royaliste que le roi a du bon.

Un journaliste en politique. Certes, Daniel Moine n’est pas le premier journaliste à s'engager en politique. Cependant, notre confrère de France 3, connu pour son amour des chevaux et du Nîmes Olympique, s’engage dans la course des Municipales de Vers-Pont-du-Gard (1 800 habitants). Daniel Moine se présente sur la liste du maire sortant Olivier Sauzet, qui affrontera un certain Laurent Milesi, candidat Rassemblement national et attaché parlementaire de Gilbert Collard.

La fédération Les Républicains cherche trésorier. Si nul n’est indispensable, remplacer de bons éléments n’est pas chose aisée. Après 17 ans de bons et (très) loyaux services, Bernard Serafino quitte le poste de trésorier. Selon nos informations, les cadres du parti recherchent un remplaçant. Si un temps Marc Taulelle a été approché, l’intéressé a refusé la proposition, désireux de se concentrer sur les élections de mars. D’autres noms circulent comme celui de Yannick Liron, président de l'association du Nîmes Olympique et comptable de profession, mais pour l’heure aucune décision n’a été prise. À suivre...

Bruno Lebeau, candidat chanteur à Vauvert. Vauverdois d'adoption depuis 20 ans, comme il le revendique, candidat à la succession de Jean Denat, le quinquagénaire à la chevelure argentée a choisi de donner de la voix pour aller à la pêche au voix. Dans un clip vidéo en forme de road-trip à travers la Petite Camargue, sur la musique du tube de Michel Fugain Attention Mesdames et Messieurs !, le barde Bruno Lebeau n'a pas "l'intention de jouer les figurants" et s'époumone à assurer "nous aimons les gens et leur religion". À l'écoute de cette merveille dont il apparaît que les paroles ne sont effectivement pas de Michel Fugain, plusieurs constats s'imposent. Premièrement : sauf à vouloir faire le beau, Lebeau, même s'il pense avoir trouvé sa voie, n'a rien à gagner à s'engager dans une carrière de chanteur et il est heureux qu'il ait un autre métier. Deuxièmement, sauf à n'avoir pour seule ambition que de foutre le Big Bazar à Vauvert, sa musicale profession de foi aurait méritée d'être un peu plus travaillée. Michel Fugain peut dormir sur ses deux oreilles.

Le clip vidéo en question : 

Jean Denat, dinosaure de la "vieille politique" ? Dans un entretien accordé cette semaine à Objectif Gard, le maire sortant de Vauvert confirmait qu'il était candidat à sa succession. Dans le même temps il assurait qu'il se consacrerait entièrement à Vauvert et qu'il ne serait pas candidat aux élections régionales, ni "aux Cantonales". Si pour les régionales on est bien obligé de lui faire confiance, en ce qui concerne les Cantonales, on est certain que le Vauverdois ne sera pas candidat. Pour une simple et unique raison : ces élections ont disparu du paysage politique depuis... 2011 pour être remplacées par les élections départementales en 2015 et un mode de scrutin différent.

La Rédaction

Abdel Samari

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