ALÈS-BAGNOLS Retraites : le point sur cette 56e journée de mobilisation
Moins nombreux que dans les premières semaines, syndicalistes, gilets jaunes et retraités poursuivent le mouvement avec la même volonté qu’au début : celle de faire plier le Gouvernement sur son projet de réforme des retraites.
Ce mercredi matin, la sous-préfecture d’Alès était une nouvelle fois le point de ralliement des colères et des manifestants. Près du rond-point du boulevard Louis-Blanc, un peu à l’écart de la foule, les Gilets jaunes sont les premiers à chanter. Ils applaudissent chaleureusement l’arrivée des cheminots de la CGT qui, symboliquement, déposent leurs outils de travail sur les grilles de la sous-préfecture.
Viennent ensuite les prises de parole. Aimée Couderc-Nétange ouvre le bal pour Force Ouvrière en assurant que « les salariés ne désarment pas » et que « ce Gouvernement va droit dans le mur, en plein phare et en klaxonnant ». Pour la Fédération Syndicale Unitaire, Alain Perrod prend un malin plaisir à lire les conclusions du Conseil d’État à l’égard de la réforme des retraites : « Le projet de loi a été torpillé par le Conseil d’État qui a remis l’un des avis les plus négatifs de toute son histoire. […] Plus que jamais le projet de réforme des retraites doit être combattu. L’heure est bien à la généralisation de la grève. Tous ensemble, nous pouvons faire plier Macron ! » Le cortège alésien a ensuite fait le tour du centre-ville avant de finir à la gare.
À Bagnols, ils étaient encore entre 150 et 170 à manifester ce matin, cette fois sous le soleil. Un nombre certes moins important que les dernières fois, « mais ce n’est pas grave, c’est après neuf semaines, et je rappelle qu’à l’époque de la loi travail, 170 manifestants, c’était le maximum », lance le secrétaire de l’union locale CGT, Patrick Lescure.
Ici aussi, l’avis du Conseil d’État sur le projet de réforme des retraites a été amplement commenté. « Il pointe tous les problèmes que nous soulevons depuis des semaines », estime Mohammed Hammani, de FSU, avant d’affirmer que « ce projet a un pied dans la poubelle. On va l'aider à y mettre le deuxième. » Son homologue de Sud Solidaires estimera pour sa part que « le Gouvernement est faible, isolé et n’a plus aucun crédit », notamment après le fameux rapport du Conseil d’État. « Le Conseil d’État est très clair : la copie est à revoir », affirmera ensuite Patrick Lescure, avant d’affirmer lui aussi que ledit Conseil d’État avait dans son rapport rejoint les conclusions des syndicats.
De quoi en tout cas revigorer les syndicalistes, qui estiment que le Gouvernement « n’a plus d’arguments » et que l’issue de leur combat sera favorable. Ainsi, Louise Moulas, de FO, lancera : « Nous pouvons gagner. Nous sommes à deux doigts. Il ne faut rien lâcher. » Prochaine étape ce samedi avec une action surprise. Les syndicats donnent rendez-vous à 9h30 au centre Mendès-France. « Et il y aura d’autres dates la semaine prochaine », avance le cégétiste.
Thierry Allard (à Bagnols) & Tony Duret (à Alès)
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