Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.02.2020 - thierry-allard - 2 min  - vu 276 fois

TRESQUES La place du nucléaire en débat

Vendredi soir, lors de la réunion publique de la CLI de Marcoule-Gard, à Tresques (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La réunion publique annuelle de la Commission locale d’information Marcoule-Gard s’est tenue vendredi soir à Tresques, commune de son président Alexandre Pissas, en présence d’un casting de luxe.

En effet, Alexandre Pissas a invité le professeur d’université et ancien conseiller de François Mitterrand Jean Matouk et le président de la Commission de régulation de l’énergie Jean-François Carenco à débattre sur l’avenir du nucléaire et sa place dans le mix énergétique français.

Jean Matouk défendra les énergies renouvelables, affirmant qu’elles permettraient de se passer de l’atome. « Je suis plutôt contre le nucléaire, et je m’oppose aux ‘nucléocrates’ », lancera-t-il en préambule. Des « nucléocrates » qui arguent de l’intermittence ou des problèmes de stockage des énergies renouvelables, affirme Jean Matouk, qui estime que la combinaison des différentes sources d’énergie renouvelable peut pallier ce problème. Quant au stockage, l’ancien conseiller de Mitterrand compte sur le progrès technique des batteries. « Autre argument des ‘nucléocrates’, le prix, c’était vrai il y a 10 ou 15 ans, mais maintenant le prix des énergies renouvelables sont moins élevés », affirmera-t-il ensuite.

Jean Matouk estime aussi que l’enfouissement des déchets ultimes du nucléaire est « un énorme problème » qui n’était « pas pris en compte suffisamment dans les comptes d’EDF. » EDF que Jean Matouk voudrait régionaliser pour une plus grande souplesse dans la distribution de l’électricité. Enfin, se déclarant « pas complètement contre le nucléaire », Jean Matouk plaidera pour la construction de « un ou deux EPR » pour faire circuler les TGV.

Le président de la Commission de régulation de l’énergie Jean-François Carenco prendra ensuite le micro pour d’abord défendre le système énergétique français, « le meilleur du monde », et d’affirmer que « le nucléaire permet d’avoir l’électricité la plus décarbonnée d’Europe. » Reste que « on ne sait pas éliminer les déchets nucléaires, nous n’avons pas le doit de continuer à produire des déchets sans se poser la question », estime Jean-François Carenco.

Le tout dans un contexte où le prix des énergies renouvelables a baissé, « et il est donc désormais possible de se poser la question » de la réduction, voire de l’arrêt du nucléaire, estime-t-il. Selon lui, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est « honnête, claire » sur le sujet, la loi fixant à 50 % en 2035 la part du nucléaire dans le mix énergétique français. « Il faut que ça descende encore jusqu’à 2060, mais ensuite il faut garder cette base. »

Se déclarant opposé à la régionalisation d’EDF proposée par Jean Matouk, Jean-François Carenco lancera que « tout est possible si vous acceptez de doubler votre facture, mais ce n’est pas le bon chemin, le bon chemin c’est innover. » Notamment dans le renouvelable, avec les nouvelles éoliennes, qui produisent six fois plus que les anciennes, l’hydrogène, « c’est un gisement pour l’avenir, mais pas tout de suite, c’est encore trop cher » ou encore les gaz verts, à partir de déchets, « qui permettent du revenu agricole, du traitement des ordures ménagères et de l’emploi local », estime-t-il.

Le débat s’engagera ensuite avec l’assistance, largement acquise au nucléaire, avant que le député Anthony Cellier, rapporteur de la loi énergie-climat l’année dernière, ne rappelle que « quand vous vous baladez en France, la perception du nucléaire n’est pas la même qu’ici », entre Tricastin et Marcoule. Le député rappellera également que « le nucléaire et les énergies renouvelables ne sont pas incompatibles. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio