Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.02.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2389 fois

NÎMES MÉTROPOLE L'eau au cœur d'une nouvelle ère

De gauche à droite, Renaud Orsucci, Yvan Lachaud, et Thomas Le Beux de Veolia (Photo Anthony Maurin).

Au fond à gauche, la gare de Nîmes (centre bien sûr !), derrière les toiles blanches, l'accueil d'Eau de Nîmes métropole (Photo Anthony Maurin).

Niché au cœur du Triangle de la gare à Nîmes, le siège d'Eau de Nîmes métropole. 400 m² de bureaux, un accueil chaleureux et une nouvelle équipe. Pour la Saur, l'histoire a pris fin l'an passé après des décades de gestion de l'eau à Nîmes. Depuis le 1er janvier dernier, c'est Veolia qui s'occupe de l'eau et de l'assainissement de l'Agglo.

Après le " gavage " de la Saur sur le dos des riverains de l'Agglo, Veolia arrive sur la pointe des pieds et le sourire affiché. " Je suis heureux, c'est un moment fort car le chemin a été long. Un an après le tremblement de terre, vous voyez, tout va bien ! ", entame le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Et l'élu de reprendre : " En 2016, nous avions vu des dysfonctionnements. Nous avons ouvert à la candidature et le juge a relevé lui-même la transparence et la probité dans le choix du dossier de Veolia. À l'Agglo, le vote n'est passé que d'une voix ! "

Les salariés de la Saur (et des autres délégataires alors en contrat), qui pensaient être laissés sur le carreaux, n'ont pas connu cette sentence. Au contraire. Veolia a repris leur contrat et en a créé 21 nouveaux. De plus, les conditions de travail y seraient meilleures. " On a entendu des histoires mensongères et violentes. Il fallait rétablir les vérités ", note Yvan Lachaud, un brin amer.

Compteurs changés et rendement optimisé

Cette nouvelle délégation de service public (DSP) s'échelonne sur huit ans et permet de faire économiser à l'Agglo près de 80 millions d'euros tout en faisant baisser le prix de l'eau de 20 % et en demandant au nouveau délégataire de maximiser le rendement à 82 % sur le réseau métropolitain. La Saur est partie laissant un rendement de 77 %. " Les compteurs seront tous changés (les 2/3 car certains ne sont pas vieux mais se verront ajouter une tête émettrice pour la télé-relève, NDLR). D'ici 2022, nous aurons la station de méthanisation pour retraiter nos boues et en faire du biogaz pour nos bus ", assure Yvan Lachaud.

L'accueil ouvert au public et des bureaux de 400 m² (Photo Anthony Maurin).

En plus de cette nouveauté, la gouvernance est elle aussi une nouvelle version de la démocratie. Quatre nouveaux organes ont été créés à cet effet. Un conseil d'administration, logique. Puis, des comités techniques d'exploitation, un comité de contrôle et de pilotage ainsi qu'un comité sociétal. Enfin, quatre personnes (un banquier, un comptable, un même un représentant de l'UFC Que choisir et un dernier du collectif Eau secours) auront pour objectif de surveiller et de rendre compte à l'Agglo des agissements de Veolia au cœur de la DSP.

Eau de Nîmes métropole est une nouvelle société pleinement dédiée. " Nous nous engageons à une gestion humaine, avance Renaud Orsucci, son directeur général. Chez nous, 124 personnes sont au service du public. Les personnels sont formés et bien équipés pour être réactifs et répondre à nos engagements. La télé-relève sera opérationnelle partout sur le territoire dans trois ans maximum, c'est presque un record ! "

Une nouvelle ère pour la gouvernance ?

" Vu de Paris, ce contrat est innovant car il comporte une certaine notion de la gouvernance partagée. Visibilité et transparence seront les clés. Le monde a changé. Les élus veulent cela et nous le matérialisons, y compris grâce à la mutualisation de cet appel d'offre qui visait l'eau mais aussi l'assainissement. Nîmes métropole a vraiment senti ce qui se passait et c'est un des premiers contrats du genre en France ", rappelle Thomas Le Beux, directeur développement de Veolia Eau France.

Une borne à l'entrée mais aussi un accueil physique au guichet (Photo Anthony Maurin)

Le cycle de l'eau ainsi géré, cinq techniciens seront constamment à la recherche de fuites sur le terrain. Des sondes seront placées sur le réseau pour en mesurer les pertes car toutes les fuites ne sont pas visibles. Pour en revenir à la télé-relève, la sonde qui sera dans ou sur votre compteur n'émettra que quatre secondes par jour et cette émission ne dépasse pas les ondes d'une simple télécommande de portail.

16 personnes travaillent dans les locaux du Triangle de la gare mais trois centres d'exploitations sont au plus proche des attentes locales : La Calmette, Rodilhan et Saint-Césaire. Ici, au Carré de l'eau, 9 avenue de la Méditerranée, les bureaux vous accueillent la semaine de 9h à 18h et le samedi de 9h30 à 13h mais quatre accueils répartis sur le territoire vous offriront les mêmes prestations (La Calmette, Clarensac, Marguerittes et Saint-Gilles). Sinon un numéro 7j/7 et 24h/24 : 09.69.36.61.02.

En attendant, la facture de conclusion (du contrat avec la Saur) vous sera directement envoyée par l'ancien délégataire. La prochaine viendra de chez Eau de Nîmes métropole. Vous allez devoir donner l'autorisation à cette dernière société pour les prélèvements et autres moyens de paiement car ces données restent confidentielles et ne sont pas transmises d'une société à l'autre.

(Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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