Après la fusillade lundi soir dans le quartier de Pissevin, le Rassemblement national met la sécurité au cœur de sa campagne pour les élections Municipales.
« Dans une campagne, il peut se passer beaucoup de choses. » Ce vendredi après-midi à Nîmes, Marine Le Pen est venue prêter main forte à son candidat, Yoann Gillet. Si les sondages donnent vainqueur le maire sortant, Jean-Paul Fournier, au détriment du trentenaire, la président du Rassemblement national soutient : « On peut créer la surprise. Les planètes sont alignées. »
Par « planètes», Marine Le Pen entend circonstances. Dans sa stratégie d’implantation locale, à Nîmes l’extrême-Droite ne part pas de zéro. À la tête du groupe Rassemblement national et Droite populaire au conseil municipal, Yoann Gillet a acquis une certaine expérience. Une expérience nourrie également, pour ce professionnel de la politique, par son poste de directeur de cabinet à la ville de Beaucaire.
Afin d'élargir son potentiel électoral, Yoann Gillet cherche à ratisser les électeurs de Droite. À la mi-janvier, il a pris un malin plaisir à présenter sa nouvelle recrue : le conseiller municipal Christophe Rolland, élu sur la liste de Jean-Paul Fournier en 2014. Cette semaine, une autre « planète » ou plutôt un événement inattendu pourrait conforter les ambitions du jeune loup : la fusillade dans le populaire quartier de Pissevin.
Marine Le Pen : « le maire peut faire quelque chose ! »
La sécurité est la thématique de prédilection de l'extrême-Droite. Marine Le Pen sortira d'ailleurs un "livre blanc", le 26 février, prônant un renforcement du pouvoir des maires en la matière. « Le maire peut faire quelque chose ! », soutient Marine Le Pen qui cogne : « Nîmes est dirigée par le laisser-aller ! » Yoann Gillet poursuit la charge : « Les élus sortants disaient que j’étais démago ? Regardez, le maire de Nîmes et son ex-allié, Yvan Lachaud, reprennent mes propositions sur l’augmentation du nombre de policiers municipaux ! »
Il y a une semaine le candidat a affiché son nouveau slogan « Stoppons la racaille » sur ses tracts de propagande électorale, faisant de la sécurité sa priorité. Pour autant, le tout sécuritaire peut-il être la seule réponse au problème ? A priori oui pour l’extrême-Droite. S’il était maire de Nîmes, Yoann Gillet mettrait « du "bleu" partout, des brigades cynophiles, des agents équipés de flash-ball. Si la police nationale n’est plus sur le terrain, nos policiers municipaux prendront le relais. Les élus doivent se bouger et pas uniquement en période d’élection ! » Et Marine Le Pen d'abonder à nouveau : « En politique, il y a des priorités. » Gare toutefois à ne pas faire l’impasse sur d’autres…
Coralie Mollaret