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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 25.02.2020 - anthony-maurin - 5 min  - vu 1242 fois

FAIT DU JOUR Le nouveau VTC veut voir la vie en Red&White

Société basée à Nîmes, Red & White fait dans le transport de passagers mais ouvrira bientôt des circuits touristiques en Méharis électriques !
Jean-Marc Dardalhon (Photo Anthony Maurin).

Jean-Marc Dardalhon (Photo Anthony Maurin

Jean-Marc Dardalhon, est président de Red&White, un société de VTC  (voiture de transport avec chauffeur). Cousin du taxi, le VTC a connu un nivellement vers le bas de ses prestations. Avec Red&White, une autre idée du VTC est lancée par un Gardois. Explications.

Pour mieux comprendre la logique de l'entreprise dont le siège est basé à l'Open Tourisme Lab à Nîmes, autant connaître le parcours de son patron. " J'ai créé la société en août 2015, je viens du milieu de l'audiovisuel parisien mais je suis Alésien. Mes parents vivent encore à Alès. J'avais remarqué que la mobilité était assez compliquée sur le territoire, surtout en-dehors des villes. J'ai créé R&W. J'ai passé ma licence professionnelle de chauffeur et j'ai fait mes armes à Paris. Je suis revenu en août 2017 pour travailler en tant que chauffeur à Montpellier. J'ai mis 18 mois pour gagner ma vie et faire vivre le territoire rural. Je cherchais le bon modèle puis, j'ai sorti l'application en mai 2019 ", débute Jean-Marc Dardalhon.

Avec lui, n'importe qui, particulier ou entreprise, peut réserver une course en ville, en zone rurale ou péri-urbaine. La course a un prix fixe et connu à l'avance. Tous les moyens de paiements sont possibles en ligne, via l'application ou directement à bord du véhicule. Vous pouvez même partager la course et donc les frais avec vos comparses si le cœur (ou la raison) vous en dit. Pour les entreprises, une autre possibilité permet d'optimiser son paiement avec une facture " à terme " que R&W peut établir à une date prévue entre les deux parties.

Red&White n'est pas là pour faire de la concurrence aux trains ou aux taxis (Photo Anthony Maurin).

Concernant la concurrence avec les taxis, R&W n'est pas là pour gratter des parts de marchés. Pour les taxis, la loi impose une tarification enclenchée à partir du moment où ils partent de leur base, puis, le calcul se fait via un prix au kilomètre parcouru selon les heures et tout le reste. Pour les VTC, mais encore plus pour R&W, qui roule à l'électrique, pas besoin de toutes ces règles ! Il n'y a pas de consommation d'essence et l'électricité est quasi (si ce n'est tout le temps) gratuite.

Un juste prix

Avoir le juste prix pour le client comme pour le chauffeur, telle est la devise de Jean-Marc Dardalhon. En plus de cela, son bilan carbone est excellent et, dans la voiture, le silence peut régner en maître du repos. Cette nouvelle solution permet aux utilisateurs d'avoir le choix entre la simple berline luxueuse et le van sept passagers, pour l'aspect classique mais vous avez aussi la possibilité de voyager via une des trois berlines électriques de la société.

De plus, la longévité des véhicules et le peu de problèmes mécaniques font que Jean-Marc Dardalhon peut établir des coûts fixes. " Ce que je paie, moi, c'est le chauffeur. C'est le facteur humain ! Les chauffeurs qui travaillent avec moi peuvent en vivre ", relève le créateur de Red&White. Ses véhicules haut de gamme, des Tesla, sont les plus confortables et luxueux du marché. Un pari écologique en plus. En parcourant 140 000 kilomètres par an avec une voiture électrique, le bilan carbone gagne 16 tonnes d'émission.

Le but de la manœuvre n'est pas de concurrencer le train ni donc de piquer leur clientèle aux entreprises de taxis classiques, vraiment pas. " Je veux désenclaver les territoires. Par exemple, actuellement, je prends en charge les internes du lycée de Saint-Chély-d'Apcher qui habitent Uzès. En transport en commun, ils en auraient pour sept heures à l'aller et sept heures au retour. Avec nous, c'est deux fois moins long ! Idem pour Nîmes-Rodez qui se fait en cinq heures, nous en moins de trois. Une voiture a quatre places disponibles, cela coûte 90 euros par personne pour plus de 200 kilomètres ! " poursuit Jean-Marc Dardalhon qui travaille pour des liaisons entre les préfectures du Grand sud.

Parfait pour les longues distances

Vous l'avez compris, R&W est parfaitement concurrentiel sur les longues distances mais ses courses ont un tarif minimum de 25 euros. Vous pouvez, par exemple, prendre un tel VTC pour aller de la gare de Nîmes-centre à l'Imperator, vous paierez 25 euros. Mais, là où c'est peut-être plus intéressant même si R&W n'est pas fait pour cela, c'est pour aller de la gare Nîmes-Centre à la gare Nîmes-Pont du Gard. Avec lui, le coût est fixe, 37 euros quand un taxi classique se positionne en théorie entre 19 et 37 euros mais en réalité avoisine bien souvent les 40 euros.

Avec R&W vous voyagez en business class. On vous accueille avec une petite tablette. On vous porte les bagages. Vous avez la possibilité d'avoir un rehausseur ou encore un fauteuil de transport et vous avez également droit à un petit café ou une madeleine dans bon nombre de véhicules car la société, qui rêve de salarier au moins cinq chauffeurs rapidement, a sa propre charte de qualité. " C'est une autre idée du VTC ! Nous optons pour le développement de l’économie numérique et la transition écologique. " Le VTC, qui souffre d'une image low-cost et d'un manque de bonnes manières est revu est corrigé par R&W.

Partenaire du GIHP (personnes porteuses de handicaps) y compris pour les non-voyants, Red&White est aussi disponible à Paris via une autre société (Marcel) et d'ici quelques jours à Lyon en son nom. " Vous pouvez utiliser notre application à Paris et un chauffeur viendra vous chercher. À Lyon, idem mais c'est ma société qui va gérer ", assure le patron.

Des nouveautés pour le tourisme

La vraie nouveauté de ce début d'année, c'est certainement les lignes fixes. Via l'application, on peut réserver sa place dans une voiture qui effectue des liaisons comme par exemple un Nîmes-Rodez en passant par Montpellier (avec arrêt possible) ou encore un Nîmes-Mende via Alès. " Pour les professionnels, c'est très intéressant, on mutualise les courses ! Si la voiture n'est pas pleine, c'est mon problème. Je pars quand même, même s'il n'y a qu'une personne. "

L'Observatoire du Mont Aigoual verra bientôt passer quelques belles carrosseries à ses pieds (Photo Anthony Maurin).

Après cette nouveauté pragmatique, place à une autre plutôt touristique ! En collaboration avec une entreprise ardéchoise qui a réhabilité d'anciens véhicules thermiques en version électrique , R&W veut acquérir une paire de 2cv ou de Méhari pour créer des circuits touristiques.

La vallée de la Cèze, le Mont Aigoual, le Mont Lozère, le Mont Gerbier des Joncs... Sans oublier la possibilité de faire aussi des visites urbaines. " Ça n'existe nulle part ailleurs à ma connaissance ! L'avantage avec un véhicule électrique quand on se balade dans un espace naturel préservé, c'est que les animaux ne vous entendent pas. Vous les voyez. Ils ne partent pas en courant au bruit du moteur. C'est le meilleur des moyens pour voyager de manière contemplative ! "

Les offices de tourisme de la Vallée de la Cèze et du Mont Aigoual sont déjà partenaires. Les réservations en ligne sur l'application ou sur le site web seront prochainement accessibles. Avant de partir en goguette avec une Méhari vintage mais électrique, si vous désirez investir dans la société, c'est avec joie que Jean-Marc Dardalhon vous parlera de la suite de ses projets. " On peut faire de l'investissement sûr mais aussi investir dans l'humain. Les deux possibilités peuvent s'offrir aux investisseurs. Avec la loi 'mobilité', les collectivités pourront elles aussi mettre quelques crédits dans la mobilité électrique car elle est innovante ", conclut Jean-Marc Dardalhon.

Anthony Maurin

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