Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 18.05.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 932 fois

LE 7H50 de Denis Bouad : "La santé et la sécurité de nos enfants n'ont pas de prix"

Denis Bouad, président du Département du Gard Photo : AS / Objectif Gard

À partir de ce lundi 18 mai 2020, c'est le retour de votre rendez-vous quotidien : Le 7h50. Notre témoin de l'actualité qui a accepté de répondre à nos questions est le président du Département du Gard. À l'occasion de l'ouverture des collèges ce lundi, Denis Bouad nous explique comment tout cela va se dérouler dans le Gard.

Objectif Gard : Après les écoles primaires, les collèges rouvrent ce lundi.  Comment le Département a-t-il organisé les choses ?

Denis Bouad : Nous nous y préparons depuis mi-avril, en lien avec les services de l'Éducation nationale. Nos agents sont sur le pont depuis le 4 mai dans leur très grande majorité. Je tiens d'ailleurs à souligner leur engagement. Nous voulions, avec Nathalie Nury, vice-présidente déléguée à l'Éducation, pouvoir parer à toutes les éventualités. Nous avons construit avec l'Éducation nationale un plan de reprise appuyé sur un protocole sanitaire strict, en tenant compte très tôt de tous les besoins humains pour former et accompagner nos agents et des besoins matériels pour désinfecter, aménager, organiser et surtout protéger. Après, les organisations varient collège par collège en fonction du nombre d'agents disponibles, de la configuration des lieux, des choix aussi des principaux, par exemple pour la restauration scolaire. Il faut à la fois être rigoureux dans le respect des contraintes et s'adapter aux configurations locales.

Combien de collèges dans le Gard sont concernés et combien de collégiens seront de retour ce lundi ?

Nous avons organisé la reprise dans 52 collèges publics grâce à 455 agents, un 53e collège public étant géré par la Région (le collège Gérard-Philippe à Bagnols sur Cèze, NDLR). Pour ce qui est du nombre de collégiens, on estime qu'un peu plus de 20% des effectifs reprendront le chemin de l'école, ça représente près de 3 500 collégiens. Les 4e et les 3e ne reprendront qu'en juin, si la situation le permet.

Comme pour les écoles, le protocole sanitaire est strict et a nécessité de nombreuses adaptations. On pense notamment  au port du masque obligatoire pour les adolescents. Est-ce que le Département va en distribuer aussi ?`

Oui, le protocole sanitaire mis en place est très strict et c'est une bonne chose. Le Département a anticipé très tôt cette question et ça nous a permis de livrer tous les masques mais aussi les produits nécessaires dès la reprise de nos agents pour qu'ils puissent assurer leurs missions. Dans ce domaine, au sein des collèges, c'est une co-gestion avec l'État qui est chargé de mettre à disposition les masques pour ses personnels et pour les collégiens. Nous travaillons dans une logique de solidarité, avec pour objectif de protéger tout le monde. Par exemple, si un établissement manque de masques, nous compenserons.

Et pour la cantine scolaire, comment tout cela va-t-il se dérouler ?

Pour la cantine scolaire, ce sera du cas par cas : en fonction des capacités d'accueil des établissements dans les conditions sanitaires requises, en fonction des agents mobilisables, en fonction des denrées disponibles aussi. Ce sont les principaux des collèges qui jugent de tous ces critères et qui tranchent. Et nous sommes là pour les y aider, car cette question est primordiale, qui plus est au regard de l'importance que le Département accorde à l'alimentation et la restauration scolaire. Ce que je peux dire, c'est qu'il y aura plusieurs cas de figures : les collèges qui sont en capacité d'assurer une restauration réduite mais classique avec préparation des plats chauds dans un cadre sanitaire strict, c'est le cas dans 27 collèges. Dans ce cas là, ça ne sera pas le self-service comme avant mais la distribution des plats et leur confection sera très encadrée (personnel ganté, masqué), distanciation, remise des plats directement aux collégiens, etc. Deux collèges servirons des repas froids. Et un collège proposera du "snacking". Pour les 21 autres collèges, les conditions n'étaient pas réunies pour respecter toutes les contraintes sanitaires, les parents sont alors invités à préparer un repas tirés du sac pour leurs enfants.

Quel est le coût pour le Département de cette adaptation ?

Il est tôt pour évaluer l'impact budgétaire précis. Évidemment la préparation de cette reprise et sa mise en oeuvre auront un coût, mais la santé et la sécurité de nos enfants n'ont pas de prix. S'il y a un domaine sur lequel je ne veux pas qu'on lésine, c'est bien celui-là. Et pourtant, je suis bien placé pour savoir que les collectivités aussi vont faire face à une crise budgétaire. D'ores et déjà, il faut faire des choix, et ceux concernant nos enfants sont pour moi prioritaires.

Un mot pour les parents et les collégiens. Pouvez-vous les rassurer ?

Je veux dire aux parents que nous avons travaillé très sérieusement pour assurer la sécurité de leurs enfants. Nous sommes prêts. Moyens humains et matériels ont été déployés pour que la reprise puisse se faire en confiance. Toutefois personne ne doit oublier que pour réussir ce déconfinement, cela passe également par l'engagement de chacun. Je sais à quel point ces dernières semaines ont été difficiles pour tous. Aussi, je souhaite aux collégiens une excellente rentrée et leur adresse tous mes vœux de réussite.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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