Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.06.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 974 fois

LE 7H50 de Françoise Dumas : "Emmanuel Macron a tiré les leçons de cette crise en proposant un nouveau cap"

La députée Françoise Dumas, future ministre du nouveau gouvernement ? (Photo : Objectif Gard)

La députée gardoise Françoise Dumas vient d'être nommée à la présidence de la délégation parlementaire au Renseignement. Présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées, elle est devenue en quelques mois, un atout important à l'Assemblée nationale pour le président Emmanuel Macron. Jusqu'à la retrouver ministre ou secrétaire d'État lors du prochain remaniement ? La rumeur se fait de plus en plus persistante. Elle nous en dit plus dans le 7H50.

Objectif Gard : Vous venez d'être nommée à la présidence de la délégation parlementaire au Renseignement. En quoi consiste-t-elle ?

Françoise Dumas : J'ai succédé au républicain Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères et de la défense du Sénat. Composée de quatre députés et de quatre sénateurs, la délégation parlementaire au renseignement (DPR) a pour mission de suivre l'activité générale et les moyens des services de renseignement. Ses travaux sont couverts par le secret de la défense nationale, mais elle établit un rapport public sur le bilan de ses activités. Elle adresse également ses recommandations et observations au président de la République et au Premier ministre. Mon objectif est donc de poursuivre ce renforcement du contrôle parlementaire sur les services de renseignement. C'est une lourde responsabilité dont je me mesure la tâche d'autant plus qu'il va y avoir une actualisation de la Loi de 2015 sur la sécurité intérieure cette année.

Depuis plusieurs jours, la tension monte dans le pays. Des manifestations antiracistes font état également de violences policières. Quel est votre sentiment ?

Le Président Emmanuel Macron l'a clairement dit dans son allocution dimanche soir, il ne peut pas y avoir de liberté et de sécurité sans ordre républicain et des forces de l'ordre pour veiller à son application. Ils sont à nos côtés et pas contre nous. Ils assurent notre protection et notre liberté. Nous devons donc leur rendre hommage. Rappelons par ailleurs qu'ils sont les témoins quotidien de la misère et des difficultés mais aussi des travers au sein de la population. On ne peut donc pas les pointer du doigt. Après, il est vrai que depuis quelques années maintenant, il y a une montée en puissance de recrutement de toutes les forces de l'ordre et des militaires engagée par François Hollande et poursuivi par Emmanuel Macron. Il faut que nos forces de police bénéficient d'un meilleur accompagnement et ne débutent pas leur carrière dans les endroits les plus difficile. Mais on ne peut pas dire que la police républicaine est raciste.

Est-ce que les difficultés d'aujourd'hui ne sont pas liées à la suppression de la police de proximité ?

Le démantèlement opéré par Michèle Alliot-Marie, sous l'ère Sarkozy, a remis en cause le lien avec la population des quartiers fragiles en particulier. Et probablement la complétude dans les interventions. Les sanctions sont importantes mais la prévention tout autant. Prenons les forces de gendarmerie : dans les zones périurbaines ils sont au contact des populations. La police est malheureusement dans un autre rôle en zone urbaine avec souvent des interventions plus urgentes auprès de population plus violente ou plus agressive.

La France va faire face à une crise économique d'une grande ampleur. Dans un département comme le Gard en proie à une pauvreté excessive, est-ce que la situation ne va pas s'empirer ?

D'abord, je voudrais dire un mot sur l'éducation et me réjouir de la décision de rouvrir l'ensemble des écoles à partir du 22 juin. Je suis très inquiète sur les effets du confinement sur les enfants donc même si cette réouverture est sur une période courte, elle permettra aux enseignants de constater l'état psychologique et cognitif des enfants avant les grandes vacances. Et de mieux préparer la rentrée scolaire de septembre. En ce qui concerne le volet économique, Emmanuel Macron a tiré les leçons de cette crise en proposant un nouveau cap pour les deux prochaines années. Les effets de la crise sont considérables sur l'économie du pays mais il ne s'est pas écroulé. Et le front commun avec l'Allemagne à travers un plan d'ampleur permettra une véritable relance et des investissements importants. Avec en ligne de mire, plus d'écologie, plus de solidarité et plus de souveraineté. Il faut mettre de côté le rejet de l'autre, les ambiguïtés et se focaliser sur notre grandeur : notre Nation unie.

Un mot plus local pour terminer. On ne vous a pas entendu durant les municipales à Nîmes. C'était volontaire ?

Oui car j'ai énormément de sujets qui dominent mes journées et j'ai considéré que les mêmes situations finalement se reproduisaient. L'union impossible de la Gauche. C'est très triste. Il y a eu assez peu de débats d'idées avec une trop grande personnalisation de la politique avec des sommes d'individualités. Un Parti communiste qui s'accommode comme toujours d'être dans l'opposition et ne veut pas faire l'union, c'est finalement un rôle facile et confortable...

Et le score du maire sortant Jean-Paul Fournier, il vous a surpris ?

Non, c'est le score de la sécurité, les gens le connaissent et veulent de la stabilité. Je ne dis pas que les Nîmois ne sont pas prêts au changement mais ils veulent le faire sur des bases solides et sincères et pas avec quelqu'un qui ne s'intéresse qu'à ses intérêts personnels. Puis, je connais suffisamment Nîmes pour savoir qu'il était difficile à partir de rien de faire face à deux poids lourds, Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud, qui ont une belle notoriété depuis si longtemps. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais proposé très tôt à La République en marche de faire une alliance équilibrée loin des postures politiques dès le premier tour avec le maire sortant.

Un mot sur la rumeur parisienne qui vous annonce probablement dans le Gouvernement après le remaniement annoncé pour cet été...

Je ne crois pas que je sois annoncée dans l'éventuel prochain Gouvernement. Ce qui est sûr, c'est que je fais partie de ceux qui travaillent avec beaucoup d'humilité et de sérieux pour l'intérêt général dans un moment où il faut plus que jamais que la Nation soit unie et claire sur ses valeurs.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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