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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.06.2020 - coralie-mollaret - 6 min  - vu 1884 fois

FAIT DU JOUR Et maintenant, le troisième tour des municipales !

De gauche à droite : le premier adjoint de la Ville de Nîmes, Franck Proust, le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, et le maire de Vauvert, Jean Denat (Photo : Objectif Gard)

Une campagne aussi discrète qu’intense. À l’issue du second tour des municipales qui a permis d’élire les derniers maires, les élus livrent désormais une autre bataille : la présidence des intercommunalités.  

C’est ce que l’on appelle « le troisième tour ». Ce dimanche, le second tour des municipales a permis d’élire les derniers maires qui ne l’avaient pas été au premier tour. Dans le Gard, 46 communes étaient concernées. Parmi elles de grosses localités telles que Nîmes, Vauvert ou Sommières. Ce second tour comportait un double enjeu puisqu'à l’élection du maire s’est couplée la désignation des délégués communautaires siégeant dans les communautés de communes. 

Au nombre de 17 dans le Gard, elles sont composées d’élus municipaux. Leur nombre est fixé par le "poids" de la commune en termes d’habitants et le score des candidats aux municipales. À Nîmes par exemple, la victoire de Jean-Paul Fournier a permis d’envoyer 37 conseillers communautaires à Nîmes métropole. Souvent mal identifiées par les administrés, ces collectivités gèrent pourtant d’importants services publics : transports, développement économique, collecte des déchets…

Les conseillers municipaux étant aujourd'hui complets, les maires et leurs élus se concertent avant d’élire leur exécutif communautaire début juillet. Les batailles promettent quelque fois d’être ardues.

Nîmes métropole à couteaux tirés

De gauche à droite : le premier adjoint nîmois, Franck Proust, et le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier (Photo : Objectif Gard)

Une fois n’est pas coutume, deux candidats Les Républicains s’affrontent pour la présidence de Nîmes métropole. D’un côté, le maire de Saint-Gilles Eddy Valadier réélu au premier tour. De l’autre, le premier adjoint de Nîmes, Franck Proust. Depuis plusieurs semaines, les deux candidats sont en campagne. Ils rencontrent les maires de l’Agglo, exposent leurs projets et formulent leurs promesses. Lors du précédent mandat, la guerre Fournier-Lachaud a révélé la puissance des ces élus qui, unis, ne sont plus inféodés aux décisions de la cité des Antonin. 

Une situation inédite qui laisse planer le doute sur le profil du prochain exécutif communautaire. Les deux candidats se sont lancés dans de savants calculs. Composée de 105 élus, les prétendants doivent s’assurer d'une majorité de suffrages pour prétendre présider cette assemblée. À l’Agglo, Franck Proust arrive avec du renfort. Le score du maire de Nîmes a permis l’élection de 37 délégués communautaires. Toutefois s'il veut faire la différence, le Nîmois devra convaincre des maires pour se faire élire. 

Les mots de Jean-Paul Fournier à l’endroit des édiles et de leur gestion des fonds de concours a laissé quelques traces. Le maire de Saint-Gilles compte bien en profiter. Avec six élus communautaires issus de sa majorité, le conseiller départemental espère s’appuyer sur certains villages autour de Nîmes (Marguerittes, Manduel, Bouillargues, Milhaud...) ainsi que sur les maires de Leins Gardonnenque, éloignés de la ville centre et dont les intérêts ne sont pas forcément les mêmes.

Alès Agglo : un candidat surprise face à Rivenq ?

Dans les Cévennes, le sort d’Alès Agglo ne fait guère de mystère. Désigné par le maire Max Roustan, réélu dès le premier tour pour un 5e mandat, son dauphin Christophe Rivenq devrait reprendre le flambeau. Sur les 112 élus communautaires, la municipalité d’Alès n’en détient que 27 dont 23 pour la majorité. Seulement depuis des années, le système Roustan s’est forgé de solides appuis : « Même le communiste Patrick Malavieille (qui est également vice-président, ndlr) vote les budgets ! », peste un maire sous couvert d'anonymat.

Lors de l'élection du 15 juillet, l’idée d’une partie des élus de Gauche serait de présenter un candidat contre Christophe Rivenq. Un candidat plutôt de Gauche qui serait élu d'une petite commune. « On sait pertinemment qu’il ne deviendrait pas président. C’est surtout pour faire passer un message », commente cette même source.

À Saint-Hilaire-de-Brethmas, Jean-Michel Perret - qui avait mené bataille contre Max Roustan au sujet du golf - n'est pas contre l'idée. Mais il nuance : « Avec Max Roustan, les relations sont normalisées. Le maire d’Alès a fait en sorte que tout le monde s’entende sur son territoire. Mais pourquoi la présidence d’une Agglo reviendrait-elle toujours à la ville centre ? »

La décision sur cette éventuelle candidature sera prise la semaine prochaine. Reste que les rumeurs autour de celle-ci ne semble pas faire réjouir le candidat Rivenq « qui aimerait avoir une franche victoire à la Roustan ! »

Jean-Christian Rey joue sur du velours

Jean-Christian Rey, le président de l'Agglo du Gard rhodanien, a de fortes chances d'être réélu pour un second mandat grâce à la réélection des deux maires sortants à Bagnols et à Pont, les deux villes les plus importantes de l'Agglo du Gard rhodanien, qui font figure de solides soutiens. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Dans le Gard rhodanien, ce second tour des municipales s’inscrit dans la continuité. Ce qui présage un sort similaire à la présidence de l’Agglomération. Même si certains élus auraient espéré une bascule à Bagnols/cèze ou à Pont-Saint-Esprit pour tenter de détrôner Jean-Christian Rey.

À Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet a été réélu avec 47,38% des voix malgré un faible taux de participation plafonnant à 36,83%. Lui et son équipe remportent donc 13 des 17 sièges au conseil communautaire du Gard rhodanien. La candidate soutenue par le Rassemblement national, Corine Martin, en décroche trois, grâce à son score de 37,34%. Thierry Vincent, tête de liste de « Alliance citoyenne » devra se contenter d’un seul siège n’ayant convaincu que 15,28% des votants.

À Pont-Saint-Esprit, deuxième commune de l’Agglo, c’est aussi la maire sortante, Claire Lapeyronie, qui est repassée. Avec moins d’avance certes. Elle fait 53,31% des voix face à son ancienne adjointe au commerce, Catherine Chantry, qui pointe à 46,69%. L’équipe d’opposition aura donc le droit à deux sièges sur les 10 dont dispose Pont-Saint-Esprit à l’Agglo.

En résumé, les deux plus grandes communes du territoire restent sous la coupe des deux maires sortants. Deux maires sortants qui sont des soutiens de poids de l’actuel président, Jean-Christian Rey (qui figure 7e sur la liste de Jean-Yves Chapelet, NDLR). Le président a déjà annoncé depuis fin 2019 qu’il voulait se représenter à la tête de cette agglomération comptant 44 communes.

Il pourra déjà compter sur les deux majorités spiripontaine et bagnolaise qui représentent déjà 21 voix sur les 75 sièges de l’assemblée. Et bien sûr du vote d'autres communes comme Tavel où Claude Philip a été réélu. Sauf surprise, Jean-Christian Rey devrait repasser assez aisément pour un nouveau mandat. Reste à savoir s'il y aura quelqu'un en face dans le boulevard qui s'ouvre au tenant de la place ?

Le maire de Vauvert vise la Petite Camargue

Le maire d'Aimargues et président de la communauté de communes de Petite Camargue, Jean-Paul Franc, et Jean Denat, maire réélu de Vauvert (Photo : Objectifgard)

En danger, le maire socialiste de Vauvert, Jean Denat, est venu à bout avec peine de son combat contre Jean-Louis Meizonnet. Le sortant confirme ainsi son élection de 2014 avec 51,57% des voix contre 48,42% pour son rival Rassemblement national. « Ce fut ma campagne la plus dure, pour ne pas dire la plus sale, mais aussi ma plus belle victoire, a déclaré Jean Denat, vainqueur aux forceps. Du coup, il lorgne sur la présidence de la communauté de communes de Petite Camargue. 

Il y a six ans, la présidence de l’intercommunalité avait été décrochée par le maire d’Aimargues, Jean-Paul Franc. Une victoire construite avec les voix de l’extrême-Droite vauverdoise. L’élection de l’Aimarguais n’avait pas franchement ravi Jean Denat, maire de la plus grande commune du territoire. Le Vauverdois avait pensé un temps à rejoindre l’Agglo de Nîmes métropole. Son annonce n’avait toutefois pas été suivie d’effet. 

Le 15 juillet, les élus communautaires se réuniront pour désigner leur président. Sur les 37 conseillers communautaires, Jean Denat dispose de 12 sièges. Pour s’emparer de la présidence, il doit impérativement trouver des alliés. Les regards se tournent vers la nouvelle maire de Beauvoisin, Mylène Cayzac, qui possède cinq voix. Toutefois cette potentielle union ne sera pas suffisante pour décrocher la majorité des sièges. L’élue d’opposition Les Républicains à Aimargues, Caroline Breschit, pourrait-elle aussi lui venir en aide ? Jean Denat a encore deux semaines pour affûter sa stratégie.

Au pays de Sommières, Pierre Martinez veut rempiler !

Pierre Martinez, 51 ans, président de la communauté de communes du Pays de Sommières, candidat à sa succession. (Photo : droits réservés)

Dès le premier tour des municipales, le match s’annonçait serré à Sommières. Seulement 15 voix séparaient la liste de Guy Marotte (35,02%) de celle de Pierre Martinez (34,01%). Sylvie Royo arrivait en troisième position avec 30,90%. Le maire sortant profitait alors d’un avantage, léger. Trop léger ! Et le taux de participation pourtant en hausse au second tour par rapport au premier (52,39%) ne lui a pas permis de creuser l’écart.

Pierre Martinez a quant à lui réalisé une percée jusqu’à décrocher le fauteuil de maire. Cette victoire lui offre six sièges sur les 36 disponibles à la communauté de communes du Pays de Sommières dont il est le président depuis 2014. Pierre Martinez avait été élu face à Serge Pattus, alors maire de Souvignargues, avec une large majorité.

« Toutes les conditions sont rassemblées pour que je porte ma candidature », lance ce lundi le président sortant. Après un premier mandat lors duquel, selon lui, « le travail collectif s’est particulièrement concentré sur le redressement des finances de la collectivité », l’ambition du professeur d’histoire-géographie du lycée Albert-Camus à Nîmes sera davantage portée sur le développement économique et l’emploi ou encore l’aide aux populations les plus défavorisées.

« Toujours en tenant compte d’un équilibre et d’une équité sur tout le territoire », précise-t-il. Une bribe de programme que l’intéressé développera plus amplement au fil de ses rencontres, cette semaine, avec les maires de l’intercommunalité. Pour l’heure, aucun autre candidat à la présidence de la communauté de communes du Pays de Sommières ne s’est fait connaître. 

La rédaction

Coralie Mollaret

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