Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.07.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 857 fois

GARD Le Département lance un observatoire des violences faites aux femmes

De gauche à droite : Ernestine Ronai, Denis Bouad, président du Département du Gard, Joëlle Gras, sous-préfète du Vigan, Béatrice Bertrand (CIDFF 30), le procureur adjoint,Véronique Compan, et Isabelle Fardoux-Jouve, conseillère départementale déléguée à la lutte contre les discriminations et à la promotion de la laïcité et de l'égalité entre les hommes et les femmes. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

L'observatoire des violences faites aux femmes du Gard installé ce jeudi 16 juillet, fait suite à la création du réseau départemental "Ensemble pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes".

Le 30 janvier 2020, les élus du Conseil départemental ont voté à l'unanimité, sur proposition du président, Denis Bouad, la création d'un observatoire départemental pour permettre de fédérer un réseau partenarial, en lien avec le centre d'information sur les droits des femmes (CIDFF) du Gard. Un action freinée par la crise du coronavirus, en tout cas jusqu'à ce jeudi 16 juillet.

Ce jour, tous les partenaires (*) inclus dans ce nouveau dispositif mis en place pour lutter contre les violences faites aux femmes, se sont réunis à l'Hôtel Édouard-Mouret à Nîmes. Était également présente lors de cette séance d'installation, Ernestine Ronai, fondatrice et responsable de l'observatoire départemental de Seine-Saint-Denis, le premier de France. Celle qui lutte depuis 30 ans contre les violences faites aux femmes était déjà venue dans le Gard, "et j'ai senti qu'il y avait une grande volonté d'agir pour faire avancer cette cause."

Tous les partenaires réunis ce jeudi, pour l'installation de l'observatoire départemental des violences faites aux femmes. Ernestine Ronai en est la présidente d'honneur. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

La création de cet observatoire départemental, au sortir du confinement - une période lors de laquelle a été constatée "une explosion des violences conjugales et intra-familiales", d'après Véronique Compan, procureur-adjoint de la République de Nîmes - est donc la concrétisation de cette volonté.

"Le partenariat garantit l'efficacité de cet observatoire. Chacun va apporter sa pierre à la construction collective. En 30 ans, il y a eu d'énormes progrès en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire et on n'est pas à l'abri d'un recul", prévient Ernestine Ronai. Elle souligne notamment l'importance du travail de prévention envers les jeunes et plus généralement la population, sur la question de l'égalité entre les hommes et les femmes, de repérage des situations de violences conjugales, intra-familiales et de prise en charge des victimes.

Le président du Département souhaite que le comité de pilotage de l'observatoire départemental se réunisse prochainement. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

"Cet observatoire ne sera pas un outil d'autosatisfaction, pas un cercle de réflexions sans objectif précis. Il devra être un outil d'analyse, de coordination qui apportera des propositions, des solutions", a lancé, aux côtés du préfet du Gard, le président du conseil départemental du Gard. Et le même de poursuivre : "Je souhaite que suite à cette installation très protocolaire, le comité de pilotage se réunisse très vite".

Dans son discours, Véronique Compan, représentante d'Éric Maurel, procureur de la République à Nîmes, a insisté : "Cet observatoire doit pouvoir poser un diagnostic mis à jour et quantifié pour permettre de recenser ce qui fonctionne et d'évaluer les manques. Et si manques il y a, de les combler par notre action à tous." Dans un premier temps, les partenaires travailleront sur la mise en place de deux outils présentés ce jeudi par Béatrice Bertrand, la directrice du CIDFF 30 : la mesure d'accompagnement protégé et un protocole féminicide "pour la prise en charge des enfants."

aidesauxfemmes.gard.fr

Un site internet, aidesauxfemmes.gard.fr a été créé pour permettre aux victimes de trouver les structures d'aides à proximité de leur domicile, en toute sécurité puisqu'elle peuvent le quitter en un clic mais aussi effacer leur visite de leur historique de navigation Internet. Une autre entrée permet de se renseigner sur les actions mises en place sur le territoire gardois par les acteurs départementaux engagés. Pour rappel, en 2019 148 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint et deux dans le Gard en 2018.

Stéphanie Marin

* Le groupement de gendarmerie, les directions départementales de la sécurité publique et de la cohésion sociale, les tribunaux de grande instance, les procureurs de la République, les ordres des avocats de Nîmes et Alès, la CAF, la Mutuelle sociale agricole, l'Agence régionale de Santé, l'Éducation nationale, le CHU de Nîmes, les établissements sociaux et médico sociaux, le service pénitentiaire d'insertion et de probation, le centre d'accueil des familles, les associations et centres de formation et les services du Département. 

Stéphanie Marin

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