Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 27.08.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 6418 fois

NÎMES La feria, les cartels et les conditions du préfet

Nîmes s’apprête à vivre une feria de Vendanges amputée d'une grande partie de son âme...
Photo archives Norman Jardin

Simon Casas, directeur des arènes nîmoises, à gauche, et Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Le Gard vient tout juste de passer en zone rouge mais la Feria des Vendanges devrait se tenir sous certaines conditions...

Comme toujours, les conférences de presse de présentation des cartels attirent du monde mais cette fois, il y en avait beaucoup trop pour travailler correctement, surtout en période de crise sanitaire. Bref... Autour de la table ce jeudi, le premier représentant de l'État, le préfet du Gard, Didier Lauga, accompagne l'annonce de la Feria des Vendanges organisée par Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Simon Casas, directeur des arènes nîmoises.

Les conditions sanitaires

Ce matin, le Gard apprenait qu'il passait en zone rouge, c'est-à-dire en zone où le virus de la covid-19 accélère et se balade un peu trop au goût des autorités. Une feria dans ces conditions est tenable mais selon certains aspects sanitaires restreignant le rapprochement des peuples.

Au bar Le Victor Hugo comme ailleurs en ville, la feria devrait être un week-end presque comme les autres... (Photo : archives Corentin Corger)

" J'autorise cette feria sous certaines conditions et c'est le résultat d'un travail de deux mois avec les services de la Mairie qui a envoyé plusieurs dossiers et qui nous a rencontré à de multiples reprises. J'ai aussi vu Simon Casas pour en parler. Comme à Béziers en août ou à Arles dans quelques jours, nous aurons une feria débaptisée, une feria light avec beaucoup de choses interdites comme les bodegas et les comptoirs éphémères. Nous nous sommes inspirés de Béziers et d'Arles pour cela aussi ", affirme Didier Lauga.

"J'espère que l'esprit de responsabilité l'emportera !"

Et le représentant de l'État de reprendre : " Pour l'instant, les établissements pourront fermer à 2h, pas à 23h comme à Marseille actuellement. La feria a lieu dans près d'un mois et la situation peut encore évoluer grâce aux mesures que nous prenons dès à présent. Je discute beaucoup avec les autres préfets des départements placés en zone rouge, y compris celui des Bouches-du-Rhône. J'espère que l'esprit de responsabilité l'emportera ! Si les premiers soirs je vois que les gestes barrières ne sont pas respectés, je ferais fermer les établissements. Oui, nous utiliserons la répression s'il le faut... Nous sommes passés du vert au rouge en quelques semaines. Nous tendons la main, de manière symbolique, aux gens. On ne veut pas leur faire peur ! Je souhaite qu'il y ait du monde pour cette feria et si je l'autorise aujourd'hui, ce n'est pas pour l'interdire demain mais tout peut encore évoluer dans les deux sens... "

Les orchestres devront rester ambulants... (Photo : archives Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Dans la rue, pas de bodegas et les bandas, les orchestres de rue, devront être mobiles. Des animations seront toutefois organisées aux quatre coins de la cité. Dès le vendredi 12 septembre à 14h, les bâches de Feri'Art seront affichées aux arènes. Le vendredi 18, aux Jardins de la Fontaine, seront organisées les  vendanges du Clos de la Fontaine et, vers 20h, le village andalou prendra ses quartiers sur l'avenue Feuchères.

Pour l'adjoint aux festivité, Frédéric Pastor, " il y aura aussi des abrivados sur la rue de la République et l'avenue Jean-Jaurès, l'espace toros, des becerradas et l'espace équestre au Bosquet, la messe à la cathédrale... Le toro sera présent dans les arènes mais aussi en ville même si la jauge de chaque manifestation sera contrôlée pour éviter les attroupements. C'est ce qui conditionne la réalisation de cette feria. "

Enrique Ponce et toute sa maestria (Photo Archives Anthony Maurin).

" Bien sûr qu'il faut anticiper mais il faut y croire ! ", lance le directeur des arènes Simon Casas, pas peu fier de mettre la jambe en organisant la seule " vraie feria du monde taurin ".  " Je veux dire un grand merci très appuyé aux autorités car nous sommes conscients de la conjoncture, en particulier pour les secteurs de l'événementiel et du tourisme, relève l'empresa des arènes. Il n'y a pas de frivolité dans ces industries. Elles créent une économie induite majeure et on se bat avec un maximum de moral. "

4 000 places pour les spectateurs

L'empresa Casas prend des risques économiques mais voulait faire travailler les commerces de la cité des Antonin. Oui, il aime sa ville et peut se plier en quatre pour elle, la preuve. " Ça nous oblige à être responsable dans le respect de chacun. La feria sera light mais pas les cartels qui seront de haut niveau ! " Si l'organisation sera spécifique, il a fallu se creuser la tête pour proposer quelque chose d'adéquat à la situation.

Un maximum de technicité dans les dossiers et un espoir, le respect de ce qui tombe sous le sens. " Nous sommes stupéfaits de la demande ! Nous serons la feria la plus importante avec quatre jours et cinq spectacles majeurs. Aucune autre ville au monde n'a présenté une feria aussi complète. Même le jeudi, où habituellement il n'y avait rien dans les arènes, il y aura une corrida ! ", poursuit le directeur Simon Casas qui, sur les 5 000 places autorisées à la vente, en libérera 4 000 pour les spectateurs. En effet, le reste sera réservé au personnel et aux invitations (que la Mairie a souhaité diviser par deux, NDLR).

Les cartels

Jeudi 7 septembre à 17h30, corrida mixte avec la cavalière Léa Vicens (toros de Bohorquez), Sébastien Castella (toros de Vegahermosa) et le novillero El Rafi (novillos de Malaga).

Vendredi 18 septembre à 17h30. Six toros de Victoriano del Rio pour Enrique Ponce, Curro Diaz et Emilio de Justo.

Samedi 19 septembre à 17h30. Corrida de Garcigrande pour Jose Maria Manzanres II, Juan Leal et l'alternative du jeune et mystérieux Marcos.

Dimanche 20 septembre à 11h30. Corrida de rejon avec des toros de Bohorquez pour Leonardo, Léa Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza.

Dimanche 20 septembre 17h30. Six toros de Jandilla pour un mano a mano entre Sébastien Castella et Miguel Angel Perera.

Nous reviendrons plus en détails sur les cartels dans le Fait du Jour de demain, à 7h.

Anthony Maurin

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