Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.08.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1950 fois

NÎMES MÉTROPOLE Une rentrée politique sur les chapeaux de roues

Les élus de Nîmes métropole, ce mardi, lors de la pose de la première pierre du projet agricole de Saint-Dionisy (Photo : Coralie Mollaret)

Le 9 septembre marque le séminaire de rentrée des 39 maires de l'Agglo. Au menu : situation financière et projets à venir. En parallèle, les premiers groupes politiques se forment... Avec parfois quelques surprises.  

Si pour certains l'été n'a pas été synonyme de vacances, la rentrée communautaire s'opère bien le 9 septembre. Une journée de travail, de 9h à 18h, à laquelle les maires et même les présidents de groupe - en première partie - sont conviés. Après six années de gouvernance d'Yvan Lachaud, le nouveau président de l'Agglo, Franck Proust, se met à l'ouvrage. Un ouvrage qui, selon ses dires, connaîtrait déjà quelques écueils, notamment financiers.

Une gestion « années 80 » 

Lundi, le Nîmois a rendez-vous avec le préfet du Gard pour évoquer la situation. L'Agglo tient entre ses mains le rapport de la Chambre régionale des comptes, présenté le 21 septembre au conseil communautaire. Ce n'est toutefois pas ça qui inquiète l'exécutif. « L'examen des comptes s'arrête en 2018. L'important, c'est ce qu'il s'est passé après », souligne Franck Proust. Si la majorité est peu diserte, plusieurs de nos sources font état « de dépenses croissantes en matière de personnels en 2019 et 2020. » Un mode de gestion « très années 80 avec fric et liberté ! »

En parallèle, certains s'offusquent des subventions versées à l'Agence de développement économique ou à l'office de tourisme de Saint-Gilles. « Près de 900 000€ dépensés par an pour OpeNîmes et plus de 300 000€ pour le tourisme saint-gillois. Quels ont été résultats ? », houspille-t-on dans les couloirs du Colisée. Au-delà de ces difficultés, l'Agglo pourrait prochainement être confrontée à la baisse de ses recettes fiscales, liée à l'activité des entreprises, au travers de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) et CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises).

Économies et projets à prioriser

Si « la situation est grave, elle est guérissable », concède-t-on. Ensemble, les élus décideront des mesures d'économies à prendre et des projets à prioriser. Car il va falloir faire des choix. Sur la table : le non-renouvellement des CDD, la création d'une taxe GEMAPI ou encore la hausse de la taxe sur les ordres ménagères. Aussi, Franck Proust souhaite « aller chercher des financements auprès de l’Union européenne » et vient de recruter au sein de son nouveau cabinet, son ex-attaché parlementaire à l'Europe, Jules Lobry-Deblyck.

La seconde partie du séminaire concerne les investissements. Une thème abordé l'après-midi, mais cette-fois, uniquement entre maires. Le but étant de terminer les projets engagés par la précédente équipe et d'écrire le nouveau PPI (Plan pluriannuel d’investissements) sur les trois ans à venir. L'exercice politique est périlleux. Franck Proust doit ménager les velléités de ses soutiens à la présidence. Pour l'aider, le Nîmois devrait compter sur son nouveau Directeur général des services, Jean-François Lheureux, dont la prise de fonction est prévue à l'autonome.

Composition des groupes politiques

Le président est aussi épaulé par le maire de Générac, Frédéric Touzellier, qui lui bâtit un groupe solide dans l'hémicycle. L'édile vient d'ailleurs de déposer les 46 noms de l'UPDT (Union pour le développer du territoire). On y trouve les 37 élus nîmois, deux maires de Leins Gardonnenque ou encore - pour la petite histoire - l'opposant au maire de Manduel, David-Alexandre Roux. À la guerre comme à la guerre... Le Généracois a même réussi à attirer dans ses filets le maire de Milhaud et sa première adjointe, conseillère départementale, Huguette Sartre.

En face, le maire de Marguerittes, Rémy Nicolas, a pris la présidence des 11 élus du groupe IEC (Intérêts et esprit communautaires). On y retrouve entre autres les maires de Caissargues et Sernhac, soutiens affichés de Franck Proust. « Nous cherchons à défendre l’intérêt de nos communes en suscitant l’adhésion. On est pas là pour engager un rapport de force. À l’Agglo, que l’on constitue un groupe dans ce but, je ne l’imagine pas », glisse Rémy Nicolas, n’imposant aucune discipline de vote.

Le maire de Marguerittes envoie-t-il un subtil message à ses camarades du futur groupe EPNM (Ensemble pour Nîmes métropole) ? Une formation, présidée par la maire de Redessan, Fabienne Richard, rassemblant d'ex-partisans au malheureux candidat à la présidence de l'Agglo, Eddy Valadier. Ce vendredi, la Redessanaise a rendez-vous avec Franck Proust. Si à Nîmes Métropole, ce n'est pas encore l'heure du grand chamboule-tout, nul doute que les six ans à venir promettent bien des surprises.

C.M

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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