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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.09.2020 - corentin-migoule - 4 min  - vu 7399 fois

ALÈS Ouverture de Vrac Market, le premier drive bio zéro déchet

Créé dans l’optique de favoriser la réduction massive des déchets plastiques, le drive bio zéro déchet imaginé par l’Alésienne Delphine Brunel est en marche depuis mercredi.
Le trio de gérants du Vrac Market avec de gauche à droite, Delphine Brunel, Adrien Houdril et Laura Brunel. (Photo DR)

Né d’une volonté ardente de participer à la réduction massive des déchets plastiques, l’établissement Vrac Market, un drive bio zéro déchet imaginé par l’Alésienne Delphine Brunel, est en marche depuis mercredi.

Réunissez trois jeunes engagés et entreprenants, ajoutez-y une louche généreuse de sensibilité écologique, joignez une pincée d’audace au mélange et vous obtiendrez Vrac Market, drive bio zéro déchet. Un concept nouveau sur Alès, en marche depuis le début de la semaine, porté par Delphine Brunel qui a associé au projet son conjoint Adrien, et sa sœur Laura.

« Mon contrat allait se terminer et j’avais envie d’un métier qui ait du sens. Le confinement a renforcé ma volonté de passer à l’action en matière d’écologie. Je suis tombée sur un drive bio zéro déchet à Toulouse, j’ai adoré. » Séduite par le concept, Delphine Brunel a cru bon de l’importer chez elle, à Alès. Laura, sa sœur cadette, s’est très facilement laissée embarquer dans l'aventure : « C’est une affaire de famille avant tout. On a déjà travaillé ensemble par le passé, ça fonctionne car on est tous les trois complémentaires. D’autant qu’on a construit le projet en se mettant dans la peau du consommateur. »

Cette prise de conscience qui a initié le projet, est née d’une volonté féroce d’agir pour tenter, à l’échelle locale, de remédier à un constat alarmant qui fait état de 345 kilos de déchets consommés par personne, chaque année, en France, où plus de 5 milliards de sachets en plastique sont distribués en grandes surfaces. Les deux sœurs ont de bonnes raisons de croire au concept. L’intérêt des Français pour le bio n’est plus à prouver et le modèle du drive, stimulé par la pandémie, connaît un succès qui tend à devenir la norme.

Un carton dès l’ouverture

Mercredi 16 septembre, Delphine Brunel a fêté son 29e anniversaire de la plus belle des façons. « C’est tombé le jour du lancement du drive », s’amuse l’intéressée. Une belle première journée, ponctuée par la venue d’une quarantaine de clients qui avaient procédé à une commande via le site internet.

L’occasion de tirer plusieurs enseignements : « Les gens sont contents de retrouver un tel concept sur Alès », promet Laura Brunel. Et de poursuivre : « 90 % des commandes étaient des femmes. » Cela signifie-t-il que la gent féminine est plus sensible à la cause écologique ? « C’est une simple observation établie à partir d'un faible échantillon, en aucun cas une vérité générale », prévient Laura, responsable communication.

« En revanche il y a eu autant de jeunes de 25 ans que de seniors. » Et la jeune femme a une explication : « Pour les jeunes, c’est dans l’ère du temps. Pour les anciens, c’est un concept simple qui peut leur rappeler des souvenirs, puisqu'au final c’est une sorte de retour en arrière avec un système de consignes, où l’on prend, on consomme et on ramène. » Car la structure Vrac Market puise sa force dans l’absence d’emballage à usage unique. « On confie à nos clients des bocaux et des sachets en tissu, qu’on lave à haute température. Ils doivent nous ramener les contenants qu’on leur a fournis. On leur donne des bons d’achats de 10 centimes pour chaque contenant rapporté. Ils peuvent utiliser cet argent lors de la commande suivante. C’est une sorte de roulement assez simple, basé sur une relation de confiance. Le cœur de notre projet », détaille Laura Brunel.

La filière locale hautement privilégiée

Ainsi, 75 % des produits alimentaires de Vrac Market sont proposés en vrac ou pré-emballés dans des contenants consignés ou réutilisables. Autre critère au centre du concept, la certification bio de la totalité des produits pour lesquels la filière locale a été privilégié. De sorte que « tous les fruits et légumes viennent d’Occitanie », assure la cadette Brunel. Avant que sa sœur aînée ne joue franc-jeu en apportant un éclairage : « Le très local, selon le produit, n’est pas toujours possible. Exemple avec les gourdes en inox que l’on retrouve un peu partout. Je me suis rendue compte qu’elles venaient toutes de Chine. On a donc opté pour des gourdes en verre, entièrement conçues en Allemagne et en Italie. »

Peut-on réaliser l’intégralité de ses courses chez Vrac Market ? Presque. « Notre volonté est d’offrir un maximum de produits, y compris non alimentaires comme des cosmétiques ou des produits d’entretien. La seule chose qu’on n’a pas c’est la viande et le poisson. On n’a pas la compétence pour tenir un stand de boucherie ou de poissonnerie, mais à terme on a des idées pour y remédier », rebondit la fondatrice. Rien n’a été laissé au hasard, y compris l’emplacement, route d’Uzès. Adrien Houdril, le plus manuel du trio, parle d’un « endroit stratégique, très passager et où il est facile de se garer. » Delphine, sa compagne, complète : « C’est un moyen de toucher les actifs, qui ont peu de temps pour faire les courses, en leur proposant un drive sur leur trajet domicile-travail. »

Corentin Migoule

Vrac Market, 1115, route d’Uzès, à Alès. Horaires d'ouverture et complément d'informations à retrouver sur le site internet de l'établissement.

Corentin Migoule

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