Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.10.2020 - thierry-allard - 2 min  - vu 786 fois

GRAND AVIGNON Du biogaz va être produit à partir des eaux usées de la station d’épuration

La première pierre de la future unité de méthanisation de la station d'épuration d'Avignon, le Pontet, Villeneuve et les Angles a été posée ce matin (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La première pierre de la future unité de méthanisation de la station d’épuration d’Avignon, le Pontet, Villeneuve et les Angles a été posée ce vendredi matin, à Avignon. Un équipement qui va permettre de valoriser les boues primaires des eaux traitées à la station pour en faire du biogaz qui sera ensuite injecté dans le réseau de GRDF.

« C’est un projet vertueux », résume le directeur régional Méditerranée de Veolia, Philippe Bourdeaux. L’idée est simple : produire du méthane à partir des boues filtrées par la station d’épuration. Des boues qui sont composées à la fois des matières en suspension dans l’eau (pas la peine de vous faire un dessin) et de bactéries qui prolifèrent lors de la phase de décantation des eaux. Actuellement, ces boues sont, après déshydratation, envoyées vers un centre de traitement à Tarascon (Bouches-du-Rhône). D’ici un peu plus d’un an, elles permettront de produire du biogaz.

Concrètement, les boues seront acheminées dans un digesteur, un gros cylindre de 4 000 mètres cube, où elles vont rester 25 jours en étant agitées en permanence dans un univers lentement chauffé à 37 degrés via un système de récupération de chaleur des eaux traitées. Le but est de « digérer » les boues : au cours du processus, des bactéries créent du biogaz, qui sera ensuite purifié, grâce à des charbons actifs notamment. C’est uniquement à la fin du processus, lorsque le bio-méthane sera nettoyé de toutes ses impuretés, qu’il sera injecté dans le réseau de GRDF.

« C’est du gaz propre, consommé localement avec un équivalent de 2 000 foyers chauffés, et une baisse de 30 % du volume des boues, ce qui fait moins de transport et moins de déchets », explique Philippe Bourdeaux. À terme, l’unité de méthanisation produira 60 000 MWh/an de bio-méthane en valorisant 2 500 tonnes de boues sur le site d’Avignon. Et le potentiel de production est colossal : « Le potentiel de production de gaz vert dans les stations d’épuration de France est de 2,13 milliards de KWh », affirme le directeur régional de Veolia, tout en précisant qu’aujourd’hui, « seules 15 % des stations d’épuration de France sont équipées, contre 100 % en Suisse ou en Allemagne. »

Autant dire que nous avons des marges de progression sur la question. Alors la région Sud Paca, qui se présente comme « la pionnière française de la méthanisation », dixit la conseillère régionale Jacqueline Bouyac, met 1,3 million d’euros par an pour soutenir la filière. Elle soutient d’ailleurs l’unité de production avignonnaise, comme l’Agence de l’eau et l’Ademe, qui mettent 40 % en tout des 8,2 millions d’euros du projet.

« Aujourd’hui c’est une nouvelle étape de franchie », estime pour sa part le président du Grand Avignon, Joël Guin, tout en précisant que cette unité de méthanisation fait partie du contrat passé avec le délégataire la Société d’assainissement du Grand Avignon, émanation de Veolia. « C’est le signe que notre agglomération se préoccupe de l’environnement », rajoute l’élu.

Un projet également salué par le préfet de Vaucluse, Bertrand Gaume, qui estimera que « nous sommes au coeur d’un véritable changement de paradigme » avec des projets de ce type. Le chantier doit être achevé fin 2021, pour une première injection de biogaz dans le réseau GRDF au premier trimestre 2022.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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