Actualités
Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.10.2020 - philippe-gavillet-de-peney - 1 min  - vu 574 fois

ÉDITORIAL Ne pas se tromper de cible...

"Je ferai ma rentrée avec la boule au ventre. C’est arrivé à Samuel mais ça peut arriver à n’importe qui demain", a assuré une enseignante en éducation musicale. (Marie Meunier / Objectif Gard)

(Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Après avoir été Charlie, touchée en plein coeur par le drame absolu du lâche assassinat d'un enseignant d'histoire-géo, ce week-end la France s'est réveillée Samuel. Avec les mêmes larmes aux yeux, la même gueule de bois, le même goût amer dans la bouche et la nausée qui vous soulève les tripes. Passés les premiers émois, à l'heure de distribuer les responsabilités et de rechercher les coupables, c'est maintenant la colère qui sourd. Et le bruit qu'elle fait en enflant n'a rien de rassurant. Entendre des responsables politiques de premier plan utiliser le vocable de "guerre" n'a rien d'anodin. Le feu couve sous la cendre. Et dans une société déjà fragilisée par la pandémie de coronavirus, où l'équilibre social est de plus en plus précaire et où chacun se tourne naturellement vers les siens, le risque est bien réel de voir resurgir les vieux démons du séparatisme et du communautarisme. Il ne faudrait pas que cette "guerre" que d'aucuns voudraient engager ne finisse rapidement par dresser des Français contre d'autres Français en raison de leur religion. Après avoir rappelé les principes non négociables de la laïcité, de la liberté de la presse - et celle plus générale de s'exprimer - la Nation française une et indivisible devra tirer les leçons de l'Histoire car qu'on les appellent génocide, pogrom, massacre ou tuerie collective, on sait comment commencent ces guerres. On sait surtout comment elles se terminent. Ça, Samuel Paty vous l'aurait bien mieux expliqué que moi...

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio