Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.11.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1024 fois

NÎMES MÉTROPOLE Frédéric Touzellier : « Mon soutien au président Franck Proust est indéfectible »

Frédéric Touzellier, maire de Générac, vice-président de Nîmes métropole et conseiller régional (Les Républicains) de l'Occitanie (Photo : Coralie Mollaret)

Numéro 2 de l’Agglomération nîmoise, Frédéric Touzellier est le maire de Générac et premier vice-président en charge de l’aménagement du territoire. 

Objectif Gard : On a appris, ce week-end, le renvoi en correctionnel de Franck Proust dans l’affaire de la Senim. Comment réagissez-vous ? 

Frédéric Touzellier : Mon soutien au président Franck Proust a toujours été indéfectible. C’est quelqu’un qui, au fil du temps, a prouvé son mérite d’exister. Nous croyons en lui, nous le soutenons. Après des années d’instruction, cette affaire arrive à son terme. C’est très bien. On va laisser la justice travailler. 

Vous êtes président du groupe majoritaire UPDT (Union pour le développement du territoire). Cette affaire ne perturbe-t-elle pas la jeune majorité que vous êtes ? 

Paradoxalement, beaucoup d’élus ont appelé Franck Proust pour le soutenir. Comme je vous l’ai dit, cette affaire court depuis des années. Ça devait arriver à un moment donné. Cette nouvelle n’a pas fait le buzz ! Aujourd’hui, la majorité soutient son président et les opposants prennent du recul face à ça. Depuis l’élection de Franck Proust en juillet, nous essayons d’impulser une démarche d’ouverture et de transparence.

C’est-à-dire ? 

Durant le mandat précédent (celui du centriste Yvan Lachaud, NDLR), les élus ne trouvaient pas leur place. Aujourd'hui, on sent un vrai travail d’équipe. Tous les groupes déjeunent une fois par mois avec le président. On parle des sujets à traiter et de ceux qui pourraient faire défaut. C’est une première ici. Notre conception, c’est que l’Agglo est un outil de travail pour le territoire et non un appareil politique. 

Quel type de relation entretenez-vous avec Franck Proust ? 

On se connaît bien depuis 2008. On siégeait à côté sur l’estrade lorsque le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, présidait Nîmes métropole. À l'époque, Franck Proust avait la délégation Économie et moi l’Environnement. Au fil du temps, je pense que nous sommes devenus amis. 

« L’Agglo est un outil et non un appareil politique »

Aujourd’hui, vous êtes le numéro 2 de Nîmes métropole. Premier vice-président, vous occupez la délégation Aménagement du territoire. De quoi s’agit-il ? 

Je suis en charge des projets d’acquisition foncière en lien avec les élus du pôle développement économique, comme le vice-président Olivier Fabregoul. Notre mission sera de prospecter, de trouver du foncier parce que nous en manquons. L’idée c’est de permettre aux entreprises de s’installer pour créer de l’emploi. Cette mission vient en complémentarité de la présidence du Scot que j’occupe. Quand on est arrivé, ça a été un peu la surprise. On s’est aperçu qu’en matière d’acquisition foncière, il n’y avait pas de feuille de route établie. À la direction de l’aménagement du territoire, il y a eu trois directeurs en six ans. Certaines parcelles ont été acquises trop rapidement, sans étude préalable. Des thématiques ont été lancées sans se fixer sur un projet… Sérieusement, je peux le dire, on a perdu un mandat ! 

À ce propos, que devient le projet de plateforme de fret sur la base Oc’Via ? 

On repart à zéro ! Dans la convention, la SNCF prévoit de rétrocéder les terrains aux propriétaires. Pour le moment rien n’est fait… Le Conseil départemental a un rôle à jouer en matière d’accessibilité pour l’aménagement des voiries. Il y a également des études environnementales à lancer. Quand j’écoutais l’ex-président Yvan Lachaud, il y avait 1 000 emplois à la clef ! Ce projet sortira peut-être de terre dans 6 à 10 ans. Nous aurons cette volonté politique. 

Parlons du comité de redressement mis en place pour assainir les comptes de Nîmes métropole. Où en sont vos travaux ? 

D’abord, l’objectif de ce comité est de permettre à tous les groupes (le président et deux élus, soit 18 élus), accompagnés par les services, de faire des propositions pour réduire nos charges. Lorsque le préfet nous a reçu cet été il nous a dit que la collectivité était dans le rouge . Nous devons faire des efforts. Le comité propose des mesures pour les deux ans à venir. Ensuite, les vice-présidents et le président Franck Proust arbitreront. Pour l’instant, nous nous sommes réunis cinq fois. 

Quelles décisions ont été prises en matière d'économies sur le fonctionnement ? 

C’est pratiquement bouclé. Le président nous a fixé un minimum de 3,5 M€ d’économies à réaliser pour le budget  2021, voté en mars prochain. Ces réductions touchent pour 1,4 M€ la masse salariale avec le non-remplacement de départs à la retraite et la non-reconduction de CDD. Sur le personnel, on s’est aperçu qu’il y avait une disparité forte entre différents salaires… Sans compter que ces 18 derniers mois beaucoup de contractuels ont été embauchés à des salaires très importants. Les dépenses du cabinet du président ont diminué, tout comme les frais de communication. Nous avons également réduit la voilure dans les dépenses liées aux compétences non obligatoires. Notre participation à l'Étoile de Bessèges passe de 120 000€ à 42 000€.

« Ça serait bien d’avoir un débat avec les anciens élus »

Qu’en est-il de la refonte de la fiscalité ? 

Ce sujet n'a pas été encore abordé. La seule chose votée, c’est la création d’une taxe GEMAPI dont le taux reste à définir. Nous y travaillerons à partir de janvier. 

Concernant les investissements, vous prévoyez 60 M€ en 2021. Les années précédentes, ce budget avoisinait les 100 M€. Quels projets seront abandonnés ou étalés dans le temps ? 

Dans ce domaine, nous prévoyons une économie de 100 M€ sur trois ans. Le président devrait vous en dire davantage prochainement. Nous voulons garder une dynamique d’investissement tout en résorbant nos difficultés financières. Ce que je peux vous dire, vous le savez, le projet de 10 M€ sur l’EERIE a été abandonné. Aujourd’hui, ce bâtiment nous coûte et ne nous rapporte pas. D’ailleurs, on s’aperçoit qu’il y a trois écoles de formation qui ne paient pas leur loyer, dont une qui a déposé le bilan l’an dernier et qui nous doit plus 100 000€.  

Pouvez-vous toutefois nous donner un exemple de réduction des investissements ? La T2 sera-t-elle terminée dans les temps ?

Les transports et l’économie pourraient faire partie de la dynamique que veut imposer le président malgré le déficit. Franck Proust arbitrera sous peu. L’idée, c’est de continuer à faire travailler les entreprises. Sur le dernier mandat, il ne s’est pas passé grand chose en termes d’aménagement. D’ailleurs, ça serait bien d’avoir un débat avec les anciens élus sur le sujet !

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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