Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.01.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1254 fois

ALÈS À la Boca Loca, l’Argentine s’invite dans nos palais

Manon, Gabriela et Christine effectuent de la vente à emporter et des livraisons tous les jours du mardi au dimanche, le midi et le soir. (Photo Corentin Migoule)

Ouvert fin octobre à l’aube d’un reconfinement, le restaurant argentin implanté au 10b de l’avenue Carnot, près du Gardon, est presque déjà devenu incontournable. Les empanadas concoctés par deux sœurs originaires du pays de Diego Maradona et une amie de la famille sont parfaitement adaptés à la vente à emporter. Une alternative appréciable et appréciée en attendant la réouverture totale des restaurants…

Derrière les fourneaux pour assurer les dernières commandes de la pause méridienne au moment de notre venue, le trio s’est interrompu pour nous accueillir et nous délivrer les secrets de cette cantine argentine. Naturellement, Gabriela prenait les devants pour présenter un projet dont elle se plaît à dire avec modestie qu’il n’a pas été imaginé par sa seule personne mais bel et bien par chacune des membres du trio.

« Le concept est né à notre retour d’Argentine en 2018. Nous étions allées à Buenos-Aires pour voir de la famille et aussi pour découvrir parce que ça fait partie de notre histoire personnelle. En rentrant, on s’est dit qu’on allait mettre à l’honneur une spécialité de ce pays : l’empanada (*) ! », se remémore la loquace Gabriela, que rien ne contrarie.

La jeune femme avait pourtant entamé une carrière d’enseignante, bien loin des plaisirs gustatifs de ce pays d’Amérique du Sud dont sa mère est native. Christine, sa cadette, forte d’une formation en gestion d’entreprise, n’était pas plus disposée à une aventure dans la restauration. C’est donc avec l’aide de Manon, une amie de la famille qui « a travaillé dans plusieurs restaurants de la région », que les deux sœurs argentines, qui sont aussi Suissesses par leur père, ont créé la Boca Loca.

Le bouche-à-oreille fait son effet

« La boca c’est la bouche en espagnol et c’était logique vu qu’on propose à manger, mais c’est aussi en référence au quartier de La Boca à Buenos-Aires », développe Gabriela pour justifier le nom pour le moins chantant de l’enseigne. L’intérieur de ce petit établissement est d’ailleurs volontairement imprégné de tout ce qui peut rappeler l’Argentine, avec notamment une fresque murale revisitée qui reprend une partie du quartier de la Boca, dont El Caminito (le petit chemin, NDLR).

Parce que le calcul ne fait pas partie du vocabulaire de ces fonceuses qui croquent la vie avec la même ardeur que l'on croque dans un empanada, le trio a ouvert son restaurant le 26 octobre dernier « et deux jours après Macron annonçait le reconfinement », se marre Gabriela qui « préfère en rire qu’en pleurer. » Et de poursuivre : « Ça nous a pris de cours, mais on positive. On est contentes, ça fonctionne plutôt bien. Il y a un élan solidaire qui fait plaisir à voir. Il y a des clients qui viennent par curiosité parce que c’est tout nouveau, mais ce qui nous motive c’est que les gens reviennent et amènent même d’autres personnes. Le bouche-à-oreille fait son effet. »

Parmi la dizaine de chaussons farcis proposés à la carte, le carne picante et l’espinaca sont plébiscités. Tous faits maison, de la pâte à la garniture jusqu’à la sauce traditionnelle chimichurri, comme certains desserts typiquement argentins tels que le fondant moelleux au dulce de leche. Assurément, ce lieu haut en couleurs et en odeurs ne tardera pas à conquérir les palais des Alésiens, si ce n’est pas déjà un peu fait...

Corentin Migoule

* L'empanada est un petit chausson en pâte feuilletée, farci de viande, de poisson, d'œuf, de pomme de terre ou d'autres ingrédients en fonction des pays. En Argentine, c'est un plat national dont beaucoup de familles font commerces.

Corentin Migoule

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