ÉDITORIAL Petit frère...

17 ans, purée ! Comment en est-on arrivé là ? Comment notre jeunesse se confond-t-elle avec les trafics de stupéfiants ? Un adolescent qui avait toute la vie devant lui... Et qui laisse ses proches dans une tristesse infinie. Tout le monde est responsable. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Chacun à sa part de responsabilité. On a laissé faire, tous occupés probablement à autre chose. Mais aujourd'hui on fait quoi ? On agit ! Les forces de sécurité d'abord doivent reprendre le contrôle. Immédiatement. Et les pouvoirs publics, les associations, les services publics, les services éducatifs, les habitants doivent se mettre autour de la table pour esquisser des solutions durables. Vite. Et reprendre le contact, le lien, le fil qui s'est distendu. Le fil de la vie normale. Où circuler, discuter, rire et vivre en pleine rue est encore possible. Difficile de trouver les mots ce matin, le coeur peut-être trop déchiré. Une chanson tourne en boucle dans la tête... Celle d'un groupe de Marseille bien connu, Iam qui en 1997 balançait ce flow et ce texte comme une prophétie dont voici un extrait :
"Petit frère rêve de bagnoles, de fringues et de thunes
De réputation de dur, pour tout ça il volerait la lune
Il collectionne les méfaits
Sans se soucier du mal qu'il fait, tout en demandant du respect
Peu lui importe de quoi demain sera fait
De donner à certains des raisons de mépriser son cadet
Dans sa tête le rayonnement du tube cathodique
A étouffé les vibrations des Tams-Tams de l'Afrique
Plus de cartable, il ne saurait pas quoi en faire
Il ne joue plus aux billes, il veut jouer du revolver
Petit frère a jeté ses soldats
Pour devenir un guerrier et penser au butin qu'il va amasser
Petit frère a déserté les terrains de jeux
Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
Petit frère veut grandir trop vite
Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère"
Abdel Samari