Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.01.2021 - boris-boutet - 3 min  - vu 11781 fois

FAIT DU JOUR La carte scolaire du lycée de Sommières présentée, Calvisson doublement frustré

Les travaux avancent au futur lycée de Sommières. (Photo DR)

Le lycée de Sommières qui doit ouvrir ses portes à la rentrée 2021 connaît désormais sa carte scolaire. Dessinée par le rectorat en concertation avec la Région Occitanie, celle-ci exclut les élèves de Calvisson. De quoi engendrer une importante frustration chez les élus de la commune. 

Décider de la sectorisation d'un établissement n'est jamais chose facile. Le cas du futur lycée de Sommières ne fait pas exception. Suite à l'annonce officielle présentée en milieu de semaine dernière, 41 communes (*), 33 gardoises et huit héraultaises, seront rattachées à l'établissement sommiérois dès la prochaine rentrée.

"L'idée est de ne pas appauvrir les lycées existants et de préserver la mixité sociale, explique Kamel Chibli, vice-président de la Région Occitanie en charge de l'Éducation. Les choix ne font pas que des heureux." 

Un fonds de concours intercommunal de 1,6 M€

Au rang des déçus cette fois-ci, André Sauzède, maire de Calvisson, est frustré à plus d'un titre. "Nous pensions et espérions vraiment être rattachés au futur lycée de Sommières, explique-t-il. Nous comptons un peu plus de 200 lycéens, qui mettent 45 minutes pour se rendre en bus à Nîmes, au lycée Camus. Nous sommes mal desservis car les bus de l'agglomération nîmoise ne viennent pas jusqu'à Calvisson. Aller à Sommières leur aurait fait gagner un gros quart d'heure par trajet. Et puis, un établissement neuf à la campagne, c'est forcément attractif." 

La déception de l'élu calvissonnais est aussi liée à l'investissement financier que sa commune a consenti pour le projet. "L'intercommunalité dont nous sommes le premier contributeur a débloqué un fonds de concours de 1,6 M€ pour ce lycée, souligne André Sauzède. Nous avons largement contribué à l'effort de la communauté de communes Pays de Sommières (CCPS) pour une compétence qui n'était pas de son ressort. Résultat : nous n'aurons aucun retour sur investissement." 

"Inclure Calvisson était impossible"

"Nous avons été un peu surpris que Calvisson ne fasse pas partie de la carte scolaire, mais nous savions que rien ne garantissait qu'il en soit autrement, tempère le maire de Sommières, Pierre Martinez. Je comprends la déception de M. Sauzède avec qui j'ai de très bons rapports. Nous avons essayé de peser au maximum mais la définition de la carte scolaire ne dépend pas de nous." 

Du côté de la Région Occitanie, Kamel Chibli estime que la sectorisation "s'est globalement bien passée. Il était impossible d'inclure Calvisson qui est trop proche de Nîmes. C'est une question d'équilibre : on ne peut pas enlever 200 lycéens à Camus et les rajouter à Sommières, qui aurait été surchargé. Nous avons fait notre possible pour rattacher un maximum de villages de la communauté de communes qui a contribué au projet." 

Un BTS métiers de l'eau inédit sur l'académie

"Lorsque nous dessinons une carte scolaire nous ne travaillons jamais sur un établissement isolé, complète la rectrice d'académie, Sophie Béjean. Il faut penser aux déplacements des élèves et à la complémentarité des offres de formation entre les différents lycées." 

À Sommières, elle sera très polyvalente. "Il y aura des filières générales et professionnelles, annonce Kamel Chibli. L'établissement devrait même accueillir un BTS métiers de l'eau, une filière inédite sur l'académie de Montpellier." 

Bien avancé, le gros des travaux devrait être terminé au printemps afin que le lycée puisse accueillir ses premiers élèves dès septembre. "Il va y avoir une montée en puissance, détaille Pierre Matinez. Les secondes arriveront cette année, les classes de première la suivante, et les terminales en 2023. Au total, le lycée aura une capacité de 1 200 élèves." 

La maquette du futur lycée. (Photo DR)

"Si la Région a largement financé les travaux, la ville de Sommières a mis la main à la poche avec un reste à charge à hauteur de 10 M€, poursuit-il. Ces investissements concernent notamment l'achat des terrains et la réalisation d'un gymnase communal affilié au lycée, dont la livraison est prévue en 2022." 

De son côté, la commune de Calvisson, un temps candidate pour accueillir le lycée, fait contre mauvaise fortune bon cœur. "Je sais que certains parents d'élèves sont contents de rester rattachés à Camus, reconnaît André Sauzède. Dans ce cas, il faudra améliorer les transports et bénéficier d'un meilleur cadencement. Certains jours, des élèves restent sur le carreau car les bus sont pleins à craquer." 

Une requête qu'il mènera de front avec son homologue sommiérois. "En tant que président de la CCPS, je vais faire mon possible pour l'aider à obtenir une ligne directe entre Calvisson et le lycée Camus afin de réduire le temps de trajet de ses lycéens", promet Pierre Martinez. Histoire que la plus grande commune de la Vaunage ne soit pas l'éternel dindon de la farce.

Boris Boutet (avec Anthony Maurin)

Les 41 communes rattachées au lycée de Sommières

- dans le Gard : Aigues-Vives, Aspères, Aubais, Aujargues, Bragassargues, Brouzet-lès-Quissac, Cannes-et-Clairan, Carnas, Combas, Congénies, Corconne, Crespian, Fontanes, Gailhan, Junas, Lecques, Liouc, Logrian-Florian, Montmirat, Montpezat, Orthoux-Sérignac-Quilhan, Puechredon, Quissac, Saint-Clément, Salinelles, Sardan, Sauve, Sommières, Souvignargues, Saint-Jean-de-Crieulon, Saint-Nazaire-des-Gardies, Vic-le-Fesq, Villevieille.

- dans l'Hérault : Boisseron, Buzignargues, Campagne, Galargues, Garrigues, Saussines, Saint-Hilaire-de-Beauvoir, Saint-Jean-de-Cornies.

Boris Boutet

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