Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.02.2021 - stephanie-marin - 2 min  - vu 19397 fois

NÎMES Ils entretiennent bénévolement les tombes, espérant que cette même action fleurisse dans tout le Gard

Une cinquantaine de personnes s'est retroussée les manches pour nettoyer un peu plus de 350 tombes au cimetière du Pont de Justice à Nîmes. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard) - Romain CURA

Trois jeunes hommes originaires du Chemin-Bas d'Avignon mènent depuis la mi-janvier une action de solidarité au cimetière du Pont-de-Justice à Nîmes. Rejoints par une cinquantaine de personnes, ils entretiennent bénévolement les tombes, espérant que cette même initiative fleurisse un peu partout dans le département.

Réservés, presque gênés, Sofiane, Fouad et Megdi nous accueillent au carré musulman du cimetière du Pont-de-Justice à Nîmes. Une dizaine de personnes s'affaire autour des tombes. Tous ici sont des bénévoles venus donner un coup de main pour restaurer, avec l'autorisation des familles, les sépultures abîmées par le temps, par les aléas météorologiques.

"Au mois de décembre, il y a eu de fortes intempéries. Certaines tombes, qui n'ont pas de construction en marbre, se sont affaissées, explique Fouad. D'autres étaient carrément devenues invisibles. Et le risque qu'on y marche dessus sans même s'en rendre compte était fort."  Le jeune homme originaire du Chemin-Bas d'Avignon et deux de ses amis, Sofiane et Megdi, ont alors décidé d'agir. Et parce que l'union fait la force, ils ont lancé un appel sur les réseaux sociaux.

"Nous voulons donner une autre image des jeunes de quartier. Une image positive." (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard) • Romain CURA

Tous les jeudis et les vendredis entre la mi-janvier et ce début du mois de février, une cinquantaine de bénévoles s'est retroussée les manches aux côtés du trio. "Des Nîmois, des gens de Vauvert, de La Calmette, d'Uzès. Le plus jeune a 16 ans, le plus âgé la cinquantaine et tous se sont côtoyés et ont travaillé ensemble", se satisfait Sofiane.

Et puis, il y a aussi ceux qui ont participé à cette initiative en prêtant du matériel, en offrant un repas à ces travailleurs bénévoles. "On a reçu de nombreux mercis aussi. C'est là notre plus belle récompense, notre salaire", ajoute Megdi. S'ils acceptent volontiers les remerciements, ces trois jeunes hommes ne veulent pas se faire mousser, d'où leur gêne au moment de nous accueillir.

(Photo : DR/)

C'est pourtant le trio qui a fait le premier pas vers notre rédaction en portant à notre connaissance cette initiative. "Nous vous avons contacté pour deux raisons. La première : nous espérons qu'en voyant ce que nous faisons, d'autres jeunes, dans d'autres villes, reproduiront ce genre d'actions", lance Fouad. La deuxième, "nous voulons donner une autre image des jeunes de quartier. Une image positive."

Et c'est au tour des trois amis d'adresser leurs remerciements, "à toute l'équipe du cimetière notamment, qui fait un super travail et qui nous a vraiment facilité les choses pour que nous puissions faire ce travail." Un travail qui a dépassé les limites du carré musulman, car Fouad, Sofiane, Megdi et leurs compères ont répondu aux sollicitations de personnes d'autres confessions religieuses. Arrivés au bout de leur tâche, les bénévoles devraient ranger pelles et brouettes demain en fin d'après-midi. "Mais d'autres actions devraient voir le jour très prochainement", averti Fouad.

Stéphanie Marin

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