Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.03.2021 - corentin-migoule - 2 min  - vu 3848 fois

ALÈS Alerte à la bombe : récit d'une "plaisanterie" qui a bloqué une après-midi

Les élèves du collège Taisson réunis sur le parvis de l'Hôtel de ville. après l'évacuation de l'établissement. (Photo Corentin Migoule)

Les élèves du collège Taisson regroupés sur le parvis de l'Hôtel de ville après l'évacuation de leur établissement. (Photo Corentin Migoule)

Suite à un appel anonyme menaçant de faire exploser le collège privé Taisson survenu en début d'après-midi, les élèves de l'établissement alésien ont été évacués. La rue éponyme a ainsi été bouclée pendant près de quatre heures, le temps que l'équipe de déminage et la brigade cynophile procèdent à la levée de doute. 

Il était environ 12 heures 50 ce jeudi lorsqu'en pleine pause méridienne, un message pour le moins malveillant a été déposé sur la boite vocale du secrétariat du collège privé Taisson, situé à deux pas de l'Hôtel de ville, à Alès.

"Nous avons pris connaissance de ce message à 13 heures 25 et on a immédiatement prévenu le sous-préfet et les services de police", indique Hugues Esbalin, le chef d'établissement, qui a "directement ordonné l'évacuation." En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les 500 élèves du collège se sont massés sur le parvis de l'Hôtel de ville, aussitôt balisé par la police municipale venue en renfort de la nationale.

Il faut dire que le message, "entendu à plusieurs reprises par un traducteur qui n'a pas été en mesure d'identifier le dialecte employé" d'après le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, très vite dépêché sur place, comportait tout de même une partie finale exprimée dans un français limpide, indiquant que "tout allait péter dans quatre heures." 

Avertis par un message du collège, les parents d'élèves ont été invités à venir récupérer leur(s) enfant(s). Si une dizaine d'entre eux a dû faire l'objet d'un passage entre les mains des pompiers suite "à la poussée de stress" générée par cet épisode malheureux, tous ont pu quitter les lieux et rentrer chez eux sans encombre en moins d'une heure.

Restait alors à procéder à une phase obligatoire en cas d'alerte à la bombe : la levée de doute visant à confirmer l'hypothèse rapidement émise par Jean Rampon selon lequel il s'agissait d'une "mauvaise plaisanterie." Un peu plus de deux heures après que l'alerte ait été donnée, deux policiers de l'unité canine de Marseille et deux démineurs venus de Montpellier sont arrivés tambour battant dans la capitale cévenole (notre vidéo).

Une heure plus tard, après une vérification visuelle des lieux et une fouille méticuleuse des trois étages du collège Taisson - y compris des cuisines - par le chien spécialisé, les quatre agents sont ressortis de l'établissement sans avoir mis la main sur une quelconque source de danger.

Bouclée depuis plusieurs heures, la rue Taisson a été rouverte à la circulation une fois que le délai de quatre heures de la potentielle explosion annoncé par l'auteur de l'appel anonyme a enfin été dépassé.

L'alerte à la bombe a nécessité l'intervention de la brigade cynophile. (Photo Corentin Migoule)

Cette farce que l'on peut aisément qualifier de "mauvais goût" aura tout de même mobilisé un important dispositif policier, importuné plusieurs commerçants du quartier privés de clientèle pendant plusieurs heures, et donné quelques sueurs froides aux élèves, à leurs parents, et aux membres du collège Taisson qui, dans la période déjà anxiogène de la pandémie, s'en seraient à coup sûr bien passés.

Soulagé mais exaspéré, le chef de l'établissement prévoit de déposer plainte demain matin et veut croire que "la police fera son travail car il semblerait qu'elle ait des éléments pour essayer d'identifier l'auteur de l'appel."

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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