AU PALAIS Une victime recadrée par le procureur : « Il ne faut pas tout mettre sur le dos de la justice »
Dans un dossier de menaces d’un homme à l’encontre de sa compagne, examiné mardi dernier en comparution immédiate devant le tribunal de Nîmes, le procureur Willy Lubin a fait preuve de fermeté envers l’accusé mais, plus rarissime, contre la victime aussi…
C’est la troisième fois que ce couple se retrouve devant le tribunal correctionnel de Nîmes. À deux reprises, Jordan, l’accusé de 25 ans, a été condamné à de la prison pour des violences conjugales. À sa sortie de détention, le prévenu ne devait plus mettre les pieds dans le Gard afin de protéger la victime et la fille qu’ils ont eue ensemble.
Bravant l’interdiction, la jeune femme accepte néanmoins d’héberger Jordan de décembre 2020 à avril 2021, jusqu’à ce que - une fois de plus - le jeune homme l’insulte et la menace suffisamment violemment pour l’effrayer. La goutte d’eau... Elle lui demande de quitter le domicile. Une décision qu’il n’apprécie guère à en croire le contenu des nombreux SMS gratinés dont certains ont été lus par le juge Jean-Michel Perez.
« Les victimes ne nous aident pas »
La victime, présente au tribunal, est invitée à venir à la barre d’où elle narre un quotidien ponctué d’insultes et de menaces. Le procureur Lubin la coupe : « Vous aviez prévenu quelqu’un que vous étiez d’accord pour qu’il revienne chez vous ? » La jeune femme fait non de la tête. « Vous êtes complice d’une violation d’interdiction. Il ne faut pas tout mettre sur le dos de la justice », lance-t-il. Sentant certainement un flottement dans la salle d’audience, Willy Lubin profite de son réquisitoire pour s’expliquer : « Oui, madame est bien victime dans ce dossier. Le Parquet la considère comme telle. Ma question était de dire qu’on fait des reproches à chaque fois à la justice, à la police, à la gendarmerie. Mais ce que personne n’ose dire, parce que ce n’est pas politiquement correct ou judiciairement correct, c’est que les victimes doivent accompagner la justice, la police et la gendarmerie dans cette lutte. Quand, dans notre dos, on s’organise pour le faire venir au sein du foyer, je suis dans mon droit de dire que très souvent les victimes ne nous aident pas non plus ». C’est dit. Il enchaîne sur l’accusé : « Monsieur a un profil inquiétant, celui de tous les responsables de féminicides ». Il requiert à son encontre 18 mois de prison ferme et la révocation d’un sursis de 10 mois.
« Oui, ces messages me choquent et sont inadmissibles. Mais ils ne justifient pas 18 mois d’emprisonnement. Je vous demande de le condamner avec la plus grande mansuétude », plaide maître Marie-Laure Fabresse, l’avocate de Jordan. Celui-ci écope de 6 mois auxquels s’ajoutent les 10 mois révoqués, soit 16 mois de prison ferme au total. Il devra aussi payer 500€ de dommages et intérêts à son ex-compagne.
Tony Duret
Nîmes
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