Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.07.2021 - thierry-allard - 2 min  - vu 560 fois

UZÈS Les variations florales de Gaël Davrinche investissent la médiathèque

Gaël Davrinche expose jusqu'au 31 juillet ses Floraisons à la médiathèque d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Gaël Davrinche expose jusqu'au 31 juillet ses Floraisons à la médiathèque d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le peintre Gaël Davrinche expose à Uzès pour un mois avec ses Floraisons. Une exposition reportée deux fois pour cause de crise sanitaire mais que les organisateurs, la médiathèque et la galerie Vachet-Delmas, basée à Sauve, ont tenu à proposer quand même cet été. Bien leur en a pris. 

Car il aurait été dommage de passer à côté des séries de fleurs créées par un peintre connu et reconnu, habitué aux portraits et désireux de s’aventurer sur un autre terrain. Une évolution dans le travail de l’artiste : « Longtemps j’ai fait des portraits très réalistes, puis de plus en plus expressifs, voire expressionnistes, jusqu’à aller vers la destruction totale des formes, explique-t-il. Or le crâne est une forme fermée, le floral a un aspect beaucoup plus pénétrable. » 

Il y a une certaine poésie à voir les fleurs succéder aux visages. On retrouve ce cheminement dans l’exposition qui démarre avec un autoportrait en vagabond céleste, avec un carton en guise de chapeau, hommage à Van Gogh et à la campagne. Les fleurs ne sont pas dans ce tableau, mais on les devine. 

Gaël Davrinche les aime les fleurs. Tellement qu’il les maltraite, les déstructure et les prive même de leur essence, leur couleur, dans une série de noir et blanc, « Herbanium ». « Le but est de faire l’économie de la couleur et de s’intéresser uniquement à la forme, dans un rapport à l’espace, la transparence et l’opacité », présente-t-il.

Gaël Davrinche expose jusqu'au 31 juillet ses Floraisons à la médiathèque d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Tout à côté, la série « Macula » interprète les bouquets flamands du XVIIe siècle, exercice guindé par excellence que l’artiste a entrepris de « libérer. C’était très figé. Là l'idée est de tout décloisonner redonner un coup de frais en jouant avec la liberté du tracé », avance l’artiste. Tout se joue dans le contraste entre les formes florales découpées sur le fond et leur remplissage libre et coloré, libération du geste qu’on imagine ample et sans entrave. Geste tout aussi libre dans la série « Focus », qui comme son nom l’indique, est une série de plus petits formats de détails floraux parfois à la limite de l’abstraction.

Gaël Davrinche n’a pas peur du blanc. « C’est la lumière initiale, il y a un côté vitrail », explique-t-il. C’est le cas dans les « Mémento Mori », autour de l’idée « des fleurs qui se fanent mais qui restent encore dignes et vont faire des graines », ou sur ce tableau majestueux, composition florale aérienne où l’artiste s’affranchit du décor, des tiges, des feuilles pour « uniquement servir la couleur ».

Gaël Davrinche expose jusqu'au 31 juillet ses Floraisons à la médiathèque d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le dynamisme de l’oeuvre est renforcé par l’utilisation de la main et des avant-bras pour peindre, dans un rapport corporel intense du peintre et de sa toile. « C’est un truc très direct qui permet aussi d’avoir des traces peu normées », commente Gaël Davrinche. Le peintre manie aussi le flou avec « Nebula », où les fleurs prennent une dimension cosmique ou aquatique, c’est selon. 

Une exposition à découvrir jusqu’au 31 juillet à la médiathèque d’Uzès, l’occasion de passer voir aussi la fresque de Salomé Fauc dans la chapelle de cette même médiathèque. Les expositions sont gratuites, aucune raison donc de vous en priver. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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