Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.08.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1137 fois

RUSSAN Exposition d’art à la maison Euzéby, "Quelque Dieu est ici"

Photo Bruce Paoli

Lilian Euzeby (Photo Archives Anthony Maurin).

Voilà une vraie belle idée de sortie. Bon, peut-être pas en famille, mais sait-on jamais. Depuis depuis près de 15 ans, Lilian  Euzeby invite d’autres artistes à exposer avec lui dans son atelier qui est aussi sa maison familiale.

Au bout de quelques années, l'atelier devenant trop étroit, il a investi toute l'ancienne maison adjacente. Le lieu jouit d'une harmonie tranquille, fruit d'un bel équilibre entre l'expansion du végétal qui grimpe et s'invite partout et la résistance tranquille des vieilles pierres. On se sent bien ici. Et les convives prennent un plaisir fou à déambuler de la cave au grenier, de la salle à manger à la terrasse ombragée.

La maison a une belle âme. En 13 éditions, puisque nous en sommes à la 14e, près d’une centaine d’artistes ont fait confiance à Lilian Euzeby en montrant leurs œuvres dans ce petit village des gorges du Gardon. De nombreux amis artistes de Paris et du Midi ont répondu positivement aux sollicitations du maître des lieux.

La Maison Euzeby (Photo Euzeby)

Parmi les artistes habitués de la Maison Euzéby, on trouve de célèbres personnalités de l’art telles que Sophie Calle, Serena Carone, Claude Viallat, Guy de Rougemont, Philippe Favier et bien d’autres. Animée par une authentique liberté et un goût sincère pour l’éclectisme, la maison a reçu plusieurs fois l’œuvre foisonnante de couleurs et de récits du peintre Lattier et a reçu tout autant de fois la photographie élégante et très minimaliste de Martin d’Orgeval.

Les chapeaux de Bret-Brownstone (Photo Euzeby)

Selon les désirs, selon les rencontres et les moyens matériels de Lilian, les expositions estivales se succèdent et ne se ressemblent pas forcément. C'est aussi là le charme de ces moments éphémères, détachés du temps où seul l'art prend ses distances avec la basse réalité du quotidien. Chaque été, de nouvelles surprises ravissent les fidèles visiteurs. Une chose est sûre, on retrouve toujours l’esprit du lieu, même pour une simple sieste ! Un charme authentique et secret agit sur les gens encore cet été pour l’exposition "Quelque Dieu est ici."

André Dael, qui vient de Liège en Belgique, présente d’émouvants paysages à l’encre de chine. Toute la tradition du paysage flamand est convoquée dans cette œuvre extrêmement minutieuse. Les paysages de bois, de plaines, ou de montagnes flottent littéralement dans une atmosphère vaporeuse et éthérée.

Un tableau de Bouliès (Photo Euzeby).

Vincent Bioulès a produit, spécialement pour cette exposition, un paysage complètement méditerranéen (tout à l’inverse de ceux de Dael) représentant l’étang de l’or en petite Camargue. Ça foisonne de couleurs chatoyantes. C’est de l’huile.

Bruce Paoli présente d’originaux portraits d’aficionadas dans les arènes de Nîmes. La série de huit photos est intitulée "l’horizon des événements".

Olivier Hubert et France Bizot, parisiens tous les deux, montrent en deux espaces bien distincts tout leur talent de dessinateurs.

France Bizot (Photo Euzeby).

Catherine Bret-Brownstone est une sculptrice qui présente de très beaux couvre-chefs en céramique. On pourrait y voir des masques voire des casques tribaux d’Afrique noire ou parfois même de chamans.

Jeremy Mason (vieux monsieur anglais de Londres passionné par Oscar Wilde) croque sur le motif, à grands traits d’encre de Chine, les falaises des gorges du Gardon.

Rieko Koga de Tokyo, présente une vingtaine de broderies sur tissus. Utilisant un point traditionnel japonais, elle fait de bouleversantes compositions en noir et blanc qui touchent à l’intime. Son œuvre se veut bénéfique. Un caractère magique semble apparaître ici.

Hommage à Christine Lucas (Photo Euzeby).

Serena Carone expose pour la cinquième fois. C'est elle qui a fait la statue de Nimeño II. C’est elle aussi qui a signé l’affiche de la feria de Nîmes 2021. Ses yeux incrustés dans les murs (l'œuvre s’appelle "ce que je vois") surveillent les visiteurs. Et ces mêmes visiteurs devront découvrir les personnages en cocons dissimulés par l’artiste dans un coin de la maison.

Lilian Euzéby, chez lui comme à la maison, donne quant à lui à voir de grands formats qui traitent de la Méditerranée antique et sacrée. Cette grande série d’œuvres où le bleu domine s’intitule l’apogée de la source et renvoie au cycle de l’eau qui par conséquent renvoie également au cycle du temps... Un hommage est également rendu à la photographe Christine Lucas, décédée il a un an et demi. D’origine tsigane par sa mère, elle ne manquait pas un pèlerinage aux Saintes-Maries. À Russan, Lilian a sélectionné quelques photos de ces instants et a fait un assemblage, "comme elle aurait pu le faire." Il y a beaucoup de ferveur dans les images comme dans le geste du photographe, Lilian a essayé lors de l’installation d’être à la hauteur car Christine Lucas était comme sa grande sœur.

Les grands formats de Lilian Euzeby (Photo Euzeby).

Quelques surprises surviennent pendant la visite comme un totem de Rougemont, une lithographie de Max Jacob, un très beau dessin de Philippe Favier, une sérigraphie de Villeglé et une vieille estampe camarguaise de Andre Marchand... La Maison Euzéby est ouverte du jeudi au dimanche.

Maison Euzéby, 6 place de la fontaine, Russan, 30 190 Sainte-Anastasie. De 11h à 13h et de 16h30 à 19h30. Entrée libre et gratuite. À 10 km de Nîmes, à 10 km d’Uzès, à 30 minutes en auto d'Arles.

L'André Dael (Photo Euzeby).

L'Olivier Hubert (Photo Euzeby).

La manande Euzeby (Photo Euzeby).

Lilian Euzeby (Photo Euzeby).

Anthony Maurin

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