LAUDUN-L’ARDOISE L’Apave investit dans la formation pour le nucléaire
Le député Anthony Cellier visitait ce vendredi le centre de formation de l’Apave, basé sur la zone industrielle de l’Ardoise, qui ouvre une nouvelle installation pour étoffer sa gamme de formations dans le nucléaire.
Car si chaque secteur d’activité a ses particularités, convenons que le nucléaire en a un peu plus que la moyenne. Ainsi, le centre de l’Apave de l’Ardoise s’est équipé d’un plateau technique de plus de 600 mètres carrés pour répondre aux besoins des 75 entreprises gardoises du secteur du nucléaire, qui regroupent pas moins de 7 000 salariés, un plateau qui reproduit à l’identique les conditions du réel chez EDF.
L’idée est de former les stagiaires à la prévention du risque majeur, à la radioprotection et aux règles propres à l’exploitant. Sur ce dernier point, un gros travail a été effectué par l’Apave pour son centre : EDF codifie tout, « la surface du vestiaire, la couleur et la nature du matériel, la couleur du sol, la taille des étiquettes, la nomenclature du moindre élément », énumère Pascal Bernin, référent pédagogique de l’Apave à l’Ardoise. Et encore, ce ne sont que quelques unes des exigences du cahier des charges de l’électricien national, qui en compte… 98.
Le centre a été audité cet été par EDF, qui l’a validé le 24 août dernier. « L’objectif est que toute personne qui a eu sa formation ici, ne se pose pas de question lorsqu’elle arrive chez EDF », résume la directrice générale de l’Apave Catherine Noailly. Le tout sachant, évidemment, que les exigences et cahiers des charges ne sont pas les mêmes chez Orano et au CEA. Cependant, « nous avons ici tous les chantiers pour travailler au CEA, chez Orano et donc EDF », note le directeur de l’agence Nîmes de l’Apave Michel Marchio.
Ici, les formateurs peuvent mettre les stagiaires en situation réelle : un bruit de fond artificiel retranscrit l’ambiance d’une installation nucléaire, et chaque participant est évidemment muni d’une combinaison, la seyante tenue Mururoa, comme en vrai. « Nous les mettons en situation en orientant le scénario en fonction des corps de métier », avance Pascal Bernin. Fuite, contamination, montage, démontage… les possibilités ne manquent pas, d’autant que le centre dispose d’une source factice qui permet de simuler la présence de combustible, ainsi que de toute la batterie des outils EDF.
Le lieu est notamment utilisé pour les premières formations aux règles de base de la radioprotection, sur un module de quatre jours. Ces formations de base peuvent être complétées. « Nous sommes les seuls dans le Gard à avoir ces chantiers », note Michel Marchio, dont le centre, implanté à l’Ardoise depuis 2013, a accueilli depuis le début de 2021 « 2300 stagiaires dont 475 dans le nucléaire » au coeur d'un territoire où la filière est très présente.
Un centre vu par le député Anthony Cellier comme une réponse potentielle aux problèmes de recrutement rencontrés dans le nucléaire, mais aussi comme un renforcement du « maillage qui fait la force d’un territoire, avec cette envie d’avancer ensemble. »
Thierry ALLARD
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