Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.11.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 5512 fois

ÉDITORIAL Max Roustan candidat aux législatives : de qui se moque-t-on ?

Max Roustan. Photo Tony Duret / Objectif Gard

À Alès, Max Roustan est un maire très apprécié. Évidemment auprès de ses électeurs qui lui témoignent leur confiance depuis maintenant 26 ans, mais bien au-delà. L’homme est sympathique, avenant, souriant. Difficile de ne pas tomber sous son charme. Bien sûr, toutes ces qualités font de lui, politiquement parlant, le candidat idéal pour n’importe quelle élection locale. Forcément, les habiles tacticiens de son camp politique, Les Républicains, le savent et ont décidé de placer son nom comme candidat sur la 4e circonscription du Gard pour les prochaines législatives en 2022. Stratégiquement, c’est bien joué. Humainement, on peut s’interroger. D’abord, qui côtoie un peu Max Roustan sait qu’il se moque régulièrement des ''Parisiens'', de leurs décisions parfois aberrantes prises dans des bureaux dorés loin des réalités auxquelles il est confronté quotidiennement. Et il voudrait subitement se rendre dans la capitale toutes les semaines, fréquenter ces mêmes personnes, dans le cadre de son activité de député ? Qui a un peu de mémoire se souvient, par ailleurs, qu’il n’y allait déjà pas beaucoup lors de son dernier mandat de député. En janvier 2012, il était le plus mauvais élève gardois en termes de présence à l’Assemblée nationale avec 13 semaines d’activité et 9 présences en commission. Des chiffres extrêmement faibles. On se rappelle aussi qu’en septembre 2017, alors qu’un siège de sénateur lui tendait les bras, il avait préféré son fauteuil de maire. Rien d’étonnant à cela : Max Roustan est un Alésien, un Cévenol, un homme de terrain qui va au contact de la population, qui boit son café le matin avec ses administrés. Enfin, à 77 ans, alors qu’il confie de plus en plus les clés de sa ville à son premier adjoint, Christophe Rivenq ; alors qu’il se murmure qu’il pourrait laisser sa place un an avant la fin officielle de son mandat de maire ; comment croire qu’il pourrait repartir sur un mandat de cinq ans dont l’échéance arriverait à ses 83 ans ? Si ce n'est, comme beaucoup le pensent, pour contrer des candidatures dans son propre camp et empêcher l'émergence d'adversaires politiques. À l’heure où l’on parle de renouvellement de la classe politique, quand laissera-t-on enfin la place aux jeunes ? Il est libre, Max. Mais il serait grand temps qu’il offre cette même liberté aux générations qui lui succèdent.

Tony Duret

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