Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 30.11.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 10574 fois

GARD Marié et père de famille, le travesti habillé en femme dépouillé

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

« Les faits s’échelonnent entre le 6 octobre et le 23 novembre », résume la présidente du tribunal judiciaire de Nîmes, Béatrice Almendros, qui dirige ce mardi matin les audiences de comparution immédiate.

Ce dossier commence par un véhicule subtilisé à un proche. Le prévenu, âgé de 24 ans, a décidé de se venger d'une histoire vieille de six ans en dérobant la voiture de sa victime et en la conduisant au guichet automatique de billets pour récupérer 450 euros. Un fait loin d'être isolé pour le mis en cause qui est en état de récidive depuis avril 2021 après une condamnation à Paris pour des faits similaires d’extorsion.

Dans notre affaire, l'homme soupçonné d'avoir détroussé son « ancien » ami, va s’en prendre le 28 octobre dernier à un travesti rencontré sur un lieu de drague à Maugio dans l’Hérault. La victime se soumet immédiatement car elle est en état de vulnérabilité par rapport à son agresseur, armé et menaçant. Mais au-delà de l’agression, la victime - qui n’est pas présente à l’audience ce matin -, a beaucoup de choses à cacher… En effet, cet homme marié et père de famille était habillé en femme sur ce lieu de drague homosexuelle où il vient pour des relations sexuelles consenties. Il avait, le temps d’une soirée, laissé femme et enfants pour une aventure extra-conjugale. Une soirée dont il va se souvenir longtemps...

« Vous l’abordez et montez dans son véhicule. Et là commence un périple entre une 1h et 4 h du matin, pendant près de trois heures », introduit la juge. Dans la procédure, la victime a déclaré aux enquêteurs :  « Je lui ai dit que je n’avais rien sur moi. Et là j’ai pris des coups de canon. Il m’a tapé car je ne voulais pas aller chez moi pour chercher l’argent", affirme-t-il. En cherchant bien, il réalise finalement qu'il a son portefeuille et sa carte bancaire... Il retire donc de l'argent au distributeur, sous la menace, avant de remettre la somme à son agresseur. Ce dernier va ensuite le promener sur les routes du Gard, et plus particulièrement dans le quartier du Chemin-bas-d’Avignon à Nîmes.

Dénouement à Montpellier

Profitant d'une absence de son ravisseur, il appelle la police : "Je suis dans une voiture en otage"... Seulement, il est incapable d'indiquer aux forces de l'ordre où ils se trouve et ne permet donc pas sa localisation. Entre temps, l'agresseur reprend le volant et se rend dans l'Hérault en roulant à toute allure, avant d'abandonner son otage et l'automobile de ce dernier.

Un mois s'écoule, jusqu'au 26 novembre, quand la police municipale de Montpellier tente de contrôler un automobiliste qui ne porte pas sa ceinture de sécurité. Le conducteur, à bord d'une voiture volée, ne s'arrête pas. Une course-poursuite débute. Le chauffard fait semblant de stopper et redémarre, il explose un pneu et continue malgré tout son périple sur la jante, avant d'abandonner la vieille carrosserie. Il prend la fuite à pied. Mais le passager du bolide va donner le nom de son compagnon d'expédition et permettre de remonter jusqu'au suspect aujourd'hui dans le box du tribunal correctionnel.

Un prévenu qui s'explique en ce moment même devant les magistrats nîmois. Le délibéré est attendu dans la journée...

Boris de la Cruz

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