Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.04.2022 - stephanie-marin - 4 min  - vu 1499 fois

FAIT DU JOUR Travaux de rénovation : comment Cyril et Julian ont-ils fait chuter la facture de 50 % ?

Cyril et Julian ont obtenu une subvention de 14 000€ dans le cadre de l'OPAH-RU, pour des travaux de rénovation dans leur maison située dans le centre historique de Beaucaire. (Photo : S.Ma/Objectif Gard)

Lancée sur trois communes du territoire Beaucaire Terre d'Argence en 2018 pour une période de cinq ans, l'opération programmée d'amélioration de l'habitat et de renouvellement urbain (OPAH-RU) reste méconnue encore du public. Sur les 6,6 M€ de crédits dédiés à ce dispositif, seuls 1,6 M€ ont été consommés.

La méconnaissance de l'OPAH-RU, pourtant mise en oeuvre en 2018 dans les centres anciens de Beaucaire, Bellegarde et Jonquières-Saint-Vincent, est certainement la principale raison de cette sous-consommation des crédits qui lui ont été alloués pour une période de cinq ans. Soit, une enveloppe de plus de 6 M€ abondée par l'Agence nationale de l'habitat et donc l'État (5,5 M€), la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence (1,4 M€) et le conseil départemental du Gard (78 000€).

Des investissements qui permettent à des propriétaires occupants ou bailleurs d'obtenir une aide financière pour réaliser des travaux de réhabilitation et ainsi lutter contre la vacance et les logements indignes, contre la précarité énergétique, favoriser le maintien à domicile des personnes vieillissantes ou en situation de handicap et faciliter la rénovation des logements situés en zone inondable.

Des subventions entre 40 et 60%

Ces aides, néanmoins conditionnées à des plafonds de ressources pour les propriétaires occupants et soumis à conventionnement avec l'Anah du ou des logements ayant fait l'objet de subventions pour les propriétaires bailleurs, varient entre 40 et 60%. "On peut même aller jusqu'à 100% en cas de rénovation complète pour des foyers très modestes", ajoutent Laure Jouvenel et Juliette Vautier, toutes deux cheffes de projet OPAH-RU, la première pour le compte de la CCBTA, la seconde pour le cabinet Urbanis, opérateur mandaté pour le suivi de l’animation.

Malgré une offre avantageuse, un service dédié renforcé (*) et de multiple opérations de communication menées sur le terrain, ce dispositif n'a toujours pas trouvé son public, ou en tout cas pas au niveau escompté. En quatre ans et alors que cette convention prendra fin d'ici la fin de l'année, à peine 1,6 M€ a été utilisé. Ce qui signifie concrètement que 162 logements sur une estimation initiale de 331, ont été ou sont en cours d'être réhabilités grâce l'OPAH-RU. Il faut dire que la pandémie de covid-19 et désormais la guerre en Ukraine, ont forcément eu un impact sur les ambitions de chacun.

Direction le centre historique de Beaucaire

Cyril Duret, 28 ans et Julian Lembke, 36 ans font partie des bénéficiaires de ce dispositif. Installés à Paris, ces artistes ont eu en 2020 un véritable coup de coeur pour une maison transformée en hôtel particulier au XVIIe siècle et située dans le centre historique de Beaucaire, site patrimonial remarquable, séduits par les niches médiévales, le caractère de la bâtisse, cette verrière qui une fois retravaillée arrosera de lumière l'escalier central, ce dernier desservant toutes les pièces, jusqu'au toit-terrasse au deuxième étage.

Très vite, le couple a identifié les points noirs à gommer urgemment, en premier lieu le système électrique. Puis les menuiseries extérieures, les huisseries, ainsi que l'isolation des rampants de deux pièces dont une de 34 m2, celle du toit-terrasse, et bien sûr le projet de cette fameuse verrière. "Au départ, nous n'étions pas au courant qu'il existait des subventions pour pouvoir faire ces travaux", commente Cyril. Mais le bouche-à-oreille a fait son oeuvre par l'intermédiaire d'amis.

"Ça prend du temps, mais ce n'est pas irréalisable"

"Le plus compliqué est de trouver les artisans". Ces derniers, pour obtenir la validation des subventions dans le cadre de l'OPAH-RU, doivent être qualifiés RGE (Reconnu garant de l'environnement). Autre critère obligatoire et notamment en matière de rénovation énergétique, puisque le gain doit être supérieur à 35% depuis le 1er mars 2021, à 25% avant cette date. "Ça prend du temps, mais ce n'est pas irréalisable", poursuit celui qui retrouve dans Beaucaire une atmosphère similaire aux villages du sud de l'Italie.

Dans cette pièce de 34m2, l'isolation des rampants sera prochainement achevée. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Et comme dit le dicton, le temps c'est de l'argent. Cyril et Julian ont obtenu une subvention de 51% sur l'ensemble des travaux précités (hors électricité puisque le chantier avait déjà été engagé), soit 14 000€ sur un montant de 27 000€. Initialement en tout cas, à cause de la pénurie des matières premières liée au contexte sanitaire et géopolitique, les factures ont été revues à la hausse, jusqu'à 30% pour l'une d'elles. "Malheureusement, nous ne pouvons plus agir une fois les subventions accordées, l'Anah ne l'autorise pas", commente Juliette Vautier.

Un dispositif qui permet aux centres-villes de rester attractifs

Malgré ce couac dont de nombreux artisans et clients sont victimes, Cyril ne cache pas son enthousiasme et se fait dès qu'il en a l'occasion le VRP bénévole de l'OPAH-RU. "Sans cette aide, nous aurions mis beaucoup plus de temps à faire tous ces travaux. Ça a même modifié le projet de départ qui était d'en faire un lieu de passage, puisque nous y vivons. C'est aussi tout l'intérêt de ce genre de dispositif qui permet aussi à ces centres-villes de rester attractifs."

La deuxième salve de ce chantier colossal concernera la façade de l'habitation, un opération pour laquelle les deux artistes solliciteront l'aide de la mairie de Beaucaire et de la CCBTA. Puis suivra la réhabilitation d'une pièce en rez-de-chaussée, prochainement transformée en atelier. Pour ce projet-là, ils ont déjà frappé à la porte de la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie (DRAC).

Stéphanie Marin

* Pour des renseignements ou des prises de rendez-vous : habitat@laterredargence.fr. Tél : 04 66 59 54 57.

Stéphanie Marin

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