ÉDITORIAL Le plein emploi oui, mais à quel prix ?
Il en a fait un objectif lors de la campagne de la Présidentielle : Emmanuel Macron vise le plein emploi dans cinq ans. Le plein emploi, c'est un taux de chômage inférieur ou égal à 5%. Une performance qui n'est pas arrivée depuis 1978 dans l'Hexagone. La bagatelle de plus de 40 ans d'un chômage de masse ou presque. Est-ce donc bien réaliste de se lancer dans des prévisions aussi optimistes ? C'est en tout cas une ambition raisonnable si l'on se réfère aux derniers chiffres. D'abord, depuis 2008, le chômage n'a jamais été aussi bas en France. Selon l'Insee, l'institut national de la statistique, dont les études sont difficilement contestables, le taux de chômage est de 7,3% au premier trimestre 2022. De surcroît, les dernières annonces d'Olivier Dussopt, le nouveau ministre du Travail pourrait favoriser une nouvelle baisse. Il souhaite en effet amplifier les mesures qui ont fait le succès du premier mandat d'Emmanuel Macron dans le domaine économique. Par exemple, les dispositifs d'aide pour les entreprises dans l'embauche d'apprentis. Selon le ministère du Travail, 718 000 contrats ont été signés en 2021, soit une hausse de 37 % après une augmentation de 42 % en 2020. Et l'atteinte de la barre du million pour 2022 n'est pas délirante. D'autres mesures conjoncturelles prises face à la crise covid pourraient continuer aussi à favoriser l'emploi. Sans compter la réforme du chômage entrée en vigueur le 1er juillet 2021. Reste à savoir ce que l'on entend derrière un emploi. Le plein emploi basé sur le seul taux de chômage ne tient pas compte évidemment du sous-emploi, c'est-à-dire des personnes travaillant à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler davantage. Cette notion ne tient pas non plus compte des inactifs qui ont renoncé à chercher un emploi, mais qui pourraient revenir sur le marché du travail demain. Enfin, personne ne parle de l'impact des nouveaux métiers qui font appel à une "ubérisation" du travail et n'assurent pas sur le long terme une activité pérenne. Il transforme le statut du travailleur salarié en celui d'auto-entrepreneur. Comme l'explique Alizée Vincent dans son livre Ubérisation. Mon patron est une plateforme !, le modèle offre certes de la liberté mais il crée aussi une nouvelle forme de précarité. Les travailleurs de ces plateformes sont contraints de renoncer aux protections salariales. Sans compter qu'ils gagnent en moyenne 3,90 euros de l'heure. Loin, bien loin, du taux horaire minimal en France. Reste enfin, une équation non maîtrisée par l'exécutif national : l'impact durant les prochains mois d'une croissance quasi nulle, freinée par la guerre en Ukraine, et d'une inflation qui s'envole. Alors, le plein emploi oui, mais à quel prix ?
Abdel Samari
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