Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 22.08.2013 - tony-duret - 3 min  - vu 745 fois

AU TRIBUNAL « Demoliton Man » est resté silencieux : 10 ans de prison !

Photo d'illustration. Palais de Justice de Nîmes. D.R/

Photo d'illustration. Palais de Justice de Nîmes. D.R/

Ce jeudi matin, au tribunal correctionnel de Nîmes, la bêtise avait un nom : Andrew Sanchez. Est-ce parce ce que ce jeune homme de 27 ans est né un 14 juillet qu’il avait promis « un feu d’artifice » à ses victimes ? On ne le saura jamais. Resté muet à la barre, il écopera de dix ans de prison.

Andrew, yeux noirs, crâne rasé, gros bras qui resteront croisés pendant toute l’audience, barbe de trois jours et polo rayé, s’avance dans le box des accusés. La justice lui reproche plusieurs faits, graves, qui se sont produits entre la fin de l’année 2011 et mai 2012. A cette époque, la compagne d’Andrew décide de mettre un terme à leur relation. A l’écouter, l’homme est « violent et alcoolique ». Seulement, Andrew n’accepte pas la rupture et menace de mort son ex à plusieurs reprises. Jugeant probablement les menaces insuffisantes, il passe à l’acte et met le feu au véhicule de celle qui a osé rompre. Mais Andrew ne s’arrête pas là. Dans l’heure qui suit, il se rend chez ses anciens beaux-parents qui n’ont pourtant rien demandé et met également le feu à leur voiture. Pas calmé pour autant, il continuera pendant plusieurs semaines ses menaces. Quand son ex change de numéro de téléphone pour ne plus avoir affaire à lui, il laisse un message sur le compte Facebook de son fils. Andrew, qui se surnomme « Demolition Man » sur Facebook, ce qui donne une idée de son état d’esprit, promet au jeune garçon : « Bientôt le feu d’artifice ! » Hélas, Andrew va tenir parole…

« Il est bête, complètement bête »

Le 8 mars 2012, il est 5h30 du matin au domicile de l’ex-compagne d’Andrew, à Courbessac. A l’heure où la ville dort encore, Andrew, lui, rôde et allume plusieurs départs de feu à différents endroits de la maison. Le domicile s’embrase. A chaque chose, malheur est bon. Harcelée pendant plusieurs semaines, l’ex d’Andrew a des difficultés à dormir. C’est ce qui va lui sauver la vie, ainsi qu’à celle de ses deux enfants qui dormaient paisiblement dans la maison. A deux-trois minutes près, d’après les pompiers, la famille mourrait intoxiquée. C’est aux Assises qu’Andrew aurait eu à répondre de ses actes. Dans son box, ce matin, Andrew ne prononcera que six mots : « J’ai rien à vous dire ». Pendant toute le reste de l’audience, il gardera le silence. Il ne répondra pas aux invitations du président à évoquer les faits. Il se contentera de lever les yeux au ciel ou de souffler sur ses mains. Etrange garçon. Il restera indifférent aux témoignages des victimes qui ont, courageusement, fait le déplacement. Trois femmes, trois générations, défileront à la barre. Trois victimes de la folie d’Andrew. La grand-mère qui a vu son véhicule incendié, sa fille et sa petite-fille. A 15 ans, cette petite brune ne se démonte pas devant le silence de l’accusé. En le fixant dans les yeux, elle lui lance, mieux que toutes les plaidoiries du monde : « Moi, je suis née dans cette maison. Tous mes souvenirs se sont envolés en une nuit. On l’accueillait à Noël… Il est bête, complètement bête. Nous, on est heureux, on est en famille. La tienne, elle n’est pas là aujourd’hui. T’es tout seul ». Que la jeune fille se rassure, il sera seul encore dix ans de plus, la peine de prison maximale que risquait Andrew. Le prix du silence.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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