FAIT DU SOIR Le maire de Sommières, Pierre Martinez : « Curer le Vidourle, ça fait 30 ans qu’on en parle ! »

Le maire de Sommières, Pierre Martinez
- Coralie MollaretAprès une hausse exceptionnelle des impôts l’an dernier, le maire de Sommières, Pierre Martinez, annonce une première baisse de 10 % pour 2025. Il revient sur les difficultés financières de sa commune et les projets à venir, dont le curage du Vidourle.
Objectif Gard : La mandature 2020-2026 touche à sa fin. Quel bilan faites-vous ?
Pierre Martinez : Une mandature intéressante certes, mais semée d’embûches financières dont nous sommes en train de sortir. Ces cinq dernières années, rien ne nous aura été épargné, de la crise sanitaire jusqu’à la guerre en Ukraine. J’ai toutefois le plaisir d’être maire d’une commune charmante avec un tissu associatif riche. Nous conduisons une politique de proximité avec la population. D’ailleurs en juin, je vais bientôt reprendre les réunions dans tous les quartiers pour expliquer nos politiques publiques.
« Je suis un maire épanoui »
Votre particularité est d’avoir été élu président de la communauté de communes du Pays de Sommières avant d’être maire de Sommières…
Oui. J’avais quand même en héritage quelques rudiments de la vie politique locale (son père, Antoine Martinez, a été maire de Bédarieux de 1983 à 2020). Le mandat de maire est très différent du mandat de président d’une intercommunalité. C’est un mandat de proximité. Tous les samedis, je tiens une permanence sans rendez-vous, en plus de ceux prévus dans la semaine. Le matin aussi, je suis au café avec mon carnet pour noter les préoccupations de mes administrés. Même si c’est parfois difficile, je suis un maire épanoui.
Quels sujets préoccupent principalement les Sommièrois ?
Il n’y a pas de petits sujets. Ça va de l’urbanisme à la recherche d’emploi, en passant par les problèmes de voisinage ou de salubrité. Au cours de ces rendez-vous, j’en profite aussi pour expliquer les différentes actions mises en place par la commune.
Avez-vous notamment expliqué les raisons de la hausse d’impôt de l’an dernier ?
Oui, cette hausse a permis d’équilibrer le budget 2024. Je remercie les administrés, non pas pour leur soutien, mais pour leur compréhension, même si cette situation a été une déflagration pour certains budgets. En 2025, nous allons baisser la taxe foncière de 10 %. Une mesure rendue possible grâce à l’État, qui nous a attribué une subvention exceptionnelle de 340 000 €. Cette année, le budget d’investissement comprend encore 950 000 € pour payer le terrain sur lequel a été construit le futur lycée. C’est la dernière mensualité. L’an prochain, nous retrouvons une marge d’investissement beaucoup plus forte. Cela nous permettra d’enclencher la halle des sports municipale, qui servira aux lycéens, mais aussi d’engager la requalification d’espaces publics en centre-ville.
Quelles seront les grandes actions de 2025 ?
Les crédits restants, après le paiement de la dernière mensualité du lycée, sont essentiellement consacrés à la tranquillité publique, avec l’installation de 20 caméras de vidéosurveillance. Le 22 mai, nous avons une réunion publique au lycée pour mettre en place un dispositif de participation citoyenne visant à veiller à la tranquillité publique. Nous avons aussi le projet de curer le Vidourle, ça fait 30 ans qu’on en parle ! L’opération, portée par l’EPTB (présidé par moi-même), démarrera fin août, début septembre. Les travaux iront de la passerelle jusqu’à l’auberge du pont romain. Nous aurons moins d’algues, qui retiennent parfois les dépôts sauvages et déjections canines. Le fleuve retrouvera également une circulation plus aisée.
Finalement, diriez-vous que ce mandat 2020-2026 a servi principalement à absorber les dépenses liées à la construction du lycée ?
Honnêtement, la personne qui sera aux manettes de la mairie en 2026 va retrouver une commune assainie. La ville sera désendettée. Certes, il y a eu une hausse d’impôt, un effort collectif colossal, mais la dynamique est à la baisse. Elle se poursuivra en 2026.
Avec du recul, ce lycée a-t-il été un plus pour votre commune ou finalement un cadeau empoisonné qui a coûté beaucoup d’argent à vos administrés ?
On ne peut pas dire ça… Le lycée a donné une respiration et une ouverture magnifiques à la ville. Cela a permis de développer tout l’ouest de la commune. Nous avons refait toute la zone artisanale de Corata avec la création d’un parc photovoltaïque, porté par la communauté de communes du Pays de Sommières. En face de la gendarmerie, la zone d’aménagement Massanas va voir la création de 300 logements portés par l’aménageur Angelotti de Béziers.
Création d’une aire de camping-car
Sommières va aussi accueillir une nouvelle zone pour les camping-cars, ce qui n’est pas sans faire bondir la maire de Junas…
Sommières est une commune touristique. Nous n’avions pas d’aire de camping-cars digne de ce nom. Du coup, les gens allaient au bord du Vidourle jeter leurs eaux usées et autres produits détergents. Cette aire de 25 places se trouvera à côté de l’ancienne gare, en bordure de voie verte. Un terrain qui appartient à la communauté de communes. Alors oui, la maire de Junas est montée au créneau puisqu’elle a deux campings, les Chênes et les Oliviers. J’ai rencontré les patrons, ils ne subiront pas de concurrence puisque la clientèle n’est pas la même. Là, on parle de camping-caristes qui restent une ou deux nuits, contre un mois chez eux. Le coût reviendra à 14 € la nuit, dont 9 € reversés à l’intercommunalité. La société retenue gérera tout : les réservations, le nettoyage, la vidéosurveillance… En trois ans, l’investissement sera remboursé. Il devrait être opérationnel l’an prochain.
Finalement, beaucoup de projets sur Sommières sont portés par la Communauté de communes ou l’EPTB (Etablissement Public Territorial de Bassin) que vous présidez.
Oui. Elle aide et investit sur ses propres terres. Elle a aussi construit un nouveau siège qui permet d’accueillir des agents dans de meilleures conditions et de louer les anciens locaux à des entreprises. N’oublions pas aussi que la ville finance et entretient beaucoup d’équipements utilisés par les habitants des villages alentours.