Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.09.2022 - abdel-samari - 9 min  - vu 7779 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Le séminaire de vendredi dernier organisé par Nîmes métropole marque une rupture claire et nette à la fois avec la gouvernance précédente - qui comptait à sa tête un certain Yvan Lachaud - mais surtout, plus ennuyeux, avec l’équipe municipale de Nîmes dont est issu Franck Proust, le président. Alors que le maire et son ancien adjoint aux Finances avaient fait des taxes et impôts un tabou, le nouvel exécutif a présenté une feuille de route qui devrait laisser des traces pendant plusieurs années. En cause, les projets de Franck Proust en matière d’impôts. Profitant de l’inflation galopante, les services de l’Agglo n’ont qu’une seule obsession : en profiter pour orienter à la hausse la majeure partie des impositions et ainsi boucler un budget 2023 à la peine. Quitte à donner un bon coup de canif dans le contrat de confiance initial de 2020. On fait les comptes. Selon les estimations présentées aux élus en fin de semaine, le prix de l’eau va progresser de 7 % en 2023. Et la hausse se poursuivra en 2024 et 2025 à hauteur de 4 %. Vous en voulez encore ? Le prix des tickets de transport va connaître une hausse de 10 centimes, voire de 13 centimes. Les deux hypothèses sont sur la table, la sentence tombera tôt ou tard. Ce n’est pas fini ! La taxe sur les ordures ménagères prendra un point de plus. Enfin, côté entreprises, le versement de la contribution transport verra son taux progresser de 1,8 % à 2 %. Ce qui est presque petit joueur par rapport au reste. Mais Nîmes Métropole ne s’arrête en si bon chemin. Elle se réserve la possibilité de négocier avec les communes de l'Agglo la récupération de la taxe d’aménagement toujours en débat. On l’a compris, les grandes manœuvres pour faire payer le contribuable local sont lancées. Il manquait 10 millions pour boucler le budget 2023… Toutes ces hausses devraient en rapporter, selon les documents de l’Agglo, 10,8 millions d’euros ! Le compte est bon, le portefeuille du contribuable un peu moins. Bien sûr que Franck Proust ne fait pas tout cela de gaieté de cœur. Il pratique ce que l'on appelle de la "Realpolitik" et jure que rien n'est acté à ce stade. Une phase de négociation va s'ouvrir pour tomber d'accord avec l'assemblée du conseil communautaire. Du côté de la ville de Nîmes, on s'interroge toutefois sur sa volonté d’actions très court-termiste. Quitte à augmenter les impôts de façon aussi grossière, il eut peut-être été plus pertinent de le faire de façon plus importante, en s'attaquant à des projets d’envergure et en investissant lourdement pour le territoire avec un cap sur les dix prochaines années. Histoire de faire un peu rêver. "Là, on a l’impression d’avoir affaire à des comptables frustrés, des experts du chiffre en mal de cash", critique fortement un membre du cabinet du maire. Faire de la politique, ce n’est pas que de l’arithmétique. "Franck Proust devrait reprendre son costume de président de Métropole et arrêter de jouer au directeur financier", complète une élue de la Ville qui ambitionne de jouer un rôle en 2026 et qui s'inscrit déjà dans un nouveau Nîmes Métropole en 2023 si le président actuel était empêché. Lors du séminaire, il y a eu peu de vagues ce vendredi. Les maires attendent de recevoir les slides passés un peu rapidement lors de la présentation pour regarder le sujet dans le détail. Un qui n'a pas eu besoin de ses lunettes, c'est le premier adjoint au maire Julien Plantier. Il craint que le cumul des augmentations provoque un tsunami dans l'opinion nîmoise. Il l'a d'ailleurs dit à Franck Proust. Quant à Jean-Paul Fournier, il avait lui aussi sa tête des mauvais jours vendredi soir. Il a bien l’intention d’en discuter avec le premier concerné à l’Agglo Nîmoise. Pas question d’accepter une telle sentence pour les Nîmois. Nous ne sommes pas en guerre, et Franck Proust n’est certainement pas Winston Churchill. Malgré toutes ses qualités…

Une soufflante. Quand Christophe Madalle, directeur général des services de Nîmes, a découvert sur Objectif Gard que l'adjoint en charge de la sécurité, Richard Schieven, avait dévoilé à notre rédaction le projet de fixer une caution de 2 000 euros aux futurs mariés nîmois, son sang n'a fait qu'un tour. D'autant que l'idée du chef de la police municipale, présentée au maire de Nîmes en juin dernier, n'était qu'une piste parmi d'autres. Le DGS a piqué une colère et exigé une nouvelle méthode de travail pour éviter ce type de fuite qui sème la zizanie. Richard Schieven n'a donc pas passé une très bonne semaine. Son téléphone a beaucoup sonné. Harcelé aussi par la presse, qui refusant de citer Objectif Gard, a cherché par tous les moyens à se faire confirmer l'information. Trop tard, Richard Schieven avait déjà adopté la politique du silence...

Une mandale pour Madalle. La réunion des représentants des élèves du conservatoire de Nîmes s’opposant à la réduction de leurs horaires d’ouverture à la rentrée fait des remous à la mairie de Nîmes. En effet, c’est par la presse, couvrant cette manifestation, que certains élus ont appris la nouvelle…  « C’est encore un coup du DGS, Christophe Madalle !, fulmine l’un d’entre eux, dégoûté de ne pas avoir été informé en amont par le directeur des services. Il a vraiment un problème avec la culture. Créer un tel bordel, tout ça pour économiser quelques hypothétiques euros, c’est ridicule ! Sans compter que ce sera complètement contre-productif sur le plan électoral car les élèves du conservatoire et leurs parents représentent des milliers d’électeurs… Qu’il se débrouille seul avec tout ça maintenant ! » C'est dit.

Par la fenêtre ! Alors qu'il s'était présenté sous l'étiquette Horizons, lors des dernières Législatives sur la 2e circonscription du Gard, Yvan Lachaud, l'ancien président de Nîmes Métropole n'en a pas fini avec le mouvement d'Édouard Philippe. Selon nos informations, l'ex-Premier ministre lui a proposé de prendre la direction locale du mouvement à Nîmes. Un poste pour lequel Yvan Lachaud réserve encore sa décision. Mais il suffit de se projeter sur la prochaine présidentielle de 2027 pour comprendre que l'enjeu sera capital pour le Centriste. En effet, Emmanuel Macron ne pouvant se représenter une troisième fois, Édouard Philippe pourrait être le meilleur prétendant à l'Elysée. Et un an avant, il voudra forcément s'assurer que les grandes villes de France comptent de nombreux maires de son camp. Yvan Lachaud, candidat ou pas à Nîmes, pèsera donc de toutes ses forces...

Valérie tout sourire. Croisée aux halles de Nîmes ce samedi, c'est une Valérie Rouverand tout sourire qui se baladait dans les allées. La co-référente de Renaissance (ex-LREM) a désormais un boulevard devant elle pour les prochaines années. Françoise Dumas, défaite lors des Législatives, n'est plus un obstacle. Et ses bonnes relations avec le premier adjoint au maire de Nîmes, Julien Plantier, devraient lui offrir une place de choix en 2026. Si et seulement si, le parti Horizons n'en décide pas autrement... Et quand on sait qu'Yvan Lachaud n'est pas particulièrement en odeur de sainteté avec le protégé de Fournier, les négociations s'annoncent terribles.

Perrigot sort du bois. Alors qu'on lui reproche depuis son installation à la tête du Conseil départemental du Gard son silence assourdissant, Françoise Laurent-Perrigot pourrait prendre davantage la parole cet automne. Elle prépare déjà une grande conférence de presse pour fixer le cap des prochaines années et où elle annoncerait plusieurs projets dont un spectaculaire, nous dit-on. Par ailleurs, elle poursuit ses réunions cantonales sur l'ensemble du département. La prochaine aura lieu jeudi prochain dans l'Uzège où elle rencontrera les maires. Le sénateur Denis Bouad, qui lui a remis les clés de la boutique, est annoncé. Les relations entre les deux socialistes se seraient réchauffées ces derniers mois...

Le bel été de Pastor. L'adjoint aux Festivités, aux rapatriés et à la tauromachie du maire de Nîmes a la banane. L'été à Nîmes a été exceptionnel entre la feria de Pentecôte, le Festival de Nîmes et Nîmes, cité des dieux. Sans oublier les courses camarguaises fin août. Tous les spectacles ont fait le plein et attiré des touristes de toute la France et du monde, pour le plus grand plaisir des commerçants. Un succès a porté à son crédit indéniablement. Des commerçants qui réclament à Jean-Paul Fournier de confier désormais la délégation des Commerces à Frédéric Pastor, tellement Valentine Wolber dans ce rôle, n'est pas du tout à la hauteur depuis 2020. Plus intéressée par les coulisses de la CCI et son président Éric Giraudier que par l'avenir des commerces nîmois...

Collège du Mont Duplan : un travail de cochon ! Cette semaine s’est tenue une réunion entre l'académie et les élus pour faire le point sur la rentrée scolaire. Si dans l’ensemble tout s’est bien passé, il y a quand même un gros point noir : le collège du Mont Duplan. Souvenez-vous, dans une interview publiée la semaine dernière sur Objectif Gard, la vice-présidente chargée des Collèges au Département, Nathalie Nury, expliquait avoir fait des travaux d’isolation pendant les grandes vacances. Ce que l’on ne savait pas, en revanche, c’était l’état du travail rendu (voir la photo ci-dessous) ! Fils électriques apparents, trous dans le plafond ou matériel laissé à l'abandon sur le toit… Un décor surréaliste pour des élèves et professeurs désireux de faire leur rentrée dans les meilleures conditions. De quoi émouvoir le député Philippe Berta qui, lors de ladite réunion, n’a pas pu s’empêcher de demander des comptes à Nathalie Nury. Une élue départementale qui, selon nos informations, a demandé un audit rapide à bureau Veritas pour gommer ce faux départ. 

(Photo : droits réservés)

Le diable se cache dans les détails. Tout au long de sa carrière, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, s'est toujours soucié du moindre détail. Carton d'invitation, plan de table dans les cérémonies... Il ne laisse rien au hasard et, par conséquent, attend la même chose de ses petits camarades. Et quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que son nom était écrit en tout petit sur le carton d'invitation pour l'inauguration de l'extension de la ligne T2 : « Il a demandé à l’agglomération si on ne se foutait pas de sa gueule », indique une source bien informée. La bonne nouvelle de cette histoire, c'est que le maire de Nîmes n'a pas de problème de vue.

Pause café. Cette rentrée a été placée sous le signe de la nouveauté pour le président Les Républicains de Nîmes métropole. Après sa barbe poivre et sel de trois jours, le Nîmois a pris une autre décision : prendre un café plus souvent avec le maire nîmois, Jean-Paul Fournier. Une requête formulée par le premier magistrat lui-même dans une interview consacrée en juillet à Objectif Gard. Il faut croire que Franck Proust est un lecteur attentif de notre journal. D'autant que ce rapprochement sera un moyen de faire passer la pilule pour sa très probable hausse des impôts en 2023 (lire plus haut). Eh Franck, un dernier petit conseil : Jean-Paul Fournier préfère les pains aux chocolats aux croissants !

Le Vigan n’a toujours pas payé son ardoise… En conflit avec les pompiers du Gard, la commune du Vigan refuse depuis cinq ans de payer ses cotisations. En mai dernier, miracle : un accord a été trouvé avec les protagonistes, mettant un terme à 5 ans de contentieux judiciaires. Ledit accord prévoit que la mairie rembourse 872 000 € avant de faire un dernier chèque complémentaire lors du dépôt du permis de construire de la nouvelle caserne. Quatre mois après cet accord, toujours pas un euro à l'horizon... Mais que les élus viganais restent sur leur garde. En mai, cet accord avait déjà fait jaser... Certains élus du Département - principal financeur du Sdis - déploraient un accord favorable aux mauvais payeurs et craignaient d'envoyer un signal négatif aux autres communes. Attention...

Nîmes métropole : la valse des collaborateurs. Œuvrant depuis quelques mois aux côtés de Franck Proust, Zacharie Charmin et Tom Roussel vont quitter leur poste de chargé de mission pour le groupe majoritaire, composé de 48 élus. Il ne partent toutefois pas bien loin… Titulaire d'un Master droit public des affaires locales, Zacharie Charmin occupera un poste administratif : chef de service exploitation et relations usagers aux déchets au sein du service de la gestion des déchets. Quant à Tom Roussel, il travaillera au service communication. Pour les remplacer, la majorité s’est attachée les services de l’ancien collaborateur de Laurent Burgoa, Clément Stevant. Cette semaine, le président de groupe Frédéric Touzellier fera passer des entretiens pour trouver un second collaborateur. Aux intéressés de se manifester !

Le mariage de Richard Tibérino ! Le mois prochain, l’adjoint et conseiller départemental nîmois dira « oui » à sa dulcinée. Un mariage à l’hôtel de la rue Dorée, dans la plus stricte intimité. C’est le maire de Nîmes lui-même, Jean-Paul Fournier, qui scellera l’union du couple. À 67 ans, Richard Tibérino a prévu de débarquer en moto à sa cérémonie. Attention toutefois à ne pas trop faire de bruit… Comme on l'a vu plus haut, l’adjoint à la sécurité Richard Schiven, qui songe à instaurer un chèque de caution de 2 000 € aux futurs époux, surveille les débordements d’enthousiasme trop prononcé… 

La rédaction 

Abdel Samari

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