Publié il y a 2 h - Mise à jour le 24.12.2025 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 3 min  - vu 96 fois

L'ANNÉE VUE PAR... Amélie Laugier, Reine d'Arles

Amélie Laugier, 25e Reine d'Arles lors du défilé organisé en 2024 par Festiv'Arles, mis en scène par le chorégraphe Richard Bonnot-Saltet.

- S.Ma

Comme chaque année, Objectif Gard & Arles demande aux personnalités du territoire de faire le bilan de l'année écoulée, puis de se projeter sur la nouvelle. Amélie Laugier, 25e Reine d'Arles, s'est prêtée au jeu des questions-réponses. 

ObjectifGard & Arles : Quel a été votre meilleur souvenir de 2025 ?

Amélie Laugier : Le meilleur souvenir de 2025 est difficile à choisir, car faire partie d’un règne permet de vivre des moments rares, intenses et profondément marquants. L’année a été rythmée par des événements forts, comme l’ouverture du musée de la Mode et du Costume, l’inauguration d’arènes ou encore notre séjour à Notre-Dame, autant d’instants précieux qui resteront gravés. Mais si je devais n’en retenir qu’un, ce serait d’avoir défilé pour la fête du costume en monte amazone. Ce moment a eu pour moi une résonance toute particulière : la monte amazone incarne à la fois l’élégance, la maîtrise et l’affirmation de soi. Elle raconte aussi, dans son histoire, l’émancipation progressive des femmes, leur capacité à prendre place dans l’espace public sans jamais renoncer à leur identité ni à leur grâce, à l’image des femmes de Camargue. À Arles, le costume est un véritable langage, une manière d’être et de se dire. Pouvoir l’associer à la monte amazone, comme je l’avais rêvé en regardant défiler les anciennes Reines d’Arles, a rendu ce moment profondément inoubliable.

Quelle a été selon vous la personnalité de l'année ?

À mes yeux, la personnalité de l’année 2025 est Clément Trouche. Par son travail passionné autour du costume arlésien, il a su faire vivre et transmettre notre patrimoine tout en le rendant accessible et contemporain. Son engagement a permis de valoriser une culture unique, et de rappeler combien l’histoire et l’identité d’Arles sont riches et vibrantes.

Agnès et Françoise Costa accompagnées de Clément Trouche. • S.Ma

Ce qui me touche le plus, c’est sa manière de faire dialoguer le passé avec le présent. Grâce à lui, le costume arlésien n’est pas seulement un héritage à préserver, c’est un langage vivant qui continue de raconter nos histoires, d’inspirer et d’émouvoir toutes celles et ceux qui le découvrent. Ouvert, créatif, fier de notre héritage mais aussi désireux de le faire vivre avec pertinence pour les générations présentes et futures, Clément a joué un rôle essentiel dans la naissance du Musée de la Mode et du Costume. À l’image de Fragonard qui savait mêler finesse, élégance et narration, il réussit à donner vie à ce projet d’une vie.

>> À relire : FAIT DU JOUR. Sous les costumes du temps : la Maison Fragonnard ouvre un musée de la Mode et du Costume à Arles

Quelle sera pour vous celle de 2026 ?

Je dirais que la personnalité de l’année 2026 sera avant tout collective. Ce seront toutes celles et ceux qui continueront à faire vivre et transmettre notre culture : les associations, les bénévoles, les artisans, les musiciens, les personnes en costume... mais surtout les manadiers, les gardians, les agriculteurs et les éleveurs. Dans une période qui s’annonce complexe, leur travail, ô combien essentiel, maintiendra vivant tout un écosystème, tout un art de vivre. Leur engagement, leur attachement à la terre et aux animaux, et leur passion pour un patrimoine vivant permettront à notre culture de continuer à rayonner et à se transmettre aux générations futures.

Que sera l’événement de l’année 2026 ?

Pour moi, l’événement de l’année 2026 sera sans aucun doute la venue de la Vénus d’Arles à Arles, rendue possible grâce à la Fondation Van Gogh. C’est un retour exceptionnel : seulement la deuxième fois que cette œuvre revient dans sa ville d’origine depuis qu’elle fut offerte par les Arlésiens à Louis XIV. La Vénus, c’est une divinité fondatrice, une image intemporelle de l’Arlésienne, son inspiration, presque son miroir à travers les siècles. Les artistes ont, en quelque sorte, esquissé une filiation entre l’Arlésienne et la Vénus.

Cette Vénus a aussi pour moi une résonance toute particulière, car elle a été retrouvée dans le théâtre antique d’Arles, un lieu qui me tient profondément à cœur. Le théâtre antique est l’un des monuments les plus importants construits à l’époque romaine, celui qui a fait d’Arles une cité majeure de l’Empire et des siècles suivants. Celui qui incarne parfaitement Arles : une ville pluriculturelle, capable d’accueillir à la fois des événements traditionnels et à la fois des évènements internationaux.

C’est aussi dans ce théâtre que la Reine porte pour la première fois le costume blanc, traverse ses marches mythiques et prononce son discours. Un écho se dessine entre les Reines en costume blanc franchissant les mythiques colonnes et la Vénus, drapée de blanc, qui trônait là, il y a des siècles, à quelques pas seulement.

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Propos recueillis par Stéphanie Marin

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