C’est le vaudeville de ce début d’année. S’il n’y a pas d’amants dans les placards de la CCI, les portes claquent, les coups bas se multiplient et chacun s’autoproclame président de la CCI Gard. Dernier épisode de la journée : le président Eric Giraudier a tenu sa première conférence de presse de président pour dire qu’il est président !

Souvenez-vous, c’était le bon temps. Francis Cabanat, souriant, avec sa cravate rayée, posant à côté de son grand ami du moment, son partenaire, son binôme Eric Giraudier, tout aussi souriant et sans cravate. D’une même voix, les deux hommes invitaient les chefs d’entreprise Gardois à voter pour eux avec un slogan plutôt risible aujourd’hui : « Unis face aux nouveaux défis ». Les deux hommes, censés représenter les chefs d’entreprise, n’avaient déjà pas eu le nez creux dans le choix de leur slogan. A les écouter depuis une semaine, ils ne l’ont pas eu davantage dans le choix de leur binôme, ce qui (quelque soit le président qui restera) s’avère très inquiétant pour les grandes décisions à venir.

Eric Giraudier : « Ce n’est pas un putsch »

Hier soir, une assemblée générale se tenait dans les locaux de la CCI Gard. Parmi les 51 membres élus, onze ont fait le choix de sortir quand un vote pour la désignation du nouveau bureau a commencé. Sur les 40 présents, 39 ont voté pour la nouvelle présidence et le bureau. Un seul s’est abstenu. Eric Giraudier a donc été élu président de la CCI Gard. Mais l’autre président, Francis Cabanat, conteste l’élection puisqu’elle n’était « pas inscrite à l’ordre du jour ». A l’écoute de cet argument, Giraudier sourit, comme sur la photo du bon vieux temps : « Je n’ai aucun doute sur la légalité de l’élection. On est dans la pure et simple application de la loi. Quand 80% d’une assemblée s’exprime démocratiquement, ce n’est pas un putsch ». Le nouveau président Giraudier, élu démocratiquement et à une écrasante majorité, n’a toutefois pas encore été félicité par le président de la CCI Occitanie, ni par le préfet de région qui procède « au contrôle de la régularité de l’élection ». Question de temps sûrement.

Eric Giraudier reste président de l’UPE30

Ce mardi, c’est donc en « président-en-attente-de-contrôle-de-la-régularité-de-l-élection » qu’Eric Giraudier est apparu serein, entouré de Céline Guitard, secrétaire adjointe du nouveau bureau, et d’Olivier Jalaguier, vice-président service. Très vite, Giraudier affiche son ambition : « En quatre semaines, il va falloir rattraper le retard des quatre derniers mois. On n’a pas le temps. On doit voter le budget dès le 27 mars ». S’il n’a pas trop de temps, il lui en reste suffisamment pour assurer son rôle de président de l’UPE30 qu’il entend mener jusqu’à son terme. Quant au retard accumulé, c’est de la faute de Cabanat, un « autocrate » pour Olivier Jalaguier. « Il ne nous consultait pas, poursuit Céline Guitard. Nous étions tous un peu frustrés ». Jalaguier reprend : « On se heurtait à un mur ». Giraudier s’immisce : « A la CCI d’Alès, 95% du budget était alloué aux frais de personnel. Ce n’est pas notre modèle ». Bref, ils ont été complètement dupés : « Oui, je me suis fait tromper », termine Jalaguier. Pas d’amants dans les placards, mais des hommes et femmes trompés. Prochain acte de ce vaudeville à lire très prochainement.

Tony Duret