Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.09.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 2468 fois

ÉDITORIAL Emmanuel Macron, un peu marseillais sur les bords ?

Emmanuel Macron lors d'une visite récente dans la région Sud. Photo via MaxPPP - PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP

Oulala, tout cela sent bon le coup de com' non ? Emmanuel Macron débarque à Marseille, préparez-vous. Bon on se moque, on se moque, mais enfin, le président de la République qui, à huit mois de la fin de son mandat et après plusieurs dizaines de morts, de trafics de drogue en tout genre, de zones de non-droit, se décide à venir voir ce qu'il se passe. C'est un peu fort de café. Cela mérite quelques interrogations légitimes. Alors pour ce déplacement spécial, long, plusieurs jours, il ne vient pas seul, une armada de ministres vient aussi prêcher la bonne parole à ses côtés. Car là, ce n'est que de paroles dont il s'agit pour les délinquants et autres trafiquants, à cent-mille lieux de l'opération reconquête imaginée dans les travées de l'Elysée. Le plan dont il est question, "Marseille en grand", a pour objectif de trouver des solutions ou mettre des rustines sur ce qui gangrène la deuxième ville de France. L'offre est alléchante, un peu marseillaise sur les bords, il faudra des années voire des décennies pour voir les résultats. Renforcement des transports collectifs, réhabilitation de logements insalubres, rénovation des écoles et développement des moyens pour sécuriser les entrailles de ce bout de France extraordinaire au demeurant. Mais qu'est-ce que les "gros bonnets de la drogue" en ont à faire ? Ils roulent probablement dans une plus belle voiture que le Président, logent dans des palaces qu'ils peuvent largement se payer avec l'argent des trafics. Et pour l'école, on peut imaginer aisément que leurs enfants sont dans les plus belles écoles privées de la cité phocéenne. Emmanuel Macron a une idée en réalité : il veut s'attaquer aux causes qui entrainent cette jeunesse à préférer tenir un drive de la drogue plutôt que d'aller à l'école. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi pas en 2017 ? Allez, au pire, en 2018 ? Alors, bien entendu que ces dernières années, des moyens ont été alloués, des investissements réalisés. Mais les quelques millions d'euros, les quelques policiers ou gendarmes supplémentaires ne ramèneront pas les gamins enterrés six pieds sous terre. Cette trace indélébile restera forcément dans le bilan de ce président qui se disait prêt à relever tous les défis et qui a raté peut-être l'un des plus importants : offrir une tranquillité du quotidien aux Français dans de nombreux lieux de France et plus particulièrement encore à Marseille. Mieux vaut tard que jamais pourrait-on se dire ! Mais le mal s'est enraciné aujourd'hui. Encore davantage depuis 2017. Il va donc falloir s'armer de patience. Avant de réussir, peut-être un jour, à faire poser les armes qui tuent nos gamins. À Marseille comme à Nîmes.

Abdel Samari

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