Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.05.2022 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 9282 fois

EXPRESSO Édimbourg-Nîmes : 2h pour y aller, 24h pour rentrer !

(Photo : Coralie Mollaret)

Depuis une décennie, la rédaction d'Objectif Gard vous dévoile régulièrement les coulisses de la politique gardoise. Alors comment ne pas vous raconter notre folle escapade en Écosse à l'occasion de l’inauguration de la ligne aérienne Nîmes-Édimbourg ? Attachez vos ceintures, ça va secouer !

Vous connaissez la douche écossaise ? Cette douche pendant laquelle on alterne eau chaude, puis eau froide, qui a donné naissance à une célèbre expression indiquant l’alternance de moments positifs et négatifs ? C’est précisément ce que l’on a vécu en nous rendant à Édimbourg, capitale de l'Écosse. Ce lundi, c’est en grande pompe qu’a été inaugurée la nouvelle ligne Nîmes-Édimbourg, proposée par la compagnie Ryanair. Un mois après Dublin - également proposée par cette même compagnie low cost -, cette ouverture de ligne donne un vrai envol à l’aéroport qui, jusque-là, végétait à 220 000 passagers.

Couac sur le tarmac

Pour l’occasion, Nîmes métropole a mis les petits plats dans les grands, invitant toute une délégation à traverser la Manche. Hasard du calendrier, c’était aussi l’anniversaire du président de l’Agglo, Franck Proust, qui fêtait ses 59 printemps. Il s'en souviendra... À 17h25, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, la présidente de Gard Tourisme Pascale Fortunat-Dechamps, des représentants de l’office de tourisme, ainsi qu'une poignée de journalistes (dont votre serviteur Objectif Gard) embarquent direction Édimbourg.

Premier petit couac sur le tarmac : le panneau qui indique les horaires de la ligne intervertit le sens Nîmes-Édimbourg. Pas très grave, mais ça donne le ton. Un membre de la délégation amusé conseille aux journalistes : « Allez-y, prenez ça en photo ! » C'est beau la solidarité... Nous abandonnons l’aveuglant soleil nîmois pour la grisaille britannique.

Ils sont où les journalistes écossais ? 

Arrivée à Édimbourg, la délégation nîmoise prend la direction de l’hôtel puis se retrouve au restaurant pour goûter la spécialité locale : la panse de brebis. À tester si vous y allez. Tout se passe comme sur des roulettes. Nez en l’air, les journalistes emmagasinent le plus d’informations pour les raconter aux Gardois. C'est le lendemain que les choses se corsent…. Le matin, lors de la conférence de presse organisée par Nîmes métropole, aucun journaliste écossais dans la salle(*)... « C’est à cause de la fête du travail qui se tient le 2 mai chez eux et des élections qui approchent », explique la société Bazaille Consulting à un confrère journaliste.

C’est tout de même regrettable quand on sait que l’objet du voyage est de vendre Nîmes à l’étranger… « On pense organiser un voyage prochainement à Nîmes avec des journalistes écossais », indique l’office de tourisme, histoire de rattraper le coup. Le lendemain, place à une dernière visite de la ville avant de repartir prendre l’avion. L'escapade de 24 heures prend fin. Enfin c'est ce qui était prévu...

Jean-Paul Fournier : « Édimbourg, on reviendra ! »

Le trajet retour n'est pas du tout le même. À l'aller, le Nîmes-Édimbourg proposé par Ryanair avait pris 2h15. Là, il est prévu d'embarquer à bord d'un avion de la compagnie Air France pour se rendre à Paris, et ensuite reprendre un autre avion direction Montpellier. Là-bas, une navette attendra la délégation pour rentrer à Nîmes. Sportif ! Bon à savoir : les rotations Nîmes-Édimbourg s’opèrent uniquement le lundi, mercredi et vendredi. « C’est dommage, on aurait pu rester une nuit de plus à Édimbourg et repartir avec Ryanair. Ça aurait coûté moins cher et ça nous aurait moins fatigué, notamment le maire de Nîmes qui n’est plus tout jeune », analyse lucidement un membre de la délégation. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Et pour se compliquer... Non seulement le prix du billet est bien supérieur à celui de Ryanair, mais en plus, l'avion a du retard. On rate donc notre correspondance à Paris pour rentrer à Montpellier ! Autrement dit, il va falloir dormir à Paris. Galère. Dans l'avion, certains visages se crispent, même si les collaborateurs de Franck Proust, organisateurs de ce voyage, tentent de garder le sourire. Mais comme le disait l'un de leur mentor en politique, Jacques Chirac : "Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille". À la sortie de l'avion, les tapis roulants mécaniques de l’aéroport ont rendu l’âme ! Doucement mais sûrement, le maire de Nîmes, fatigué, se dirige vers le guichet d’Air France et balance avec l'ironie dont il sait faire preuve : « Édimbourg, on reviendra ! » Sauf que pour y revenir, il faut déjà rentrer chez soi !

Le président de la CCI sort de ses gonds 

Arrivé au guichet, le collaborateur du maire, Gérardo Marzo, s’emporte : « C’est un scandale ! Et c’est Air France ! Il faut le dire dans vos articles ! » La colère du Nîmois n’est toutefois pas comparable à celle du président de la Chambre de commerce et d’industrie, Éric Giraudier, qui, fronçant ses sourcils bien fournis, s'adresse énervé au personnel d'Air France : « Vous devez nous proposer une solution de retour ! » L’agent d’accueil lui rétorque : « Monsieur, il n’y a plus d’avion, on ne peut pas en affréter un ce soir ! » Et même pour Éric Giraudier. Les heures filent… En retrait, Franck Proust regarde la scène : « Éric a raison, ils doivent nous proposer une solution », chuchote-t-il, souhaitant ne pas mettre d'huile sur le feu.

D'un calme olympien, le directeur de l'aéroport, Grégory Mérelo, sait qu'il ne sert à rien de s'énerver. Passeports entre les mains, il nous enregistre sur un nouveau vol à prendre le lendemain. Rendez-vous est pris à 8h pour le maire et le président de Nîmes métropole et à 13h pour les collaborateurs et les journalistes. En attendant, direction l'hôtel tout proche de l'aéroport.

Après ça, il ne pouvait plus arriver grand-chose à la délégation nîmoise. Comme l'a dit Jean-Paul Fournier : Édimbourg, on reviendra… Mais cette fois, on y passera quelques jours supplémentaires le temps de découvrir les highlands écossais et surtout de rentrer à Nîmes en deux petites heures !

Coralie Mollaret 

(*) À noter toutefois que le Border Telegraph a publié un article : New flight route from Edinburgh to Nimes announced

Coralie Mollaret

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