Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 24.04.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 241 fois

FAIT DU JOUR Dans le Gard, le face à face des extrêmes

Dans le Gard, Marine Le Pen arrive largement en tête avec 29,3 %. Jean-Luc Mélenchon se place en deuxième position avec 21,61 %. (Photo : droits réservés)

Contrairement aux résultats nationaux, les Gardois ont placé Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, au premier tour de la Présidentielle.

Le sud, terre de passion, de contestation. Et les électeurs ne font visiblement rien comme les autres ! Le premier tour de la présidentielle 2017 l’a encore prouvé. Ce dimanche, les Français ont envoyé au second tour, le candidat d’En Marche, Emmanuel Macron avec 23,9 % des suffrages et la candidate du Front National, Marine Le Pen, avec 21,7%.

Le Front National se renforce 

Dans le Gard, le casting est légèrement différent. Sans surprise, l’extrême-droite arrive en tête. Avec 30,68%*, Marine Le Pen fait mieux qu’en 2012 où elle avait recueilli 25,51 %. Aujourd’hui : presqu’un électeur gardois sur trois vote pour le FN ! Si le score est élevé, il reste plus faible que celui des Régionales. D’ailleurs, il ne répond pas à l’objectif affiché par le président du FN 30, Yoann Gillet : « Nous espérons faire plus que 50% des suffrages ! Aux Régionales, le FN est arrivé en tête dans le Gard avec 40 % ».

La participation, qui dépasse les 70 %, n’a pas énormément profité aux frontistes. Marine Le Pen conserve son socle : des électeurs qui en ont « ras-le-bol » de la droite et de la gauche. Sur le canton de Beaucaire, le FN arrive en tête à Bellegarde avec plus de 40%. Les électeurs ne se cachent plus. Patrick, artisan, n’en peut plus de l’insécurité, du RSI et des « travailleurs étrangers qui viennent piquer le travail des Français ». Quelles solutions proposent Marine Le Pen ? « Je ne les connais pas toute », botte en touche l’électeur. Voter le Pen, c’est toujours voter contre le système. Un système où « droite et gauche se partagent le pouvoir depuis 30 ans ».

Aussi, Marine Le Pen a profité de la désaffection de l’électorat pour François Fillon. Toujours à Bellegarde, sylvie, infirmière est vent debout : « Je ne voterai jamais pour Fillon ! Nous, on galère pour trouver un emploi à nos enfants et lui, il les embauche avec l’argent public ! ».

Mélenchon siphonne les voix socialistes 

Dans le Gard avec 21,61 %, Jean-Luc Mélenchon se place en deuxième position. À Nîmes et à Alès, communes dirigées par la droite, le candidat de la France Insoumise arrive même en tête, avec respectivement 23% et 26%. "Évidemment, évidemment... Cette annonce (des résultats) ne nous fait pas plaisir », commente Vincent Bouget. Le secrétaire du PCF 30 avait pourtant « l’espoir », ce matin. Un espoir alimenté par la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages.

Contrairement à 2012, « le vote utile, à gauche, en 2017 a été incarnée par Jean-Luc Mélenchon ». À Bellegarde, Xavier est instituteur. Il vient de s’encarter au Parti Socialiste. Pourtant, il a voté France Insoumise : « ça me fait de la peine pour Benoît Hamon (candidat du PS, NDLR), parce que je l’aime bien… Mais sa campagne a été calamiteuse ! Il a passé son temps à nous parler des perturbateurs endocriniens ». Résultat : si en 2012 le Parti Socialiste enregistrait un score de 24%, Benoît Hamon, en 2017, a rassemblé péniblement 4,87 %. Un effondrement au profit de Jean-Luc Mélechon.

La fin d'une époque 

Que ce soit à l’échelle nationale ou locale, les électeurs ont acté la fin d’une époque. Celle du clivage historique, entre la droite républicaine et la gauche modérée. À Alès, le conseiller régional Christophe Rivenq analyse  :  « Ce résultat démontre l’échec des Primaires. C’est la première fois que ni un candidat des Républicains, ni un candidat socialiste n’est au second tour dans l’histoire de la cinquième République. Pour nous, il faudra tirer des bilans. Quant au PS, il disparaît ce soir ».

À quelques kilomètres de là, le centriste et directeur de cabinet de Nîmes Métropole Julien Devèze complète les propos de l’Alésien : « aujourd’hui on n'arrive plus à parler aux électeurs et de toute façon, ils ne veulent plus nous entendre. Avec le haut niveau de chômage que connait le Gard, notre département est hors de la mondialisation, de la vie économique. Aujourd’hui, seul le concret compte ». Et encore…

Tony Duret et Coralie Mollaret

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Coralie Mollaret

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