Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 03.04.2017 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 294 fois

FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier : « Il y a des moments où on pète les plombs »

Les Républicains Franck Proust, Jean-Paul Fournier et Julien Plantier. Poussé par ses paris, le trentenaire est dissident divers Droite sur la première circonscription du Gard. (Photo Coralie Mollaret)

Contre l’avis de son parti, le sénateur-maire (LR) de Nîmes refuse de soutenir Thierry Procida, pour les Législatives sur la 1ère circonscription. Autoritaire et déterminé, il pousse la candidature dissidente de son jeune adjoint aux Sports, Julien Plantier. 

Objectif Gard : La Présidentielle, c’est dans trois semaines. Ancien sarkozyste, vous soutenez François Fillon. Un choix par défaut ?

Jean-Paul Fournier : J'ai toujours dit que je soutiendrai le vainqueur de la primaire de la droite et du centre. L’ex-Premier ministre est le candidat des Républicains. Je suis à fond derrière lui. Alors oui, je suis conscient qu'il a eu quelques problèmes. Mais ces histoires-là ne vont pas sortir demain… Être mis en examen (pour détournement de fonds publics, NDLR) ce n’est pas une condamnation. Ça lui permet d'avoir accès à son dossier et de mieux se défendre. Aujourd’hui, c’est le candidat qui a le discours le plus abouti. Il a encore trois semaines pour faire la différence.

La probité en politique, n'est-ce pas important ? Ne pensez-vous pas que c'est ce qu'attendent les électeurs ?

Oui, c'est important. Mais dans le cas de M.Fillon, je pense qu'il n'y a pas eu d'emploi fictif. Il a embauché sa femme et ses enfants : tout le monde peut le faire. C'était autorisé.

L’avez-vous déjà fait ?

Non. J'ai des attachés parlementaires. Mes enfants ont un emploi, il n'y a aucune raison que je les fasse travailler avec moi. Certes, avec ma femme, ils militent, mais ça s’arrête là. Je sépare vie privée et vie politique. J'ai une famille dont je suis très proche, et avec laquelle je m'entends bien. Je souhaite conserver cette relation.

« Mon parti, je ne le quitterai pas, lui peut-être que oui »

Parlons des Législatives. Sur la 1ère circonscription le torchon brûle avec l’UDI… Pourquoi aller contre la décision de votre parti, en soutenant la candidature de Julien Plantier ?

D’abord, j'estime qu'Yvan Lachaud (ex-député UDI de la 1ère circonscription et président de Nîmes Métropole, NDLR) n'a pas tenu sa parole. Je lui en veux. Dans notre accord des Municipales de 2014, il avait dit qu'il serait candidat aux Législatives de 2017. Si tel avait été le cas, je l'aurais soutenu. Mais là, M.Lachaud fait la promotion de la candidature de Thierry Procida. C’est malhonnête de sa part… Aujourd’hui, j'ai décidé de soutenir un candidat qui est mieux placé que M.Procida et qui a plus de charisme !

M.Procida appréciera… Mais, vous ne répondez pas à la question. 

(Il sourit) Il y a des moments où on pète les plombs, que voulez-vous… Ça ne me fait rien de me mettre en dehors du parti pour ça, c'est clair !

Vous n'avez plus grand chose à perdre aujourd'hui... Vous ne voulez plus être sénateur, ni député…

Mon parti, je ne le quitterai pas, lui peut-être que oui. Mais sur ce sujet, j'ai des idées arrêtées. Entre Procida et Plantier, il n'y a pas photo. D’ailleurs, je suis secrétaire départemental et sénateur Les Républicains. Julien Plantier aura mon logo sur son bulletin de vote…

Ah non, c’est impossible. Il sera divers Droite. 

Je le mettrai ! Ils n’auront qu’à me le faire enlever.

Certains de vos proches, de vos lieutenants (Richard Flandin, Richard Tibérino…) ne partagent pas cette stratégie… 

…Ils ne la partagent pas ? Ils seront bien obligés de la partager ! Attendez, M.Flandin, M.Tibérino soutiendront M.Plantier ! Dans la vie, il faut savoir ce qu'on veut : on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

« L’UDI, ce sont des marchands de tapis ! »

Finalement, votre animosité à l'égard d'Yvan Lachaud est telle, que vous êtes prêt à offrir un boulevard au Front National…

On verra au second tour. Avant, il y aura un premier tour.

Si Julien Plantier perd, sera-t-il légitime en 2020 pour la mairie ?

Je ne sais pas du tout ce qu'il va se passer. C'est un peu loin.

En fait, vous ne songez pas vraiment à l’avenir... Vous pensez surtout à régler vos comptes avec M.Lachaud. 

Quand on s’engage, on tient ses engagements. L’UDI, ce sont des marchands de tapis ! Regardez avec François Fillon, ils ont quitté le navire pour revenir ensuite. Ce n’est pas très courageux.

Autre circonscription où ça a été difficile… La 4ème : l'Alésien Christophe Rivenq, investi par le parti, renonce. C'est l'adjointe d'Alès et conseillère départementale, Valérie Meunier, qui se présente. Quel regard portez-vous sur cette stratégie ?

Je ne sais pas pourquoi ils ont mis cette petite Valérie Meunier, qui ne demandait rien, d'ailleurs. Elle est affaiblie... Elle va au casse-pipe. J'ai l'impression qu'ils font plaisir au député PS Fabrice Verdier… Peut-être qu’ils ont conclu un marché avec Verdier en s'achetant une tranquillité pour les municipales à Alès ! Après, moi, je ne suis pas dans le secret des dieux.

*Troisième et dernière partie de l'interview du maire de Nîmes à découvrir ce lundi à 12h... Restez connectés !

Propos recueillis par Anthony Maurin, Abdel Samari et Coralie Mollaret.

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Coralie Mollaret

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