FAIT DU JOUR Le trésor caché du château d'Aujac
Isolé aux confins du Gard, de l'Ardèche et de la Lozère, le château d'Aujac dévoile les secrets de son histoire. Les propriétaires viennent de dénicher un sceau de plomb des seigneurs d'Anduze. D'après les premières recherches, l'objet rare daterait du 12e siècle, période de construction de la bâtisse. Il serait ainsi le plus ancien connu à ce jour.
Marlène et Gilbert vivent au château d'Aujac depuis des décennies. Passionnés par ce site hors du commun construit au 12e siècle, on y ont investi leur âme et leur temps. Il faut dire sur le lieu recèle de découvertes surprenantes qui racontent son histoire et la puissance financière de ceux qui y ont résidé autrefois. "Cette bâtisse est une enseigne publicitaire. Une manière d'afficher la richesse de l'évêque d'Uzès et de la famille Bernard d'Anduze", rappelle Gilbert. Dernière trouvaille en date : une bulle équestre, la plus ancienne du genre.
Tout commence en 2005. Le couple découvre par hasard et à fleur de sol, en contrebas du château, un objet inconnu auquel le commun des mortels n'aurait pas prêté attention. Mais Gilbert et Marlène s’intéressent depuis trop longtemps à ces murs pour passer à côté. La pièce est un sceau de plomb du Moyen-Âge, communément appelé bulle équestre. "A l'époque, on scellait les parchemins avec des seaux de cire. Sauf dans le sud, entre la vallée du Rhône et le sud-est du Languedoc, où l'on utilisait du plomb pour les actes exceptionnels. La tradition venait des empereurs romains et avait été reprise par la papauté", raconte Gilbert avec la sagesse d'un grand-père. Ce sceau a alors la valeur d'une carte d'identité pour le seigneur qui en possède la matrice.
Une pièce unique
D'après les recherches de Gilbert et Marlène, il ne resterait que cinq originaux connus de ce type. Il serait remonté à la surface de la terre grâce aux épisodes cévenols et aux labours des sangliers. La chasse et la guerre, activités principales de la seigneurie, y sont représentées de chaque côté. Après validation auprès du président de l’Académie internationale d’héraldique Michel Popoff, la pièce est authentifiée mais pas encore datée. Le cheval qui trotte et la cuirasse s'arrêtant au niveau des coudes laissent penser que cet objet a été conçu avant la cote de maille, qui date du 13e siècle. "Le 12e siècle est le plus probable. C'est antérieur aux autres bulles équestres connues en Europe. Ce serait donc la plus ancienne", conclut Gilbert.
Si cette découverte confidentielle - qui n’intéresse pas les archives ni les archéologues - a une valeur inestimable, le couple de retraités ne souhaite à aucun prix le monnayer. Il vit pourtant très modestement. Il aimerait simplement être un "passeur". "On a également découvert des pièces d'argent de l'an 4 à Louis Philippe. Ce n'est qu'un millimètre de l'iceberg. Il y a encore de nombreuses choses à creuser. Je n'ai qu'un vœu : que des passionnés comme nous prennent le relais. Nous habitons dans un cimetière d'éléphant qui a été snobé", confie Gilbert avec émotion.
Eloïse Levesque
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