FAIT DU JOUR Législatives : autopsie du crash de la droite
Après une Présidentielle ratée, la descente aux enfers de la Droite continue. Aucun des six candidats LR-UDI* ne s'est qualifié au second tour des Législatives. Mais où sont passés les électeurs de Droite et du Centre ?
Des mines déconfites, quelques larmes versées et même une certaine aigreur… Dans les QG des Républicains, dimanche soir, c’était la soupe à la grimace. Remarquez il y a de quoi : aucun des six candidats LR-UDI n’a réussi à se hisser au second tour. Un choc pour eux, dont certains, élus municipaux ou départementaux, ont mené d'harassantes campagnes de terrain. Il y a cinq ans, malgré la vague rose, cinq candidats sur six s’étaient qualifiés, en duel ou en triangulaire.
Érosion de l'électorat de droite
Cette situation est historique pour la Droite gardoise. Au soir du 11 juin, les six candidats n'ont récolté que 10,4% des suffrages exprimés, soit 31 700 voix. À titre de comparaison, en 2012, plus de 82 000 électeurs avaient voté pour la Droite et le Centre. Sans remonter aussi loin, s’il l’on compare avec la Présidentielle 2017, la tendance est franchement à la baisse : au premier tour, François Fillon obtient 17,2%, soit 72 366 voix. En un mois, la Droite a perdu plus de la moitié de ses électeurs... L'espoir de corriger la Présidentielle aux Législatives est parti en fumée.
Le parti est donc renvoyé à sa base, à son socle indéfectible. Les grandes villes dirigées depuis des lustres par la Droite n'échappent pas au phénomène. À Nîmes, le résultat est cinglant. Tenue d’une main de fer par Jean-Paul Fournier depuis 15 ans, les candidats étiquetés LR-UDI, Richard Flandin sur la 6e et, Thierry Procida sur la 1e, récoltent péniblement 5 555 voix. On est loin des 12 941 voix de François Fillon à la Présidentielle. Ce qui, déjà, n’était pas mirobolant. Les chicayas entre Fournier-Lachaud, qui ont pourri la campagne, ne sont sans doute pas étrangères à la démobilisation des électeurs... Mais l’ampleur de l’érosion est telle qu’elle dépasse les querelles politiciennes.
À Alès, deuxième ville du Gard, le scénario est le même : Valérie Meunier sur la 4e et Léa Boyer sur la 5e sont à la peine avec 644 voix, contre 3 327 à la Présidentielle. À l’est du département, dans cet autre bastion historique de la Droite qu'est Villeneuve, la candidate LR-UDI Muriel Dherbecourt n'engrange que 17,68%, soit 916 voix, là où François Fillon, pourtant empêtré dans les affaires, en avait réuni 2 527 au premier tour de la Présidentielle. De facto, elle est très loin derrière Anthony Cellier pour En Marche!, qui en recueille 2178, soit 41,92% des suffrages ! Il y a pire : aux Angles, commune voisine tout aussi à droite, Muriel Dherbecourt se fait doubler par le FN et se retrouve reléguée à la troisième place avec 15,40% des voix. Dur...
Où sont partis les électeurs de Droite ?
En à peine un mois, l'électorat de la Droite s'est évaporé. Parti mais pour aller où ? Vers En Marche! ? Pas si sûr : à Nîmes, circonscriptions 1 et 6 confondues, La République en Marche a recueilli 11 757 voix dimanche. Et ça peut paraître étrange compte tenu de la fameuse "vague" Macron, mais c'est moins qu'au premier tour de la Présidentielle, où Emmanuel Macron avait gagné 13 574 voix dans la cité des Antonin. Pareil à Villeneuve, où malgré son excellent score, le candidat de la majorité présidentielle Anthony Cellier ne recueille que 37 voix de plus qu'Emmanuel Macron au premier tour de la Présidentielle.
Les électeurs de droite auraient-ils rejoint les rangs du FN ? Encore raté ! Sur Nîmes, le parti lepéniste a vu fondre son électorat entre la Présidentielle, où il a recueilli 13 732 voix, et les Législatives, où Yoann Gillet (1ère) et Laurence Gardet (6e) n'ont engrangé "que" 6 800 voix au premier tour. Idem à Villeneuve où le FN est passé de 1 423 voix à la Présidentielle à 658 au premier tour des Législatives.
Et si finalement les électeurs de droite avaient choisi... d'aller à la plage dimanche ? Déçus de la campagne Présidentielle et de la déroute de François Fillon, ils n'ont pas perçu dans ces Législatives de véritable enjeu. Car on le constate, si En Marche ! a réussi à mobiliser son électorat sur la lancée de la Présidentielle, la Droite et à une moindre mesure le FN, n'y sont que très partiellement parvenus. Il y a fort à parier que l'abstention très élevée, passée de 25 % au premier tour de la Présidentielle à Nîmes, à plus de 50% aux Législatives, et de 19 à 49 % (!) à Villeneuve, est largement composée d'électeurs de Droite. Un fait inhabituel et inquiétant à Droite, le parti pouvant d'ordinaire compter sur un électorat mobilisé.
Pour la Droite gardoise, le chantier à venir est immense pour ramener les électeurs au bercail...
Thierry Allard et Coralie Mollaret
Retrouvez à 11h et 15h, les interviews des responsables de la droite gardoise : Christophe Rivenq, secrétaire départemental adjoint Les Républicains et Yvan Lachaud, président de l'UDI du Gard.
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