Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 22.02.2022 - norman-jardin - 3 min  - vu 912 fois

FAIT DU JOUR PAPI III : pour ne plus revivre les crues dramatiques du passé

PAPI III a été signé ce lundi à Nîmes (photo Norman Jardin)

Ce lundi en préfecture, Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, Fabrice Verdier, conseiller régional d’Occitanie, Bérangère Noguier, vice-présidente du conseil départemental du Gard, Franck Proust, président de Nîmes métropole, et Thierry Agnel, président de l’EPTB Vistre-Vistrenque, ont signé la convention Papi III, le programme d’action de prévention des inondations qui a pour but de protéger les personnes et bien face aux inondations.

« Si la motte de terre, car je n’ose pas appeler cela une digue puisqu'elle a été faite à la va-comme-je-te-pousse après la crue de 1988, avait cédé, il y aurait eu beaucoup de morts sur ma commune. » C’est extrêmement ému que Philippe Gras, le maire de Codognan s’est remémoré les inondations qui ont touché le Gard en septembre dernier. C’est justement pour se prémunir des inondations que le Papi III a été signé lundi soir en préfecture du Gard.

« Il y aurait pu y avoir 50 morts »

L’édile gardois est également président de la communauté de communes Rhôny-Vistre-Vidourle. S’il est satisfait de la signature de ce nouveau plan de prévention, il est conscient que ses administrés devront être patients : « Aujourd’hui, le Papi franchi une étape formidable, celle du financement. Tout s’ouvre à nous, mais il faut bien avoir à l’esprit que les habitants de Vergèze et Codognan vont encore être exposés à trois saisons de pluie car la digue ne sera réalisée quand 2024-2025 et ce n’est qu’en 2025 qu’ils seront entièrement protégés au niveau d’une pluie cinquantennale. J’ai vécu le 14 septembre 2021, et il y aurait pu avoir 50 morts. »

Le Gard a été touché par des inondations au mois septembre dernier (Photo Corentin Migoule).

Le PapiIII Vistre s’oriente en sept axes :

  • Amélioration des connaissances
  • Surveillance précision des crues
  • Alerte gestion de crise
  • Prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme
  • Réduction de la vulnérabilité
  • Ralentissement des éboulements
  • Gestions des ouvrages hydrauliques

Ce dispositif va permettre de renforcer l'adaptation du bassin du Vistre aux évènements hydrométéorologiques particulièrement violent et puissants en contexte méditerranéen et aux phénomènes de ruissellements equi en découlent.

Le plan Papi III a été signé ce lundi (photo Norman Jardin)

Le périmètre géographique du PAapi III Vistre concerne plus de 90 00 gardois répartis sur 48 communes et sept EPCI (établissement public de coopération intercommunale). Sa signature vient achever la démarche de conventionnement, un des plus importants au niveau national. Ces 113,118 millions d’euros sont financés par l’État (58,56 M€ soit 51,7%), Nîmes métropole (20,73 M€ soit 18,31%), la Région Occitanie (14,75 M€ soit 13,3%), le conseil départemental (10,81 M€ soit 9,55%), autres (5,3 M€ soit 4,68%) et EPTB Vistre (3,3 M€ soit 2,92%).

Terminer la partie cadereau d’Uzès avec la technique de tunnelage

Franck Proust, cosignataire du Papi III et président de Nîmes métropole, souligne la volonté politique commune et il se projette sur l’avancée des travaux à Nîmes : « C’est 113 millions sur six ans dont 87 millions de travaux qui vont être injectés dans l’économie et qui vont permettre de terminer toute la partie cadereau d’Uzès avec une technicité importante puisque nous allons utiliser le tunnelage, comme pour le tunnel sous la manche, pour passer le viaduc SNCF et passer également sous la voirie qui est située devant le régiment d’infanterie pour permettre à l’armée de poursuivre son activité. »

Le président de Nîmes métropole a rappelé que « jamais je n’ai voulu baisser l’investissement de la protection des biens et des personnes. Cela fait parti des priorités de l’agglomération, de même que l’instauration de la taxe Gemapi qui a démontré l’implication de la population ».

En 1988 Nîmes avait connu de graves inondations (collection archives municipales Nîmes - photo Michel Pradel)

Depuis plus de douze ans, un investissement a été réalisé pour augmenter la résilience du Gard autour de 70 actions centrées en trois axes stratégiques.

  • L’amélioration de la prévention / anticipation des phénomènes et organisation de la gestion de crise.
  • Réduction de ma vulnérabilité des enjeux (habitats, activité économique, établissement recevant du public)
  • Augmentation du niveau de protection avec des travaux hydraulique sur le cadereau de Nîmes : augmentation des capacités des ouvrages en zone urbaine dense et création de barrages en amont du centre urbain.

« Ce n’est pas une simple signature administrative »

« C’est un territoire qui a beaucoup souffert dans le passé. Les enjeux y sont très importants et c’est un nouveau cap qui est franchi avec la signature de Papi III, souligne Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques. Mais beaucoup reste à faire, notamment au niveau de la mise en œuvre. » C’est également au passé que Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, s’est référé : « La population a été traumatisée par les inondations de 1988. Depuis je me bats pour faire de Nîmes une ville protégée. »

« Ce n’est pas une simple signature administrative », souligne Marie-Françoise Lecaillon, la préfète du Gard. En effet c’est la protection des Gardois face aux inondations qui est en jeu et qui est mise en œuvre pour ne plus jamais revivre les crues dramatiques du passé.

Norman Jardin

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