Il y a deux semaines, la quasi-totalité de la forêt de Bordezac a été détruite par un incendie. Entretien avec le maire de la commune, Didier Cayron, qui n'a toujours pas terminé de gérer ce lourd sinistre. 

À Bordezac, on sent encore les odeurs de brûlé émanant du massif forestier ravagé par les flammes. Le jeudi 7 juillet, en fin d'après-midi, un violent incendie se déclare dans le village.  « J’étais au travail, mon fils Noa m’a envoyé une photo montrant de la fumée qui émanait de la forêt. J’ai vu où ça se situait, au niveau du col de la Matte. J'ai tout de suite compris », se souvient, encore ému, le maire Didier Cayron, qui conduit son premier mandat. 

Le vent, la sécheresse et les pins de Salzmann - déjà menacés de disparition - ont attisé les flammes qui se sont propagées « à la vitesse d’un cheval au galop ». Au total, près de 650 hectares ont été détruits. Selon la municipalité, cela représente 90 % de la forêt communale et 60 % de la superficie de la commune. Malgré l'ampleur du sinistre, aucune victime n'est à déplorer et très peu de dégâts matériel ont été relevés. Sur la route départementale raccordant Alès à Bordezac, des pancartes accrochées aux maisons « Merci aux pompiers ! », témoignent de la gratitude de la population envers les secours.

Un incendie prévisible

Environ 900 soldats du feu, originaires du Gard mais aussi du Haut-Rhin, des Bouches-du-Rhône ou de la Lozère, se sont relayés pour venir à bout de l’incendie. Dix jours après le sinistre, le maire le reconnaît : « Tout le monde, au fond de soi, se dit depuis des années que le jour où ça brûle, ça sera la catastrophe. » Élu en 2020, l'édile dit avoir demandé à ses élus de travailler sur cette problématique : « Une réflexion doit être menée à l’échelle des communes de l’ancien canton de Bessèges qui relèvent du même massif cévenol pour que l’on s’organise au niveau de la mobilisation de notre CCAS, de l’accueil de la population ou du stockage des bouteilles d’eau… » 

Aujourd'hui, certains jugent que les massifs forestiers moins fréquentés par les populations manquent d'entretien (débroussaillage, création de nouvelle piste DFCI...). Dans le Gard, les sénateurs Laurent Burgoa et Denis Bouad ont interpellé le Gouvernement sur les aides allouées aux collectivités pour le débroussaillage ou encore aux pompiers (suppression de la taxe sur la carburant et du malus écologique) qui risquent ces prochaines années d’être de plus en plus sollicités. Rappelons que, selon Météo France, ces dernières décennies ont été marquées par une hausse des vagues de chaleur. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com