FAIT DU SOIR Le Festival de Nîmes, une manne touristique et financière pour le territoire
Après une édition annulée suivie d'une autre orchestrée "a minima", le Festival de Nîmes revient en 2022 dans une version complète, renouant avec les performances d'avant crise sanitaire.
Le 23 septembre 1983. Les Gardois fans de Police n'oublieront jamais cette date. Les arènes de Nîmes vibraient au son du groupe de rock britannique emmené par Sting, le premier concert programmé dans cet écrin historique enchanteur. D'autres suivront de manière plus ou moins régulière, avant la création en 1997 du Festival de Nîmes. Un événement orchestré sur deux soirées, en présence de Noir Désir et Jamiroquai. Le ton était donné et le partenariat entre Adam Concerts et la ville de Nîmes en 2001, permettait de monter en gamme. "Ça nous a permis d'améliorer la technique et les conditions d'accueil de productions importantes", a expliqué Stéphane Metayer, le directeur de la société organisatrice de l'événement, lors de la conférence de presse organisée ce lundi. L'aide de la mairie nîmoise est aujourd'hui estimée à 300 000€.
"C'est devenu la récompense de l'année"
Au fil des années, le Festival de Nîmes s'est imposé dans la programmation culturelle estivale sur le plan local, mais aussi national et même international, proposant entre 15 et 20 concerts de juin à juillet. "C'est devenu la récompense de l'année", se satisfait Stéphane Metayer rappelant les quelque 200 formations qui ont foulé la scène des arènes parmi lesquelles celles de David Bowie, Stevie Wonder, Rammstein, Metallica ou encore Johnny Hallyday.
En 2019, 140 000 spectateurs avaient investi les arènes de Nîmes dans le cadre de ce festival. Autres chiffres transmis par Frédéric Pastor, adjoint au maire, en charge des Festivités : "25 000 heures de travail ont été effectuées sur le site pour 3 400 contrats. D'après l'observatoire de l’attractivité touristique mené par l'office de tourisme de Nîmes, lors du festival le taux de fréquentation dans le centre-ville est en hausse de 15%. Les retombées économiques sont estimées à 7 M€."
Mise à l'arrêt en 2020 pour cause de pandémie, la machine a été relancée a minima en 2021, avec seulement six dates. L'enjeu cette année est donc de renouer avec le succès de la période pré-covid. "La force de ce festival, c'est d'avoir pu reporter de nombreux concerts de 2020 à 2021 et de 2021 à 2022", a insisté Frédéric Pastor. À un mois du lancement des festivités avec le groupe Gorillaz, le 17 juin prochain, déjà plusieurs dates sont complètes. Ce qui laisse présager un très bon cru 2022.
Un cru bien particulier puisque pour la première fois, Nîmes métropole et la Région Occitanie s'associent au Festival de Nîmes. Une façon de "chasser en meute", comme l'a expliqué Franck Proust - empruntant l'expression favorite de Xavier Douais, l'adjoint au Tourisme de Nîmes - pour participer au rayonnement du territoire et à son développement. C'est en ce sens que l'Agglo nîmoise, qui n'a pas la compétence culture, participe à la promotion de cet événement pour un montant de 55 000€.
"Une porte d'entrée pour découvrir la ville, son patrimoine et plus largement la région"
"La culture est une filière économique et touristique à part entière. Ce festival est une porte d'entrée pour découvrir la ville, son patrimoine et plus largement la région", a souligné le président de Nîmes métropole. L'enveloppe de la Région s'élève quant à elle, à 65 000€. Julie Delalonde, conseillère régionale, est également revenue sur la pertinence d'une stratégie culturelle au service du tourisme, marquée par deux atouts majeurs, le lieu et la programmation. Orelsan, Sting, Kiss, -M-, Angèle, les Black Eyed Peas, Stromae, les Dutronc père et fils, Deep Purple, Ninho et d'autres encore seront donc au coeur des arènes nîmoises. "C'est une belle vitrine pour le lancement de la saison estivale en Occitanie où sont programmés 500 festivals." Pour rappel, le Festival de Nîmes aura lieu du 17 juin au 24 juillet 2022. Infos et réservations en cliquant ici.
Stéphanie Marin