Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.10.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 33547 fois

GARD Élie, 19 ans, mort à la fête foraine en allant acheter une crêpe

Un artisan forain a été condamné devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour homicide involontaire. L'auvent d'une remorque avait provoqué le décès du jeune homme qui allait acheter une crêpe.

Tribunal. C'était en juillet 2017 à la fête de Marguerittes. C’était la fête, l’insouciance, le bonheur d’un joli soir d’été. On danse, on s’amuse, on rigole entre copains et en fin de soirée on part chercher une crêpe après avoir festoyé gentiment, juste avant de repartir avec en mémoire les belles images de la nuit.

Et puis arrive, « la hantise de tout le monde. Ce téléphone qui sonne la nuit, ce n’est jamais une bonne nouvelle. Je porte la voix pour une sœur qui a entendu ce téléphone sonner pour lui annoncer la mort de son jeune frère, plaide avec conviction maître Louis Dolez du barreau de Montpellier. Je porte la voix d’une jeune femme qui a vu son compagnon mourir sous ses yeux et qui elle aussi a été blessée. Une odeur, un moment, un endroit vous rappelle les absents et elle a dit des propos émouvants, une phrase de Jean d’Ormesson : "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants" ».

Un jeune de 19 ans, écrasé et tué par l'auvent d'une remorque

Car le 30 juillet 2017 la fête votive de Marguerittes, près de Nîmes va se terminer. « Les lampions vont s’éteindre. La fête va se terminer et tout le monde rentre chez lui, sauf un enfant de 19 ans Elie, mort », plaide maître Hilaire-Lafon pour la famille de la victime. « Nous ne sommes pas programmés pour voir mourir nos enfants, c’est insupportable. Et dans ce dossier plus particulièrement car cet accident n’aurait jamais dû arriver, poursuit l’avocat gardois. Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est la faute à pas de chance. Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est la faute du comportement de cet homme qui se moque de tout, que la justice n’intéresse pas. Ah il est beau votre honneur de construire votre remorque et de souder soi-même ! Votre honneur a tué un enfant. »

« Il a menti depuis le début pour s’exonérer de sa faute et il ment encore. Il a enchaîné les fautes, les négligences, les mensonges », accable maître Audrey Moyal pour une partie de la famille.

Peine maximale pour le prévenu, trois ans ferme

« Il n’a respecté aucune règle, ni avant, ni pendant, ni après », estime le procureur adjoint, Stéphane Bertrand, en réclamant la peine maximale, c’est à dire 3 ans de prison avec l’interdiction définitive d’exercer la profession de forain. Il souhaite en outre que les deux remorques saisies soient confisquées et détruite pour éviter qu’un autre accident ne se produise.

« Des réquisitions totalement excessives. Trois ans c’est la peine maximale pour un homicide involontaire concernant un homme qui n’a aucun antécédent judiciaire. C’est un homicide involontaire sans circonstance aggravante, estime l’avocat de ce forain d’une quarantaine d’années. Vous ne le jugerez pas sous la pression de la douleur légitime des parties civile », plaide pour lui la pénaliste Me Isabelle Mimran.

Le tribunal a condamné le prévenu à 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis et lui interdit définitivement l'activité de forain à titre professionnel ou amateur. La juridiction ordonne la confiscation des deux remorques.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio