Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.10.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 682 fois

GARD Intercommunalités : le Préfet rebat les cartes

Nouvelle carte des intercommunalités proposée par la préfecture. Source : DDTM du Gard

Depuis l'adoption de la loi NOTRe, les intercommunalités doivent contenir au minimum 15 000 habitants. Après concertation avec les maires concernés, le préfet de Gard vient de présenter sa nouvelle carte. Alès Agglo fusionnerait avec trois communautés de communes et Leins Gardonnenque intégrerait Nimes Métropole. Les élus ont cinq mois pour faire bouger les lignes.

Le suspens n'est plus. Après l'adoption de la loi NOTRe, plusieurs mois de spéculations et de tractations en coulisses, la nouvelle carte des intercommunalités a été présentée aujourd'hui aux élus du départements. Il s'agissait de s'allier pour respecter le minimum désormais imposé par la législation : 15 000 habitants pour les communautés de communes classiques, et 5000 pour celles situées en zones montagneuses.

Une agglomération alésienne à 74 communes ?

La préfecture souhaite le maximum de regroupements. Alès Agglo passerait de 50 à 74 communes grâce à une fusion avec le Pays Grand'Combien, Vivre en Cévennes et les Hautes-Cévennes. Les deux premières souhaitant se rattacher à la capitale cévenole. "On est sur la zone d'emploi d'Alès et les habitudes de travail et de loisirs sont tournées vers cette ville", justifie Didier Martin, Préfet du Gard.

Si les élus des Cévennes rurales convergent globalement vers cette hypothèse, le président de l'agglo d'Alès reste très réticent, y voyant un appauvrissement de son territoire et une difficulté à gérer autant de municipalités. De son côté, le Préfet est persuadé de la pertinence de son choix. "On a aussi envisagé une fusion entre toutes les intercommunalités du nord du département en laissant Alès de côté. Mais quel pourrait être leur projet ? Il faut un chef-lieu locomotive. Je pense à l'avenir de ces villages. Leur développement économique passe par une grande agglomération, et leurs dotations seront plus importantes que dans une communautés de communes. Enfin, la frontière lozérienne ouvrira des portes touristiques à Alès", insiste-t-il.

Cèze-Cévennes - qui n'a pas besoin de fusionner avec ses 19 000 habitants - , resterait seule, enclavée au nord du département. "Les élus sont très partagés sur son sort. Intégrer Alès Agglo signifierait une communauté de presque 100 mairies, ce serait très compliqué à gérer", souligne le Préfet. Barjac et Bessèges souhaiteraient en faire partie.

Leins Gardonnenque encore indécise

Leins Gardonnenque compte actuellement 14 communes de Moussac à St-Mamert. Le schéma dessiné propose un rattachement à Nîmes métropole. "Ils sont associés au schéma de cohérence territoriale de la capitale gardoise et les habitants travaillent à Nîmes. C'est logique. Même si certains élus auraient aimé rester entre eux", avance le Préfet qui a travaillé avec l'Insee pour analyser les habitudes gardoise. Et de nuancer : "Les plus éloignés de la Rome française qui souhaitent se rapprocher d'une autre communauté de communes, je ne suis pas contre". A noter que la fiscalité actuelle de Leins Gardonnenque est plus élevée qu'à Nîmes métropole, et que les impôts des particuliers pourraient donc baisser si cette possibilité était validée par la suite.

Autre changement : la Côte du Rhône gardoise va disparaître. Les trois municipalités qui la composent se disperseront sur leurs voisins. Roquemaure et Montfaucon devraient se rapprocher du Grand Avignon, et St-Laurent-des-Arbres du Gard Rhodanien, toujours en lien avec le mode de vie des résidents.

Une volonté de multiplier les fusions

Le Préfet est déterminé à restreindre au maximum les frontières. Il incite également trois grandes zones du département à profiter de ce redécoupage pour réfléchir à des fusions, même si rien ne les y oblige. C'est le cas des Cévennes du Vigan, de la Camargue-Sommières et d'Uzège-Pont-du-Gard. "Ces territoires ont des problématiques et des perspectives semblables qu'ils doivent relever ensemble. Il est dans l'intéret général que ça aille vite. Qui n'avance pas recule", fustige Didier Martin.

Suite à la présentation de cette carte, les collectivités locales ont deux mois pour donner leur avis et se positionner. "Elles peuvent discuter entre elles et faire des contre-propositions", répète le Préfet. En cas de désaccord, seul l'aval de la moitié de chaque conseil municipal suffit. Ensuite, les 45 élus de la commission intercommunale auront trois mois pour négocier et trancher. Un rapporteur général, le maire d'Aubord, devrait être désigné. Pour rappel, cette commission est composée de 18 maires, 18 présidents de communautés de communes, 2 représentants de syndicats, 5 conseillers régionaux et 5 conseillers départementaux. La carte définitive sera présentée pour le 31 mars 2016, pour une application au 1er janvier 2017.

Eloïse Levesque

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