Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 28.06.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 17195 fois

GARD La belle vie en cavale : escroqueries aux montres et voitures de luxe, vol d'un hélicoptère

(Photo d'illustration)

Il est arrivé détenu, il y a quelques jours, devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Il faut dire que le pedigree judiciaire de cet habitant du Creusot (Saône-et-Loire) âgé de 36 ans est déjà bien fourni.

Il a fait parler de lui dans de nombreuses régions du pays et même en Espagne où il a été interpellé et sanctionné pénalement après avoir convoyé trois tonnes de cannabis. Il est connu pour quinze autres condamnations.

Sa spécialité : l'escroquerie dite à la "tripartite". Le mécanisme est bien rodé... Un escroc fait paraître une annonce où il met en vente sur un site Internet une voiture de luxe ou des produits de prestige. Un produit fictif qu'il ne possède pas. Le prix cassé suscite l'intérêt des acheteurs. Lorsqu'un client se manifeste, l'escroc lui demande un chèque de banque et une photocopie de sa pièce d'identité.

Avec ces deux documents, l'escroc peut acheter par exemple une grosse cylindrée en se faisant passer pour la personne abusée. Lorsque le délinquant récupère le véhicule ou la montre de luxe, il avertit qu'il est à l'autre bout de la France et qu'il ne peut pas se déplacer, et c'est un complice qui vient chercher le produit désiré, comme cela il n'apparaît pas. Une fois le "produit" en sa possession, il le vend à son tour et récupère l'argent.

Des voitures haut de gamme  et des montres de luxe

Si l'affaire intéresse le Gard c'est que, durant plusieurs années, de 2014 et 2018 ou l'escroc sévissait, un habitant de la région de Bagnols-sur-Cèze, s'est fait piéger. Lorsqu'il s'en est rendu compte, l'hélicoptère qu'il avait vendu pour 72 000 euros était loin, entreposé chez un copain de l'escroc du côté de Mâcon (Saône-et-Loire).

En creusant, les gendarmes du Gard vont s'apercevoir que de nombreuses personnes ont été escroquées par le même homme et selon le même mode opératoire. C'est le cas notamment à Paris et en région parisienne, dans le département du Rhône, en Alsace, ou encore en Haute-Savoie et dans les Alpes-Maritimes. À chaque fois le matériel concerné était des véhicules styles BMW ou Mercedes ou encore des montres de luxe dont les prix s'étalaient de 42 000 euros à 72 000 euros.

Au bout de plusieurs mois d'investigations, les militaires sont parvenus à mettre un nom sur celui qu'ils considèrent comme le cerveau de l'infraction, cet habitant du Creusot, en cavale après une permission de week-end. Les gendarmes vont même regrouper une autre série d'escroqueries dont est saisie le commissariat d'Aubervilliers.

Au total donc 8 dossiers étaient jugés devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Des faits pour lesquels le trentenaire a avoué sa participation, en la minorant largement, puisqu'il a indiqué qu'il ne voulait pas livrer les noms des personnes au-dessus de lui par peur des représailles. Ses complices éventuels n'ont donc jamais été retrouvés. Un prévenu qui a finalement écopé de trois ans de prison dont deux années avec un sursis probatoire. Les réquisitions étaient bien plus élevées.

Boris De la Cruz

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