Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.07.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 2852 fois

LES BOUTIQUES HISTORIQUES La bijouterie Roux à Alès, une histoire de famille

Michel Roux devant sa boutique. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Pendant tout l’été, Objectif Gard invite ses lecteurs à découvrir les petites boutiques ou grands magasins que les Gardois ont le sentiment d’avoir toujours connu. Ces enseignes qui semblent avoir toujours existé, comme si elles avaient vu le jour en même temps que la ville qui les accueille. Ce premier épisode présente une institution alésienne : la bijouterie Roux.

Au cœur de la bijouterie Roux, la photo en noir et blanc encadrée et protégée par une vitre renvoie celui qui la découvre dans un autre temps, plus d’un siècle en arrière, en 1919 pour être précis. Nous sommes à Alais (qui deviendra Alès sept ans plus tard, Ndlr), au 29 de la rue Saint-Vincent. Au sortir de la Première Guerre mondiale, Honoré Roux, qui avait ouvert une première boutique à Uzès en 1912, décide d’installer sa bijouterie juste en face de celle de son frère qui tient une mercerie. « C’était quelque chose cette mercerie ! Elle a tenu plus de 110 ou 120 ans », précise Michel Roux, le fils d’Honoré.

Michel Roux : 78 ans et toujours présent !

Dans la famille Roux, manifestement, on aime les histoires qui durent. Honoré Roux, qui a fait un tour de France en tant qu’apprenti pour devenir maître horloger, va chérir ses clients pendant près de cinquante ans, quasiment jusqu’à sa mort en 1970. « Il faisait tout et notamment de la réparation de bijouterie », se souvient son successeur.

C’est donc son fils cadet, Michel, et sa sœur, Marie-Thérèse, tous les deux nés du second mariage d’Honoré, qui reprennent l’affaire familiale. « Je suis sorti de l’école d’horlogerie de Dreux (Eure et Loir) en juillet 1962 et j’ai débuté ici au magasin en mars 1964 », explique Michel, 78 printemps dont 54 passés au magasin de la rue Saint-Vincent. « Je bricole toujours un peu », ajoute-t-il modestement. Pendant toutes ces années, l’artisan a vu évoluer son métier : « J’ai connu les débuts de l’horlogerie électrique, puis à pile. Le quartz est arrivé très vite et cela a changé la façon de travailler. »

La relève...

Comme son père, il a transmis le virus de la bijouterie-horlogerie à ses deux filles, Sandrine Carballo entrée dans l’entreprise en 1996 et Marielle Reynard qui l’a suivie en 2002. « On ne se prédestinait pas à ce métier, mais on a toujours baigné dans cet univers. Depuis toute petite, je suis là. Quand j’étais enfant, à Noël, on faisait les paquets cadeaux », raconte Marielle qui a, elle aussi, connu l’évolution de la boutique.

Son père prend plaisir à en parler : « Je l’ai refaite trois fois. Ici, où nous sommes (dans l’arrière-boutique qui fait office d’atelier, Ndlr) c’était une cave. J’ai changé le couloir au milieu et on a enlevé un pilier. Mais on manque encore d’espace. » Pour accueillir ses petits-enfants, la relève potentielle ? Il sourit : « Ils n’ont pas encore décidé, mais je sais qu’ils sont tous adroits de leurs mains. » C’est de famille ! Au 29 de la rue Saint-Vincent où on ne compte pas son temps, l’horlogerie-bijouterie Roux a encore de belles heures devant elle.

Tony Duret

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