Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.09.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 672 fois

NÎMES EN FERIA Juan Leal triomphe au courage

Sortie a hombros et en triomphe par la Porte des Consuls pour Juan Leal (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Un toro de Domingo Hernadez (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Mano a mano de Domingo Hernandez pour Daniel Luque (salut, applaudissements et oreilles) et Juan Leal (deux oreilles, applaudissements et oreille).

Trois toros chacun. Le public attendait beaucoup de ce duel à distance entre deux figuras. Oui, deux figuras. Daniel Luque, le natif de Gerena, a un toreo de souplesse et de douceur tout en ayant un certain pouvoir sur les bêtes à cornes. Juan Leal, même s'il est né à Suresnes et qu'il a pour prénom Steeven, s'est fait une place au soleil. Son alternative en poche, il a connu une courte traversée du désert, comme Luque fut un temps. Tous les deux sont revenus en force, grâce à leur envie et au courage qui les anime. Du courage, il en fallait ce soir ! Mais les deux toreros ont été sacré ici, à Nîmes, matador de toros. La reconnaissance est toujours de mise.

Daniel Luque (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Premier en piste, le chef de lidia, Daniel Luque. Sa dernière venue l'avait vue couper une oreille. Les choses seront plus compliquées mais il la coupera, pas de suite. En attendant la suite, il saluera à l'issue de sa première prestation. Un petit salut alors que Luque a été grand. Très grand. Comme toujours à gauche, Luque est d'un naturel déconcertant et le public a dû se sentir déconcerté car il fallait juste ouvrir les yeux pour voir l'effort réalisé par le maestro en piste devant un toro bravito. Un salut qui mérite une oreille. Une oreille qui aurait eu du poids, donc, un salut qui a beaucoup de poids.

Daniel Luque (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sur son second Luque entendra les applaudissements. Bon, pour le coup, pas grand chose à dire. Si, l'Espagnol est tombé sur un opposant fade qui ne transmettait rien et le public, encore une fois, n'a pas été aussi vibrant et chaleureux qu'il a pu l'être avec les toreros régionaux. Luque n'est pas très expressif, certes, mais Luque torée. Que demande-t-on à un torero ? C'est assez dur pour un maestro d'être, d'exister, dans l'indifférence quasi générale...

Daniel Luque (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Le public se réveille au dernier moment, voyant enfin ce que Luque faisait. Pourtant et pour sa troisième opposition Daniel Luque aura peut-être été moins impliqué que lors de ses deux premiers combats. Son toro transmet plus et par ricochet lui aussi. Les tendidos voient des détails gauchers après avoir contemplé quelques capotazos magnifiés par une attitude des plus noble. Un oreille, enfin. Une vraie oreille qui compense le reste.

Juan Leal (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Premier pour Juan Leal et premières émotions qui vont avec. Celui qui a pris son alternative à Nîmes en 2013 sous les yeux de Castella participe à de plus en plus de corridas depuis 2015. Pas facile d'arriver à ce niveau quand on est Français. Leal s'est accroché et poursuit son effort. D'emblée, il emballe la course en coupant les deux appendices de son toro, brave mais très mal lidié au cheval. Deux oreilles qui sont deux petites oreilles, un peu généreuses et contestées par une grande partie des spectateurs. Pourtant, Jual Leal a fait le boulot devant un toro qui transmettait plus que bien d'autres. Avec les mouchoirs blancs tombera le bleu synonyme de vuelta al ruedo à titre posthume.

Juan Leal (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Son deuxième duel n'entraînera pas les tendidos où l'Arlésien le voulait. Juan Leal se rapproche des cornes, ce qu'il sait parfaitement faire, fait passer le toro dans son dos, se joue de sa charge, l'évite, l'élude intelligemment. Nul ne dira le contraire, Juan Leal ne recule pas d'un pouce. Petit hic, sa muleta est souvent touchée, les courbes qu'il trace sont parfois un peu trop abruptes, son toreo doit encore s'affiner pour atteindre la main de fer dans le gant de velours. Et on n'oubliera pas les volteretas qui l'enverront à plusieurs reprises à terre. Il se relèvera toujours, brave et fier, courageux et envieux de sortir en triomphe. Applaudissements.

Juan Leal (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Troisième et dernier, ultime de cette course et final en feu d'artifice. Les gradins le demandent, Leal entend cette demande. C'est le toro qui va tout déclencher. Un exemplaire qui demandait les papiers et tout le reste. Des coups de tête improbables et inconstants, des cornes à géométrie variable, un comportement incompréhensible, ce toro transmet quelque chose. Juan Leal entrevoit la Porte des Consuls. S'arrimer, il sait faire alors il fait, encore. Une fois, deux fois, trois fois, dix fois le public a cru que l'un ou l'autre allait rompre. Que nenni ! Cette oreille, qui aurait pu en valoir deux pour certains, Juan Leal l'a arrachée à la force de son courage et par la même occasion il s'est payé une belle sortie a hombros dans les règles de l'art !

Anthony Maurin

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