Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.03.2020 - abdel-samari - 2 min  - vu 14039 fois

NÎMES MÉTROPOLE Ryanair lâche en plein vol 6,7 M€ au profit de l’aéroport

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Exclusif. Sacrée bonne nouvelle pour l’aéroport de Nîmes et… pour les finances de l’Agglomération. Nîmes métropole va pouvoir récupérer la bagatelle de 6,7 M€, somme consignée depuis 2015 sur un compte bloqué auprès d’un notaire parisien, à la suite du différend opposant la commission européenne et Ryanair.

À l’aéroport de Béziers, l’Europe se penche ces derniers jours sur le cas Ryanair, à Nîmes s’affaire semble tranchée. La compagnie aéronautique irlandaise vient, en effet, de signifier aux magistrats qu’elle se désistait de son pourvoi devant le tribunal européen contre la légalité de la décision de la commission européenne datant du 23 juillet 2014. À cette date, la commission avait considéré que certains accords entre Ryanair et le gestionnaire de l'aéroport de Nîmes (le syndicat mixte de l'aéroport, présidé alors par Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes et patron de Nîmes métropole, NDLR ), constituaient « des mesures d'aide d'État octroyée par le syndicat mixte au profit de Ryanair ». En clair : pas question de faire subventionner par les collectivités les lignes aériennes de Ryanair.

La commission européenne ordonna à l'époque à la France « de se faire rembourser ces sommes avec intérêts ».  Las, la compagnie Ryanair forma dans la foulée un recours contre la légalité de cette décision devant le tribunal de l'Union européenne. Et les quelque 6,7 M€ furent, d'un commun accord, bloqués sur un compte.

Et c'est ce pourvoi que Ryanair vient d'abandonner, ouvrant droit immédiatement, au paiement de la somme consignée. Objectif Gard a pu prendre connaissance de l'ordonnance de la première chambre de la Cour européenne de justice. Elle « entérine ce désistement et condamne Ryanair aux dépens ».

Cette ordonnance met, une nouvelle fois, en lumière la fragilité du modèle des subventions indirectes aux compagnies low-cost. S’il peut être perçu comme une opportunité pour faire du chiffre en matière de passagers à court ou moyen terme, il reste une stratégie coûteuse à mettre sérieusement en balance avec les retombées économiques pour le territoire.

Le désistement de Ryanair représente, en tout cas, une divine surprise pour l’Agglomération nîmoise qui pilote, depuis 2018, le site aéroportuaire, après avoir subrogé le syndicat mixte. Depuis cette date, l’Agglo a essayé de se conformer aux directives européennes. On se souvient qu’Yvan Lachaud, le président de Nîmes métropole, avait suivi les recommandations du préfet et mis fin aux subventionnements par la collectivité des lignes Ryanair vers Fez et Marrakech, anticipant par ailleurs les recommandations de la chambre régionale des comptes.

Ces mesures collent à la nouvelle stratégie aéroportuaire de la métropole recommandée dans ses grandes lignes par le rapport de la Chambre régionale des comptes. Elle met l’accent sur le développement économique du site aéroportuaire : création de nouveaux hangars et l’acquisition de nouvelles parcelles... Il s’agirait d’accueillir de nouvelles entreprises et de capitaliser sur le tissu existant déjà puissant autour de la maintenance des avions et la base de Sécurité civile. Vaste programme pour le prochain exécutif de l’Agglomération qui sortira des urnes le soir du 22 mars prochain...

Abdel Samari

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